Comme en 1977 avec la fameux match d’appui au Wankdorf, Servette a perdu, en 1980, un titre largement à  sa portée. Battus quatre fois consécutivement à l’extérieur au tour final, les Genevois ont abandonné leur couronne au FC Bâle. Un échec qui incitera Roger Cohannier à tirer le rideau. A l’heure des transferts, le duo Pazmandy-Cohannier n’avait apporté que de petites retouches. Sarrasin, Cucinotta et Matthey remplaçaient Peterhans, Weber, Elia et Pfister en attaque. Le président et l’entraîneur avaient surtout conservé Schnyder, convoité par Zurich pour s’appuyer toujours sur une ligne médiane- Schnyder/Barberis/Andrey – qui n’avait pas d’égal dans le pays.


Le 11 août à la Chaux-de-Fonds, pour la reprise, Servette enclenchait le turbo (5-0). Le 18 aux Charmilles, c’était au tour de Neuchâtel Xamax de Jean-Marc Guillou d’ « exploser » (6-0) devant le champion. Le premier accroc survenait le 8 septembre au Hardturm devant Grasshopper de… Sundermann (2-1). La semaine suivante, le FC Zurich venait déclasser les Genevois aux Charmilles (4-0). Quatre jours plus tard, Servette retrouvait tout son brio pour dominer le champion de Belgique Beveren qui alignait un certain Jean-Marie Pfaff dans les buts. « Nous avons prouvé que nous sommes encore là » lâchait Barberis au coup de sifflet final. Le 3 octobre « Bertine » était aussi présent au rendez-vous du match retour. Son égalisation de la tête donnait la qualification aux Genevois. Le samedi suivant, Barberis frappait encore à trois reprise pour un carton royal devant Lugano (8-0)


Pour les huitièmes de finale de la Coupe des Champions, Servette traverse le mur. Le 24 octobre au Stade Ludwig-Jahn, les Genevois conservaient toutes leurs chance devant Dynamo Berlin (2-1). Au retour, privé de Guyot, les Genevois se font piéger sur deux contres. Dans les sept dernières minutes, Hamberg et Barberis consolent les 20’000 spectateurs en préservant l’invincibilité servettienne à domicile en Coupe d’Europe. Malgré un revers aux Charmilles devant Sion (2-3), Servette n’est qu’à deux points du duo zurichois à la trêve. Le 31 mai, Servette part en tête dans le tour final à six. Le 10 juin, il possède cinq points d’avance sur son dauphin Bâle, dominé 2-1 aux Charmilles grâce à Valentini et Cucinotta.

Le 28, tout est perdu, quatre défaites à l’extérieur (GC 2-1, Sion 3-1, Zurich 2-0, et Bâle 2-0) propulsent les Genevois en enfer.
Si le titre fut perdu en été, la Coupe de Suisse, quant à elle, s’était déjà envolée au printemps. Le lundi de Pâques en demi-finale, les Servettiens tombaient (2-1) sous le soleil de Tourbillon devant le Sion de Jeandupeux. Tout s’est joué à un quart d’heure de la fin du match lorsque Bizzini offrait littéralement la balle de but au Tchécoslovaque Cernicky.

Rédigé par: Jacques Ducret, hors-ligne, 1990