Pour ce dernier déplacement de cette formidable saison 2020-2021, les Servettiennes se rendaient dans la banlieue zurichoise pour y défier Grasshopper. Avec une équipe largement remaniée, les Grenat n’ont pu faire mieux que 0-0 mais auraient pu repartir avec la victoire dans les dernières minutes.
Accueillies par la traditionnelle haie d’honneur au champion, les Genevoises entrent au petit trot dans la partie, certainement dû aux nombreux changements effectués dans le onze par Eric Sévérac, avec par exemple la première titularisation cette saison de Laura Droz. C’est d’ailleurs l’ancienne Nancéenne qui va être impliquée dans la seule grosse occasion des 45 premières minutes, en s’interposant avec brio face à Csillag qui n’avait plus qu’à conclure, elle qui était littéralement seule face au but après avoir profité d’une perte de balle de Di Pasquale. Un première période bien pauvre des deux côtés niveau occasions.
La haie d’honneur réservées aux Servettiennes
La deuxième période sera plus productive en nombre d’occasions et Droz devra intervenir plus d’une fois durant les 45 dernières minutes. En attaque, on met enfin une première fois le nez à la fenêtre avec une frappe de Padilla à la 52e minute. Mises au défi physiquement par les sauterelles, les championnes ne vont pas céder psychologiquement et vont avoir deux grosses occasions de prendre les trois points dans les dernières minutes : la première à la 85e sur une frappe lointaine de Duclos qui tape la barre transversale puis à la 92e minute lorsque Thaïs Hurni, montée aux avant-postes, touche également la latte. Derrière, Padilla manque totalement son affaire en ne cadrant pas sa tête. Score final 0-0, circulez et rendez-vous dans un semaine pour la remise du trophée face au FC Bâle.
Grasshopper Club Zürich – Servette FC Chênois Féminin 0-0
Une troisième place déjà assurée pour Servette, un maintien acquis et une finale ce lundi à préparer pour Saint-Gall combiné à un temps exécrable : tout était réuni pour que ce match sans enjeu ne reste pas dans les mémoires et ce n’est pas pour dire que cette crainte fut fondée.
Un onze quasi-type servettien face à une composition de onze ”coiffeurs” saint-gallois : telle était l’opposition de ce vendredi soir à la Praille. Ce sont les visiteurs qui vont lancer les hostilités à la 11e minute en profitant d’une défense locale pas du tout à son affaire. Les Grenat vont plus que monopoliser le cuir (71% de possession durant 90 minutes) mais sans en faire quelque chose, ne trouvant pas la solution face à de jeunes pousses saint-galloises qui n’avaient rien à perdre.
On pourra regretter l’énorme opportunité d’Alex Schalk en fin de première période car quelques minutes, ce sont les Suisses orientaux qui vont doubler la mise avant la pause par Besio, qui disputait ses premières minutes en pro. C’est la douche froide, au sens propre et figuré, pour Servette qui a été ultra dominateur durant ces 45 premières. Les ajustements tactiques à la mi-temps vont avoir des effets avant l’heure de jeu avec la réduction du score. Un espoir éphémère car plus rien ne sera marqué, les Grenat n’ayant certainement plus les jambes. Pas grave, on ne leur en tiendra pas compte, l’essentiel avait déjà acquis. Profitez de vos vacances messieurs !
Les notes des Grenat
Joël Kiassumbua : 5
Laissé à l’abandon sur le 0-1, il hésite à sortir sur le coup franc qui amène au but du break. Il est attentif sur les occasions saint-galloises en deuxième mi-temps pour garder son équipe dans le match, en vain.
Moussa Diallo : 4
Son centre-tir à la 12e minute aurait pu aboutir et être nommé au but de l’année sans l’intervention de Watkowiak. Un match sans histoire pour lui.
Steve Rouiller : 4
Il a tenté tant bien que mal de tenir la baraque mais on sentait toute sa fatigue. Sa sortie à la mi-temps a permis à Nicolas Vouilloz (6) de glaner des minutes et de vivre une deuxième période assez calme.
Yoan Séverin : 3
Absolument pas dans son match, il fut très lent et beaucoup en difficulté en première mi-temps notamment.
Gaël Clichy : 4
Il a montrer des choses intéressantes offensivement parlant mais a laissé des espaces derrière et était en retard, comme en témoigne son carton jaune.
Boris Cespedes : 3
Un match à oublier pour le numéro 5 qui n’a pas montré qu’il était présent sur le terrain. Comme Steve Rouiller, il sort à la pause et son remplaçant Boubacar Fofana (6) s’est directement mis en évidence en réduisant la marque.
Timothé Cognat : 4
Comme lors de chaque rencontre, il s’est donné à fond en cherchant à se projeter mais pour cette dernière sortie de la saison, cela ne fut point couronné de succès.
Théo Valls : 3
Malgré une superbe intelligence sur sa passe décisive amenant le 1-2, il a traversé la partie tel un fantôme et notamment sur les coups de pied arrêtés qui n’ont pas été dangereux, excepté celui évoqué ci-dessus.
Miroslav Stevanovic : 5
Si l’animation offensive a existé, c’est grâce à lui. Malheureusement, ses coéquipiers ne l’ont pas aidé. Il sort sur blessure après avoir heurté le poteau pour céder sa place à Ricardo Alves.
Alex Schalk : 3
Sa grosse occasion en première période aurait pu changer la face de 36e et dernier épisode de cette saison 2020-2021. Au delà de cela, son match ne restera pas dans les mémoires.
Grejohn Kyei : 3
L’ancien Rémois a-t-il disputé son dernier match sous nos couleurs hier soir ? En tout cas, on ne pourra pas dire qu’il aura laissé un souvenir impérissable de sa dernière sortie.
A peine ont-elles eu le temps de célébrer leur titre de championnes que les Servettiennes vont devoir remettre le bleu de travail et prendre la route vers le GC-Campus pour y défier Grasshopper samedi à 18h pour cette première rencontre dans la peau de champion.
Préparer l’avenir
Au milieu de cris de joies ainsi que des douches de champagne, il y a une nouvelle qui n’a seulement été relayée que le lendemain : l’expérimentée Caroline Abbé venait d’annoncer son intention de raccrocher les crampons et il se murmure également que la capitaine Maeva Sarrasin pourrait prendre le même chemin. Cette rencontre dans la campagne zurichoise sera l’occasion idéale pour Eric Sévérac de donner un temps de jeu plus important aux jeunes afin de préparer la saison prochaine, une saison 2021-2022 où Servette-Chênois sera encore plus attendu, statut de tenant du titre oblige, mais tout d’abord, il faudra confirmer en allant gagner à GC.
Des sauterelles avec un podium dans le viseur
Du côté Zurichois, on joue de façon relâchée depuis quelques semaines, la place de barragiste étant promise depuis presque le début de l’exercice à Lugano. Néanmoins, le club tout juste promu en Super League chez les garçons a tout de même l’occasion de se battre pour une place sur la troisième marche du podium, YB-Frauen ne se trouvant que trois unités devant. Elles devront se battre avec le FC Bâle qui possède le même nombre de points mais les Zurichoises peuvent avoir confiance en elles.
En effet, sur les 13 rencontres de championnat disputées depuis le début de l’année civile, Grasshopper n’a connu la défaite qu’à deux reprises : la première le 13 mars dans le derby de la Limmat (6-0) et la dernière le 28 mars face à… Servette ! Depuis janvier, GC a réussi à accrocher le quatuor de tête et s’est même hissé jusqu’en demies de la coupe, seulement défait par son rival du FCZ. Les joueuses de Sascha Müller auront par ailleurs certainement en tête la dernière venue des Genevoises qui avaient concédé le nul 0-0 le 7 novembre dernier.
C’est au crépuscule d’une saison 2020-2021 ponctuée par le sceau de la réussite que les Grenat vont une dernière fois se rendre dans l’arène du Stade de Genève pour y disputer le dernier combat de la saison.
La saison de Servette ne révèlera plus de rebondissement, fort d’un bilan comptable qui a largement dépassé les attentes du début de la saison et qui, une nouvelle fois, amène Servette en Coupe d’Europe. Qu’on se le dise, la deuxième saison de Servette en Super League était annoncée comme la plus compliquée. Servette a fait mieux que de confirmer, il s’est amélioré, s’est bonifié au fur et à mesure du calendrier démentiel dû au Covid quia usé les têtes et les jambes. Même si le navire à parfois dangereusement tanguer il n’a jamais sombré « Fluctuat nec mergitur »
Avant de prendre un repos bien mérité, il reste une étape, ce sera face à St.Gall contre qui Servette avait connu les affres de l’élimination lors de la demi-finale de la Coupe le 5 mai dernier au Stade de Genève. Avant d’affronter les Brodeurs, Stevanovic & cie vont forcément penser à cette 83ème minute de cette fameuse demi-finale où ce diable de Stillhart trompait un Jérémy Frick peu à son affaire, pour ce qui restera le seul but de la rencontre. Le temps à ce terrible défaut de ne pas pouvoir être remonté et généré les regrets qu’on ressasse inutilement et qui parfois, se transforme en rancœur. Servette aura donc l’occasion de se venger et de finir sa saison sur une (nouvelle) bonne note.
Servette retrouvera le parfum Européen
Tibert Pont a tout connu avec Servette depuis la signature de son premier contrat professionnel en 2004. Tout d’abord, il y a eu la première faillite en 2005, la promotion en Ligue B en 2006 puis la montée en Super League en 2011 et la qualification européenne lors de la saison 2012-2013: « L’Europe c’est toujours quelque chose de spécial et ça te permet de découvrir des endroits comme l’Arménie où j’ai inscrit le premier et le seul doublé de ma carrière (rire) ».
Si Servette est aussi haut, il le doit aussi à un certain Miroslav Stevanovic: « Je n’ai pas joué avec! » (NDLR: L’auteur de cet article sera viré dans les plus brefs délais après cette erreur scandaleuse…) « Néanmoins, de ce que je sais, c’est un des meilleurs physiquement et qui est très humble dans le privé ».
Alors que Servette sera en Conférence League la saison prochaine, Tibert Pont reste admiratif du parcours des Grenat depuis leur retour en Super League: «Y a des résultats excellents, c’est incroyable d’avoir des résultats aussi bon et d’enchaîner deux qualifications en Coupe d’Europe! Chapeau à toute l’équipe ».
ELLES L’ONT FAIT ! Alors qu’il ne leur fallait qu’un match nul, Zurich-Frauen partageant les points avec Bâle au même moment, les Servettiennes n’ont pas fait de détail et s’imposent sur le score de deux à zéro, s’assurant officiellement le premier titre de champion suisse du SFCCF. Bravo Mesdames !
Sur la pelouse du Stade de Genève, lieu idéal pour célébrer un titre promis depuis des semaines, les Grenat s’en vont directement à l’abordage dès le coup d’envoi. C’est Marta Peiro qui débute l’animation du match avec une première opportunité à la troisième minute puis en trouvant le poteau de la tête cinq minutes plus tard. On aura une troisième fois l’occasion de voir le score être ouvert mais Saskia Bürki est vigilante sur le coup franc de Maendly à la 13e. Largement dominées dans ce début de match, les Bernoises vont tout de même se mettre en évidence pour obliger Thalmann à s’employer sur une frappe de Frey. Cela va entraîner l’ouverture du score pour les Genevoises à la 33e : sur un long ballon de Peiro chercher à doubler la mise dès l’entame des 45 dernière , Salm joue le ballon de la tête mais trompe sa propre gardienne et lance la première étape vers le titre pour le Servette FCCF qui mène logiquement à la mi-temps.
Les futures championnes vont tout de suite chercher à se mettre à l’abri à l’entame des 45 dernières minutes mais la capitaine Sarrasin va manquer son face-à-face contre Bürki à la septième minute de cette deuxième période. Un autre duel sera remporté par une gardienne, cette fois-ci avec Thalmann qui s’interpose brillamment devant Strode à l’heure de jeu qui avait une chance en or d’égaliser. Les 100 privilégiés n’auront plus rien à se mettre sous la dent jusqu’à la 81e et le but du break de Léonie Fleury qui profite d’une nouvelle erreur de la défense d’YB pour inscrire son 14e but de la saison. L’issue du match et du championnat sont scellées même si Arfaoui, d’une tentative lointaine qui termine sur le poteau, et Padilla, qui profita presque d’une mauvaise relance de Bürki, auraient pu augmenter l’écart. La joie des joueuses au coup de sifflet final est à la hauteur de l’exploit : un premier titre pour la section féminine et le premier titre en LNA Féminine depuis 43 ans pour un club romand. Chapeau mesdemoiselles !
Servette FC Chênois Féminin – BSC YB-Frauen 2-0 (1-0)
Stade de Genève, 100 spectateurs. Arbitre : M. Aebi.
Ce mercredi 19 mai 2021, au coup d’envoi qui sera sifflé à 20h au Stade de Genève, les Servettiennes ne seront plus qu’à 90 minutes d’un potentiel premier titre de champion suisse de leur histoire. En cas de succès face aux Bernoises, elles seront assurées de remporter ce titre indépendamment des résultats des autres équipes.
Une première balle de match
C’est donc sur cette cinquième et dernière confrontation face au club de la capitale que le Servette FC Chênois Féminin peut accomplir le travail de toute une saison s’il l’emporte une quatrième fois cette saison face au troisième de l’AXA Women’s Super League. Trois ans et demi après avoir fait parler d’elle en éliminant à la Praille en Coupe de Suisse cette même équipe bernoise, composée à l’époque d’Alisha Lehmann et de la regrettée Florijana Ismaili, la troupe d’Éric Séverac aura une nouvelle chance d’écrire l’histoire dans ce même écrin en décrochant un titre qui viendrait récompenser deux ans de travail.
Néanmoins, il serait très présomptueux de penser que cette première couronne se trouve déjà sur la tête des Servettiennes. En effet, les jaunes et noires ne viendront pas la fleur au fusil car elles ont un troisième rang à défendre et disposent de quatre unités d’avance sur leurs poursuivantes bâloises. De plus, elles ont déjà donné du fil à retordre aux Genevoises, comme en témoignent les deux succès arrachés par les Grenat dans les arrêts de jeu (1-0 le 26 août 2020 et 3-2 le 24 mars dernier au Wankdorf) et le nul 2-2 concédé le 21 novembre 2020. Pour finir, les joueuses de Charles Wyler disposent dans leurs rangs de Stéfanie da Eira, meilleure buteuse du championnat avec 20 buts. Nul doute que l’internationale portugaise voudra améliorer son total ce mercredi sur la pelouse du Stade de Genève.
Focus sur Tatiana Dumauthioz
Cette semaine, nous avons interviewé la jeune milieu vaudoise de bientôt 19 ans, Tatiana Dumauthioz. Tout commença pour elle à l’âge de 8 ans lorsqu’elle intégra le club de son village, le FC Echandens, composé principalement de garçons. A partir des M12 elle intègre le Team Vaud, avec qui elle effectuera toutes ses classes jusqu’à atteindre les M19, avant de rejoindre en janvier 2019 les M17 du Servette FC Chênois Féminin. Dès le mois d’avril 2019, elle commence à s’entraîner une fois par semaine avec l’équipe première mais tout en continuant d’évoluer les jours de matchs avec les juniors. C’est vers la fin de la saison qu’elle prend réellement ses marques en grappillant quelques minutes de jeu et c’est donc naturellement que le coach Éric Séverac l’incorpore pleinement au projet servettien en Ligue Nationale A. Malgré son jeune âge, elle s’intègre rapidement au groupe et peut ainsi profiter pleinement de l’expérience de certaines joueuses comme Thalmann, Abbé ou Maendly.
” On peut beaucoup apprendre d’elles”
Cette saison, elle découvre les joies de l’Europe lors du match aller de 16ème de finales contre l’Atlético de Madrid au Stade de Genève même si elle reste sur le banc. Comme elle nous le dit : « Représenter le club pour la 1ère fois dans cette compétition, c’est vraiment quelque chose d’incroyable mais il ne faut juste pas se mettre la pression et profiter du moment ». En effet, à seulement 18 ans, le plus important est toujours de se faire plaisir et surtout d’emmagasiner toute l’expérience possible avant de retrouver la saison prochaine à nouveau la Champions League. Suite à une blessure en juillet, elle dut prendre son mal en patience lors de la rééducation, mais petit à petit elle retrouve du temps de jeu et comme elle l’affirme : « Il faut que je continue à travailler et je sais qu’à un moment mon tour viendra et que j’aurai de plus en plus de temps de jeu » et c’est bien tout ce qu’on lui espère. Mais surtout avant de se pencher sur la saison prochaine, à quelques jours de son 19ème anniversaire, elle sera présente mercredi afin d’affronter les BSC Young Boys Frauen et en cas de victoire ce soir-là soulever le premier titre de sa jeune carrière.
“Une certaine excitation mais on reste concentrées”
Le peuple grenat se doit d’être mercredi dès 20 heures devant le match afin d’encourager Tatiana Dumauthioz et son équipe dans cette rencontre qui s’annonce plus que capitale. Allez Servette, faîtes-nous rêver !