Ce match en retard du premier tour entre le club genevois et zurichois s’annonce déjà passionnant. Après une lutte acharnée durant la précédente saison puis une finale qui décida de sacrer le FC Zürich Frauen championnes de Suisse, le compte à rebours est déjà remis à zéro.Ce samedi 10 septembre à 19 heures c’est donc l’occasion pour les deux clubs de relancer cette lutte à la première place.
Un début de saison aux antipodes
Les deux clubs ont subi la fin de saison de manière bien différente pour cette première finale des play-offs. Alors que dans le camp zurichois, on fêtait un 23 ème titre consécutif après celui de 2019 et une fin de carrière en apothéose pour Martina Moser, dans le camp genevois il fallut sécher ces larmes et ainsi se remettre en avant puisqu’une série de qualification pointait déjà le bout de son nez pour la Champions League. Malheureusement, le mauvais sort s’acharna sur des Grenat qui vécurent une nouvelle désillusion en s’inclinant sur le maigre score de 1 but à 0 face aux troisièmes de première division française, le Paris FC. L’honneur sera sauvé trois jours plus tard en faisant chuter l’hôte du tournoi, le Glasgow City LFC (1-0). Les nouvelles championnes nationales, elles, mirent sur la touche le KI Klasvik, club des Îles Féroé (6-0) puis l’équipe locale d’Apollon FC Ladies de Limassol (1-0), ces deux résultats leur permettent d’accéder au deuxième et dernier tour de qualification lors duquel elles feront face aux championnes de Bosnie-Herzégovine, le SFK 2000 Sarajevo. Une trajectoire relativement différente entre les deux clubs qui s’affrontèrent à distance la saison passée.
Lors du deuxième tour de l’Axa Women’s Super League, le Servette FC Chênois Féminin montra un tout autre visage en imposant déjà sa volonté de récupérer ce qui leur est dû. Les Genevoises ont démontré leur rôle de favorites en disposant facilement et de la plus belle des manières du second club romand du championnat, Yverdon. Monica Mendes, la nouvelle capitaine des Grenat, a marqué son premier but de la saison peu après le coup d’envoi, Laura Tufo a porté l’avance à 2 :0 d’un joli tir direct au but. Maria Korhonen, Sandrine Mauron, Alice Berti et Malena Ortiz Cruz se sont chargées de marquer les autres buts. Yverdon ne s’est pas trop mal débrouillé, cherchant sans cesse des solutions au stade de la Fontenette et s’organisant défensivement en conséquence mais la chance n’a pas souri aux Vaudoises et c’est bien Servette qui à la fin sort gagnant (6-0). Le nouveau venu de l’AWSL, Rapperswil, a rencontré Zurich et n’a pas eu beaucoup de chance contre le champion de l’année dernière. Lors de son premier match de la saison, le champion en titre a littéralement écrasé son adversaire. La nouvelle venue Irina Pando a ouvert le score avec un but de la tête à la 8e minute, suivi de six autres buts (2x Seraina Piubel, 2x Naomi Mégroz, Viktoria Pinther et Fabienne Humm) sans que les visiteuses ne contre-attaquent. Zurich a fêté sa première victoire en fanfare 7:0 devant son public.
Suite à la fin de carrière de trois joueuses (Lagonia, Maendly et Soulard), l’effectif du coach Éric Séverac se peaufina avec l’arrivée de pas moins de huit nouvelles joueuses dont l’internationale helvétique Sandrine Mauron qui arrive de l’Eintracht Frankfurt. Il faut aussi compter sur le départ de Jade Boho qui a rejoint Alhama CF, club espagnol, ainsi que le départ en prêt d’Ilona Guede Redondo au Real Club Cacareno qui évolue en D2 espagnole et d’Alyssa Grivaz également en prêt du côté du FC Sion. Le FC Zürich Frauen a pour sa part vécu un chamboulement autant dans les arrivées que dans les départs. Neuf nouvelles joueuses sont également présentes dans l’effectif zurichois dont l’internationale suisse Irina Pando qui évoluait auprès de notre ancienne joueuse Amira Arfaoui au Bayer Leverkusen. Côté départ, l’entraîneuse Inka Grings doit compter sans dix de ses anciennes joueuses dont quatre ont pris leur retraite.
Ce match est donc l’occasion aux deux équipes de pouvoir faire comprendre à l’autre leur envie de soulever le trophée et leur supériorité.
Éric Sévérac était plutôt satisfait de la première victoire en championnat de son équipe face à Yverdon Sport. Dans une interview express au bord du terrain, il évoque quelques éléments intéressants suite à cette rencontre… et notamment sur ses recrues et la gestion du groupe.
Bonsoir Éric, tout d’abord félicitations pour cette victoire! C’était important pour vous de rebondir après l’élimination subie à Glasgow lors du tournoi qualificatif pour la Champion’s League ?
C’est une autre compétition. On veut la gagner, donc on veut bien commencer c’est sûre. En plus c’était un derby, donc c’est jamais facile. On a vu qu’Yverdon était bien regroupé et bien organisé pour nous poser des problèmes donc voilà. Quand on commence ces championnats, il faut faire les choses comme il faut et je pense que c’est ce qu’on a fait aujourd’hui. Dans les intentions, c’était excellent. Après, il manque un peu de précision mais l’équipe est en construction. Il faut lui laisser un peu de temps.
Justement, cette reconstruction passe par de nombreuses arrivées cet été. On a pu voir qu’en deuxième mi-temps, beaucoup se sont mises en valeur tout comme l’a fait Imane Saoud en première mi-temps. Quel est le point de vue du coach vis-à-vis de ces recrues ?
C’est clair que nous avons amené ces recrues pour amener un plus, mais il ne faut jamais oublier qu’il y a d’autres joueuses qui sont là depuis pas mal de temps et qui sont les cadres et garantes du jeu servettien. Donc, c’est très intéressant d’avoir ces opportunités et possibilités supplémentaires venant du banc. Aujourd’hui, on a vu que toutes celles qui sont entrées ont apporté quelque chose, donc c’est vraiment génial. Ce sont des solutions pour les matchs qui seront plus compliqués. Et ce sont des problèmes à résoudre pour les autres équipes.
Il y a une pause avant le match contre le FC Zürich prévu le 10 septembre prochain. Ça permet de recharger les batteries et reprendre les forces pour la suite du championnat. Quel est le programme pour ces prochaines semaines?
Une partie des joueuses va partir en sélection, avec pour certaines deux matchs dont des qualifications importantes pour la Coupe du Monde. De notre côté, on va avoir deux jours de congé avant de jouer contre Montpellier, qui est une équipe de D1 française, pour garder le rythme et préparer ce match de Zürich qui sera très important pour la suite de la compétition.
Devant un public peu nombreux samedi soir à la Fontenette, Servette FC Chênois Féminin a parfaitement débuté le championnat en s’imposant 6-0 face à Yverdon Sport Féminin. Les recrues ont su faire la différence en deuxième mi-temps pour forcer la décision et ramener les trois points avant un déplacement important à Zürich dans deux semaines.
Relater ce match sera une simple formalité, car Yverdon ne proposait qu’une maigre opposition hormis sur quelques courtes séquence. Il y aura eu côté Servettiennes des imprécisions de placement en phases offensives qui auront valu de nombreux buts annulés pour hors-jeu (parfois limites). Toutefois, cela signifie que Servette a joué avec le coeur et tenté de nombreuses incursions pour faire trembler les filets de Gilliane Roch. L’Yverdonnoise aura aussi repoussé l’échéance avec de magnifiques parades.
Les joueuses d’Éric Sévérac n’ont donc jamais courbé l’échine puisque le résultat était déjà de 2-0 à la mi-temps. Le premier but survient suite à un ballon relâché d’un tir de Monica Mendes à l’entrée de la surface de réparation, tandis que le second est l’œuvre de Laura Tufo. Intéressante à mi-terrain aux côtés de Sandrine Mauron et Paula Serrano, la Genevoise a marqué suite à un excellent travail de la recrue Imane Saoud. Sur son côté droit, elle aura martyrisé les Vaudoises tout au long de la partie avant son remplacement à la 83e par Daina Bourma.
En deuxième mi-temps, la promenade de santé a été activée puisque pas moins de quatre buts auront été marqués. On retiendra le joli dribble effectué par Cassandra Korhonen sur la gardienne pour marquer son deuxième but en Grenat après celui contre Glasgow (53e). Il y eu aussi les réussites tout en maîtrise de Sandrine Mauron (60e) et Alice Berti (77e). Mais surtout, c’est le but de Malena Ortiz, de la tête s’il-vous-plaît, qui aura donné de nombreuses émotions aux joueuses venues soutenir leur coéquipière dans le deuil cette semaine (88e).
Un conflit d’horaire qui ne passe pas
Hormis le match, il est important de souligner l’incohérence qu’il y a eu de faire jouer les Féminines le même soir que l’équipe A masculine. Pour les supporters et supportrices, il semblait impensable – voire impossible – de pouvoir concilier les deux matchs puisque celui du SFCCF débutait à 19h, soit une heure et demie avant l’autre affiche au Stade de Genève. Si les deux rencontres avaient pu se jouer à un intervalle plus large, nul doute que l’affluence à la Fontenette (environ 250 personnes) aurait pu être plus importante, ce qui est dommage pour une ouverture de championnat qui ne semblait pas être un événement marquant en soi… malheureusement. D’autant plus que la cruelle élimination en Champion’s League mériterait un soutien important du public pour des joueuses qui donnent toujours tout sur le terrain.
Malgré un travail effectué par le club afin de pouvoir concilier les deux rencontres et ainsi voir un public présent pour les deux rencontres, il fût malgré tout compliqué de trouver une solution pour le public genevois. Heureusement, ces conflits d’horaires devraient être résolus, puisqu’aucun chevauchement ne devrait avoir lieu d’ici la pause hivernale, afin de mettre en lumière des femmes qui jouent avec passion et qui concilient parfois les travail et les études en parallèle du football.
Désormais, le public genevois se doit de retourner à la Fontenette pour aussi mettre en lumière un football conjugué au féminin qui a connu un incroyable succès lors de l’Euro 2022 et qui est magnifié par les belles prestations de Servette Chênois ces dernières années.
Les années 90, décennie de tous les changements, la mondialisation explose, Internet émerge, les jeux vidéo s’imprègnent dans notre culture et le Servette FC vit sa dernière grande décennie de football. Imaginez-vous marcher dans les rues de Genève, walkman en poche, chemise oversize sur le dos, passer à la Placette acheter quelque chose à boire avant de vous rendre au mythique Stade des Charmilles pour voir le match que tout le monde attend: Servette – Grasshopper. Un stade rempli, chantant, criant et scandant le nom de nombreuses stars présentes sur le terrain: Éric Pédat, Sébastien Barberis, Oliver Neuville ou encore Sonny Anderson. Les deux équipes s’affrontent dans un match disputé, physique et féroce.
D’un côté un Servette alléchant, qui grâce à ses jeunes permet au club de rêver plus grand en décrochant les championnats de 1994 et 1999. C’est d’ailleurs suite à cette belle période que Servette voulut grandir avec des projets comme le Stade de Genève et une capacité de 30’000 spectateurs avant de subir une double faillite qui ne permit jamais au club d’aller au bout de ses ambitions.
De l’autre Grasshopper, l’ogre zurichois qui rafle les championnats 1990, 1991, 1995, 1996 et 1998. Clairement le leader du championnat suisse de l’époque. Un club, qui habitué au sommet lors de cette décennie, ne côtoiera que très rarement le top 2 les 20 années suivantes.
C’est dire qu’avant l’explosion du FC Bâle dans les années 2000-2010, remportant 12 de ses 20 titres de champions dans ces années-là, Servette et Grasshopper étaient les clubs les plus titrés de Suisse. La rivalité était donc très forte. Servette décroche même son titre de 1994 à la dernière journée en battant à Berne, les Young Boys (1-4) et passant ainsi devant Grasshopper qui avait fait faux pas en Argovie contre Aarau (1-1). En 1997/98 et 1998/99, les deux équipes se disputent aussi le titre dans une lutte effrénée, à tel point qu’en 1999 le titre se joue à la différence de buts à l’avantage du club grenat.
Servette avait certes ses rivaux romands bien connus et toujours actuels comme le Lausanne-Sport ou le FC Sion mais outre-Röstigraben, le club zurichois de la sauterelle était l’ennemi public numéro 1 des servettiens. Choc des 2 plus grandes villes du pays dans une décennie où la mondialisation explose? Choc culturel, linguistique? Beaucoup d’aspects influençait cette rivalité. Servette était l’épine dans le pied du géant zurichois dans les années 90.
La rivalité existait déjà dans les années 80 (La saison 1983/1984 par exemple s’est terminée par une égalité entre les deux clubs qui ont dû être départagé par un match d’appui gagné 1-0 par Grasshopper qui a causé des polémiques) et précédemment avec de nombreuses confrontations en LNA ou en Coupe de Suisse, mais elle atteint son paroxysme réellement dans les années 90. Alors voilà, 23 ans sont passés depuis le dernier titre grenat, Servette a chuté, est revenu, a rechuté et est encore revenu. Grasshopper a, quant à lui, été un candidat sporadique de la LNA / Super League, pour finalement quitter pour la deuxième fois de son histoire (1ère fois en 1949) la première division en 2019. Depuis, les sauterelles sont revenues, mais la rivalité à quelques peu disparu. Les deux clubs ne sont plus candidats au titre, au détriment des YB, Bâle ou encore FC Zürich l’année passée. Pire encore, les plus faibles affluences servettiennes au Stade de Genève sont contre Grasshopper.
En somme, Servette – Grasshoppers en Finale de Coupe de Suisse, c’est 11 matches pour 3 victoires servettiennes (1928,1949,1978) et 4 défaites (1934,1938,1941,1983), 6 demi-finales, un quart de finale, 2 huitièmes de finale et un seizième de finale. En championnat, 187 matches pour 64 victoires servettiennes, 42 nuls et 81 défaites. Avantage aux sauterelles zurichoises, mais pour combien de temps encore?
Alors aujourd’hui en 2022, dans une décennie de changement, où la mondialisation implose, où Internet est notre quotidien, les jeux vidéo si proches de la réalité et où le Servette FC essaie de revivre une grande décennie de football. Marchez dans les rues de Genève, écouteurs bluetooth à l’oreille, pull grenat sur le dos, passez à la Praille, achetez-vous quelque chose à boire et rendez-vous au Stade de Genève qui n’attend que sa gloire, pour voir et relancer une rivalité que le temps a voulu évincer: Servette – Grasshopper. Remplissons le stade, chantons, crions et scandons l’amour du club et des futures stars du club présentes sur le terrain: Miroslav Stevanovic, Timothée Cognat, Nicolas Vouilloz ou encore Jérémy Frick. Rendons notre stade un véritable chaudron où a lieu des matchs disputés, physiques et féroces.
Samedi soir au Stade de Genève, les Servettiens affronteront les Zurichois de Grasshopper pour le compte de la 6ème journée du championnat de Super League. Deux formations séparées d’une unité au classement et deux formations qui auront à cœur de continuer sur leur bonne entame de championnat.
Un match à six points
Après s’être sortis des griffes nyonnaises en Coupe de Suisse, qui reste par ailleurs un des objectifs principaux cette saison des hommes d’Alain Geiger, Stevanovic et Cie accueilleront des Sauterelles diminuées. Sur les deux dernières rencontres, GC n’a engendré seulement deux unités. De plus, les adversaires de ce samedi affichent le moins bon « xG » de la ligue, soit l’équipe avec le moins d’occasions de buts créées. Leur troisième place au classement paraît alors être le fruit d’un réalisme flamboyant ou d’un alignement de planètes total. Ajouter à cela le fait que GC reste l’équipe qui concède le plus d’occasions de buts par match : 2.23xGA ! En d’autres mots, le bloc défensif solide des grenats ne devrait (normalement) pas être perturbée, tandis que les attaquants auront l’occasion de se mettre en évidence et de véritablement lancer leur saison.
Une confiance offensive retrouvée ?
Une victoire 4-1 en Coupe de Suisse, là est sûrement la source d’une confiance retrouvée chez les Servettiens. Après avoir essuyé une défaite sans appel face au BSC Young Boys la semaine dernière, la victoire de 4 buts (par 4 joueurs différents) permet aux grenats de retrouver le Stade de Genève avec une certaine sérénité. D’autant plus qu’en ce début de saison, si la défense servettienne se distinguait par de bonnes performances, il n’en allait pas de même pour son attaque. Un constat qui peut s’expliquer notamment par l’absence de Bedia pour cause de blessure, le départ d’Imeri vers ce même YB et l’absence d’un nouveau numéro neuf.
Quelle équipe face à GC ?
Qui occupera cette fameuse place de numéro neuf ? Alain Geiger va-t-il reconduire Fofana ? Si la défense pourrait être identique à celle contre YB et que les couloirs seront probablement animés par Stevanovic et Pflücke, les interrogations restent quant au milieu de terrain et à la pointe de l’attaque. Ne serions-nous alors pas surpris de voir Rodelin « monter » d’un cran pour laisser Antunes entrer dans le onze de départ, lui qui avait fait une bonne entrée contre les Bernois ? A vos pronostics !