
Couleur Grenat du 23 janvier 2020 (Léman Bleu)
Présenté par Vincent Ulrich
Entretien avec Bojan Dimic, entraîneur adjoint du Servette FC
Reportage avec Jeremy Frick, gardien du Servette FC
Présenté par Vincent Ulrich
Entretien avec Bojan Dimic, entraîneur adjoint du Servette FC
Reportage avec Jeremy Frick, gardien du Servette FC
Quoi de mieux que de commencer une nouvelle année ainsi qu’une nouvelle décennie par un derby romand ? C’est pourtant ce qui attend nos Grenat ce samedi à 19h avec un déplacement du côté de la Maladière exceptionnellement en cette fin de mois de janvier qui n’en n’est pas un au vue de la météo.
Présentation
C’est à une date inhabituelle (merci l’Eurofoot) que la reprise de la Super League est programmée et le calendrier a réservé pour le Servette FC un derby romand pour entamer la nouvelle année (meilleurs vœux au passage) face au FC Nuzzolo qui ne semble toujours pas vouloir raccrocher les crampons. Après deux matchs nuls, arraché pour le premier et concédé pour le second, les servettiens voudront ramener les trois points, chose qu’ils n’ont plus rapporté de la léproserie (le stade se situait dans le quartier ou l’on soignait la lèpre au Moyen-âge, vous pouvez aller vérifier sur la page Wikipédia du stade) depuis 2003 soit depuis la période de l’ancienne Maladière.
Servette se présentera sur le pré synthétique avec une avance de 14 points et fort d’une préparation quasi-parfaite (seule la meilleure équipe de Lôzanne a empêché aux genevois d’être reçus cinq sur cinq) mais sera très certainement privé d’Alex Schalk, si celui-ci n’est pas suffisamment remis de sa blessure, ainsi que de Wüthrich dont les discussions restent au point mort. Touché lors du dernier match amical, Vincent Sasso est aussi incertain pour la rencontre et Routis pourrait ainsi reformer la paire avec Rouiller !
L’adversaire
Le nouveau joujou de l’ancien grand président du Pêcheur Sport Jeff Collet semble avoir compris que pour viser mieux qu’une relégation, il faut avoir des joueurs d’expérience. C’est pour cela que durant ce mercato, le club rouge et noir a recruté un joueur qui, durant les six derniers mois, a encore moins joué qu’Olivier Giroud (28 minutes de jeu), à savoir l’ancien pensionnaire du kybunpark et de la Pontaise Yannis Tafer. L’ex-futur Karim Benzema présente des statistiques qui feraient passer Dugarry pour un attaquant de classe mondiale (43 buts en plus de dix ans de carrière) et cherchera à prouver que son titre de champion d’Europe U19 en 2010 avec Griezmann et Lacazette n’est pas le fruit du hasard (quoique…)
L’autre recrue de ce mois de janvier n’est pas un inconnu pour le xamaxiens, car il s’agit de celui qui a inscrit le penalty décisif lors des barrages en juin dernier : Geoffrey Serey Dié. L’international ivoirien est de retour pour une nouvelle opération commando une année après la dernière après avoir passé six mois en Argovie. En même temps, le gaillard a signé dans l’équipe qu’il a condamné à la Challenge League donc forcément l’accueil n’a pas dû être exceptionnel mais si en plus lorsque l’ancien bâlois rate le péno décisif lors de la dernière CAN, ses nouveaux coéquipiers ont dû lui faire comprendre qu’il aurait mieux fait de rater celui du 2 juin. Un joueur redoutable qui peut vite péter les plombs (demandez à Silvan Widmer), c’est pourquoi il faudrait conseiller à Cognat et Ondoua de contacter le latéral bâlois afin de savoir ce qu’il lui a dit.
Si vous voulez revoir la rencontre du 6 octobre avec la simulation de Nuzzolo :
Les récentes performances de l’équipe laissent penser qu’un changement majeur a eu lieu. Cette métamorphose a sans doute un nom : Dennis Iapichino.
Absent pendant un long moment la saison passée, il est revenu d’une longue blessure contre Saint Gall à domicile (défaite 1-2) dans lequel il s’est, d’ailleurs, fait annulé un but supposé hors-jeu. L’équipe a joué 10 matchs sans lui. Il a pu être aligné à 8 reprises durant le 1er tour. Servette a pu notamment marquer les esprits en infligeant des corrections aux 2 ténors du championnat (3-0 contre YB puis 2-0 contre Bâle).
Des victoires qui ne sont pas venues de nulle part, l’équipe semble plus forte que jamais et Iapichino n’y est pas anodin. Geiger n’a d’ailleurs pas tardé de la titulariser dès son retour de blessure. Preuve qu’il lui porte une grande confiance et qu’il ne néglige pas l’importance de son joueur. Alors comment notre arrière gauche a pu impacter les performances de l’équipe afin de la rendre meilleure ? Tentons d’expliquer et d’analyser au moyen de statistiques clés.
Dennis Iapichino est doté d’innombrables qualités, mais avant tout, c’est un joueur bénéficiant d’une excellente qualité technique, clairement au-dessus de la moyenne et qui n’a rien à envier aux attaquants. Un latéral moderne qui sait aussi bien défendre qu’attaquer. Redoutable en 1 contre 1 que ce soit pour éliminer un adversaire ou pour récupérer la balle dans des duels.
Cette qualité lui permet de réussir plus de 71 % de ses dribbles et de réussir plus de 72% de passes. Très peu de déchets dans son jeu et peu de perte de balle donc. Un défenseur doit avant toute chose savoir défendre. 61 % de duels remportés soit plus de la moitié des duels sont à l’avantage de l’Italo-Suisse. De même que l’équipe a bénéficié de 3 clean sheets en le comptant de ses rangs et n’a encaissé que 6 buts au total soit 0,75 but par match.
En comparant les 10 matchs sans Iapichino et les 8 matchs avec lui, le constat est frappant. En moins de matchs, il a su redonner vie au collectif de l’équipe que ce soit offensivement ou défensivement. Près du double de points par matchs en plus (1,1 vs 2). Si l’équipe avait aussi de la peine à se créer des occasions, il n’en ai plus avec lui. 3,6 tirs au but par match contre 5,5 avec. De plus, tactiquement, l’équipe avait une fâcheuse tendance à jouer davantage sur un côté ce qui déséquilibrait le jeu offensif. En effet, le côté droit de Sauthier et Stevanovic était beaucoup plus utilisé que le côté gauche de Goncalves et Tasar. Ce dernier avait donc peu d’occasions pour s’illustrer et les performances de l’équipe dépendaient plus du duo de droite. Les adversaires ont su contrer cet aspect ce qui a compliqué les affaires des Grenat.
Le retour de Iapichino a non seulement permis de rééquilibrer les mouvements offensifs, mais aussi vu l’émancipation de Tasar qui est devenu plus décisif et plus influent. Une entente qui se passe pour le mieux entre les deux joueurs. Le petit déclic qui lui a permis de se mettre en avant et de montrer l’étendue de son talent. Très peu médiatisé et n’ayant pas un poste majeur, il passe souvent aux oubliettes et n’est, à mon sens, pas assez mis en avant tant il est devenu un joueur décisif pour Servette.
Dans le jeu, il a apporté sa qualité technique que ce soit pour des passes ou pour éliminer des joueurs mais également montré son abnégation en défense. En bref, avec Iapichino l’équipe marque plus, encaisse moins, fait plus de points, tirs plus au but et par-dessus tout, il rend meilleurs ses coéquipiers. Il est sans doute le joueur qui a le plus impacté les dernières bonnes performances de l’équipe. Assez pour en faire un MVP n’est-ce pas ?
5V 2D 2N |
Servette sortait d’un premier tour assez compliqué avec une sortie prématurée en coupe contre GC ainsi qu’une défaite contre Zurich 0-1 entachée d’un carton rouge sévère contre Stevanovic. Dans le jeu, l’équipe proposait du beau football mais les résultats ne suivaient pas. Durant le 2ème tour, l’équipe a vraiment impressionné par ses résultats et par la manière. Alors comment expliquer la métamorphose entre le 1er et le 2ème tour ? Explications :
L’équipe devait prouver qu’elle avait appris de ses erreurs en réagissant avec maturité. C’était peut-être une phase d’apprentissage nécessaire pour mieux rebondir. Dès la deuxième partie de saison, c’est une équipe plus conquérante qui voit le jour. Tactiquement, l’équipe a mûri avec notamment un jeu plus efficace en transition rapide et en verticalité. En effet, un des problèmes majeurs était le manque d’occasions crées (voir statistiques ci-dessous). Malgré un jeu proposé alléchant et une domination en possession, beaucoup de but venaient de coups de pieds arrêtés. Aujourd’hui, non seulement l’équipe a su garder son jeu attrayant mais elle a ajouté à cela un jeu plus vertical avec Cognat en rampe de lancement, et ça change tout ! Cela a permis un deuxième tour bien meilleur que le premier. Voici des statistiques qui montrent que l’équipe se crée désormais bien plus d’occasion qu’auparavant :
Chiffres du 1er tour : 29 tirs cadrés soit 3,2 par match
Chiffres du 2ème tour : 51 tirs cadrés soit 5,7 par match
Emin Bagkan
Aujourd’hui, Servette est dans une situation stable et pérenne. Le club est cinquième de Super League, les dirigeants et le staff technique sont assez compétents et nous fournissent un travail de qualité, comme nous le montrent Gérrard Bonneau et Alain Geiger. Il fut d’un temps où ce n’était pas le cas, lors de la période sombre de Hugh Quennec.
Le magicien canadien avait donné une partie de la gestion sportive du club à un certain Piero Bobio, plus précisément dans un emploi fictif qui se nommait “Coordinateur sportif du Servette FC “. Son talent de recrutement avait réussi à ramener un joueur qui évoluait en huitième division italienne en test chez les Grenat. Le joueur en question était en surpoids et rencontrait des difficultés à jongler avec un ballon. Des sources internes du club ont fait état de crises de fou rire au centre d’entrainement des Evaux (non, non ce n’était pas ironique).
Le pire reste à venir. ” Le Jorge Mendes du pauvre” pensait obtenir un partenariat avec le club brésilien de Fluminense. Les supporteurs Servettiens se réjouissaient de voir de nouvelles pépites brésiliennes jouer au « Maracanã Hélvétique » plus connu sous le nom de Stade de Genève. Le Mendes Genevois prit l’avion pour le Brésil et à son arrivé, il remarqua que le partenariat n’était avec celui qu’il pensait mais avec une section amateur de la favela…
Hugh Quennec avait créé un deuxième « emploi fictif ». Il était pour “le Karius Thurgovien” Zuberbühler. L’ancien gardien de la Nati était en charge de la direction technique du club. Son bel accent Suisse-allemand doit la venue d’un joueur qui aura traumatisé le public de la Praille : un certain Rolland Muller, gardien titulaire de la redoutable équipe des Philippines ! Il aura réussi à commettre plus de boulettes et d’interventions de MMA que d’arrêts sur sa ligne de but.
Le dernier « emploi fictif » était attribué à Julian Jekins, un mélange entre le physique de Léonardo Di Caprio et d’un certain Marc Roger. Il occupait le poste de directeur Général du club Grenat. On lui doit la venue de l’entraîneur Gallois Kevin Cooper. Dans une interview sur Léman Bleu fin décembre, l’ancien président Didier Fischer revenait sur un des moments les plus difficiles de sa présidence : « Je suis rentré dans les vestiaires de la mi-temps en Promotion League quand on perdait 2-0 contre Breitenrain, Cooper parlait mais personne ne comprenait l’anglais … »
Le tout était orchestré par le grand connaisseur du foot Mr Hugh Quennec. Sans lui, nous n’aurions pas connu la folie de la Promtion League. Il nous aura fait découvrir, une direction et un entraîneur qui ne parlaient qu’Anglais (très utile pour la Challenge League), Un coordinateur sportif et un directeur technique qui avaient la même compétence professionnelle d’une personne au chômage depuis 65 ans. Cette période est désormais loin derrière nous grâce à l’excellent staff actuel du club, le temps des emplois fictifs au Servette est une époque révolue !
Nilasan George
Présenté par Vincent Ulrich
Retour sur l’année 2019 du Servette FC avec Constantin Georges, administrateur délégué du club