Goran Karanović naît en ex-Yougoslavie (actuelle Bosnie-Herzégovine) le 13 octobre 1987 à Sanski Most. Sa famille quitte le pays quand il a deux ans pour venir s’installer en Suisse. Il fait ses débuts professionnels en Suisse au FC Wohlen en Challenge League à seulement 16 ans et demi.
Ce club lui permettra de se faire rapidement repérer par le football helvétique. Véritable couteau suisse en attaque, capable de jouer aussi bien comme ailier gauche que comme avant-centre, Goran se montre particulièrement performant dans la surface adverse, apportant à son équipe une offensive redoutable.
Son efficacité dans la zone de but attire l’attention de nombreux clubs de Super League. Après une saison à Lucerne et un retour au FC Wohlen, le coach servettien João Alves le recrute en 2010. Durant la saison 2010-2011, le Servette FC prépare son grand retour en Super League. Ce recrutement s’avère gagnant car Goran participe de manière significative au retour des Genevois dans l’élite du football suisse.
Ce véritable renard des surfaces marquera plus de 26 buts durant les trois années passées au Servette. Nombre de ses buts restent dans la mémoire des Genevois, tels que son fameux lobe face au gardien lucernois le 11 mars 2012, ou encore son but de tête contre Sion le mois précédent, alors qu’il était blessé.
Karanović quitte les Grenat en 2013 pour poursuivre sa carrière footballistique, notamment à Saint-Gall, Angers et Aarau. Il laisse néanmoins une empreinte indélébile à Genève où son talent et sa force de caractère continuent d’inspirer ceux qui l’ont côtoyé. Aujourd’hui, il se retrouve derrière les barrières des terrains, afin de recruter et accompagner les talents du football actuel. Il travaille au sein de l’agence: The Agency.
On a rencontré Goran cette semaine afin de revenir avec lui sur son parcours au Servette FC. Il partage ses souvenirs en Grenat et nous parle de sa vie en dehors des terrains de football.
Servettiens.ch : Goran pour quelles raisons rejoins-tu le Servette FC en 2010 ?
Goran Karanović : J’avais toujours dit que si le Servette me voulait, je viendrai. C’est un club historique. Le Servette, c’est l’Histoire ! Chaque fois qu’on jouait à la Praille, les joueurs jouaient à fond ! Ils étaient portés par des supporters en feu ! Ca donnait envie.. Mais surtout, c’est une équipe qui joue au ballon. Moi, je n’étais pas très fan de la façon à l’époque où on jouait en Suisse alémanique. C’était beaucoup combat, combat, longs ballons et ce n’était pas jouer au foot pour moi.
Servettiens.ch : Et du coup, c’est quoi tes souvenirs que tu gardes des premiers jours au club quand tu arrives au Servette ?
Goran Karanović : C’était une super équipe. João Alves était un super coach, très gentil, il parlait beaucoup avec moi. Alves, a été le coach le plus important de ma carrière. Il a sorti le truc…Il a sorti le joueur en moi, en fait. En Suisse alémanique, j’ai commencé jeune, j’ai joué beaucoup au foot. Mais après, on m’avait… je vais dire tuer, peut-être que c’est le mauvais mot, mais on avait tué le joueur en moi. Et après avec lui, ça a changé. Il aimait trop le foot, il aimait les actions individuelles, des trucs extraordinaires. Parce que lui aussi, c’était un numéro 10.
Servettiens.ch : Et du coup, est-ce qu’il y avait des défis particuliers quand tu es arrivé à Genève ? Je ne sais pas, au niveau de la langue ou de la mentalité ?
Goran Karanović : Non, pas du tout. J’avais appris le français à l’école. Je ne suis pas un mec très compliqué. Je m’adapte vite. Et à Genève on m’a très bien accueilli. Avec l’équipe, on est très vite devenu une famille. On se retrouvait après les entrainements dans le quartier des uns et des autres.
Servettiens.ch : Ensuite, j’aurais aimé savoir quel a été l’un des matchs les plus mémorables au Servette pour toi ?
Goran Karanović : Oui, alors il y en a eu plusieurs. Il y avait sûrement la première victoire en Super League contre Zurich. Il y avait, bien sûr, la montée contre Bellinzone. Il y avait aussi le match à Yverdon, juste avant la montée en Super League. Les matchs où l’on s’est qualifié pour l’Europe restent gravés dans ma mémoire également. Mais si je devais en choisir un, ça serait le match de la montée en Super League contre Bellinzona.