2 juin 1999. Une date qui restera à jamais gravée dans les mémoires des amoureux du Servette FC.

Il faut dire que le destin avait tout mis en œuvre pour faire de cette journée un évènement inoubliable. En effet lors de cette dernière journée trois clubs pouvaient encore se disputer le titre : Lausanne, Grasshopper et Servette. Et alors que les Sauterelles allaient faire leur boulot en s’imposant 4-0 à la Maladière face à un faible Xamax les deux autres équipes se retrouvaient directement opposées dans le vétuste stade de la Pontaise.


Et les données étaient claires : en cas de victoire lausannoise les Vaudois seraient champions, tandis que si Servette venait à s’imposer le titre reviendrait au bout du Lac de Genève. Et en cas de match nul, c’est le troisième larron, Grasshopper, qui tirerait les marrons du feu, coiffant les deux clubs romands au poteau.

Disons-le tout de go, sans pour autant reprendre les paroles de l’arrogant Marko Pantelic qui prétendait avant le match que battre Servette serait une formalité, les Vaudois partaient favoris de cette “finale”.
Ils évoluaient à domicile et restaient sur une impressionnante série de victoires alors que Servette avait réalisé un tour final plutôt moyen, eux qui avaient survolé le tour qualificatif terminé avec six points d’avance sur GC.

De plus les Grenats devaient composer sans leur principal arme offensive, le meilleur buteur du championnat Alexandre Rey étant suspendu suite à un carton jaune reçu lors du match précédent face à Saint-Gall.

Cela n’empêcha pas l’entraîneur genevois de surprendre tout son monde en disposant pour la première fois son équipe en 3-4-3 et en titularisant le gaucher Patrick Bühlmann à un inhabituel poste d’ailier droit. Et sous une pluie battante Lausanne allait entamer la partie sur les chapeaux de roue, trouvant la faille à la 6ème minute déjà, sur un coup franc de Paulo Diogo, légèrement dévié par Fabio Celestini hors de portée du gardien Eric Pédat.
Mais Servette ne baissait pas les bras et n’allait pas tarder à répliquer.

Lancé sur la gauche l’intenable Martin Petrov débordait et adressait un centre parfait qui passait par dessus Oscar Londono et trouvait la tête d’Edwin Vurens qui ne laissait aucune chance à Martin Brunner. Deux minutes plus tard sur un service de Johann Lonfat c’est Sébastien Fournier qui s’échappait sur la gauche avant d’adresser à son tour un centre au deuxième poteau.

La reprise absolument magnifique de Vurens terminait dans la lucarne d’un Brunner pantois.
Le soleil était revenu et Servette avait renversé la vapeur. Les Grenats allaient encore enfoncer le clou via l’excellent Martin Petrov qui, dans les seize mètres crochetait pour mettre dans le vent Christophe Ohrel lequel commettait bien involontairement l’irréparable.

Le Bulgare, qui jusque-là n’avait pas trouvé le chemin des filets avec Servette, se faisait justice lui-même ne tremblait pas au moment de transformer le pénalty.
Lausanne, groggy, trouvait néanmoins les ressources de revenir au score lorsque Léonard Thurre adressait un tir puissant que Pédat repoussait dans les pieds de Pantelic qui, en position pourtant suspecte, parvenait tout de fois à reprendre victorieusement. Tout était ouvert en début de deuxième mi-temps et Pantelic allait bénéficier d’une occasion énorme sans toutefois parvenir à cadrer.

Servette répliquait immédiatement et sur un ballon qui semblait perdu Vurens, encore lui, taclait rageusement le ballon qui surprenait Brunner avant de finir au fond des filets lausannois.
Lausanne allait être assommé par cette réussite et plus rien ne se passa dans cette partie hormis un dernier déboulé de Vurens dans les arrêts de jeu qui servait impeccablement Petrov lequel n’avait plus qu’à conclure dans le but vide pour offrir à Servette son dix-septième titre de champion suisse. Servette avait évolué dans la formation suivante : Pédat; Wolf; Barea, Juarez; Ouadja, Lonfat, Durix, Fournier; Bühlmann, Vurens, Petrov. En cours de jeu sont entrés Jeanneret, Karlen et Pizzinat.

Rédigé par: Antoine Bernheim