3 Jul 2025 | Entretiens, Équipe première, Interview
Il y a des clubs qui comptent plus que d’autres. Pour Steven Lang, le Servette FC n’a jamais été un club comme les autres : c’était une destination de cœur, un lieu d’attachement profond. Avant même d’y jouer, il en connaissait l’histoire, la résonance, la couleur Grenat. Son père, lui aussi footballeur, avait un jour été approché par le club. Quelques années plus tard, c’est le fils qui concrétise ce lien resté symbolique.
D’abord en 2012, dans un contexte sportif difficile, puis surtout en 2017, lorsqu’il choisit de revenir en Challenge League pour s’inscrire pleinement dans le projet de remontée. Ce retour, il le fait par conviction, à contre-courant, refusant des propositions plus confortables pour honorer une fidélité personnelle. Joueur de mouvement, adepte du dribble et du jeu porté vers l’avant, Steven Lang garde en mémoire des images simples mais inoubliables : la pelouse de la Praille, les attaques côté gauche, la ferveur de la section Grenat.
Aujourd’hui reconverti comme agent de joueurs et consultant, il reste fidèle à ce qu’il a toujours incarné : un football sincère, exigeant, habité par le respect du jeu et des autres. Dans un monde parfois pressé d’oublier, Steven Lang impose, avec discrétion, l’élégance rare de ceux qui tiennent parole.
Dans cet entretien, il revient avec lucidité et passion sur les étapes fortes de sa carrière, et sur ce que Servette représente encore pour lui aujourd’hui.
Du Jura à la Praille
Servettiens.ch : Tu es né à Delémont, dans le Jura. Comment as-tu découvert le football ?
Steven Lang : Mon père jouait en Challenge League à l’époque. Tous les week-ends, j’étais au bord du terrain pour le suivre. C’est là que j’ai attrapé le virus! Au départ, c’était pour l’imiter, mais j’ai rapidement développé ma propre passion. Très tôt, c’est devenu une évidence. Je me souviens qu’à 7 ou 8 ans, je disais déjà à tout le monde que je voulais être footballeur professionnel. Ce n’était pas juste un rêve de gamin : c’était une décision intérieure.
Servettiens.ch : Tu quittes ta région très jeune pour intégrer les centres de formation. Comment vis-tu ce départ ?
Steven Lang : J’avais 12 ans quand j’ai intégré le centre de préformation de Payerne. C’était le pôle des meilleurs jeunes Romands. La semaine, je m’entraînais là-bas, et le week-end, je jouais avec le FC Bâle. Au début, c’est dur : tu quittes ta famille, ton cadre, tu es encore un enfant. Mais très vite, ma passion a pris le dessus. Je savais que c’était le chemin à prendre si je voulais réussir. Il fallait faire des sacrifices, et j’étais prêt à les faire.
Servettiens.ch : Tu rejoins ensuite le centre de formation du FC Nantes, où tu côtoies Dimitri Payet. C’était comment ?
Steven Lang : C’était une expérience exceptionnelle. À l’époque, Nantes avait le meilleur centre de formation de France. J’avais 16 ans, je partageais ma chambre avec Dimitri Payet. Au départ, j’étais devant lui dans la hiérarchie. Et puis, petit à petit, il m’a dépassé. Le talent a parlé. Il avait quelque chose de plus, tout simplement. Mais c’était une super période, très formatrice. Là-bas, tu apprends à te débrouiller seul. L’exigence est permanente. Quand je suis revenu en Suisse, j’étais plus fort mentalement. J’avais appris à survivre dans un environnement ultra-compétitif.
Servettiens.ch : Ta carrière t’a mené dans de nombreux clubs en Suisse. Tu le vois comme une richesse ou un regret ?
Steven Lang : C’est un peu les deux. J’ai parfois été impatient, et je pense que j’ai manqué de stabilité. Dès que je jouais un peu moins, je voulais partir, rebondir ailleurs. Avec le recul, j’aurais peut-être dû me poser plus longtemps dans un club, construire dans la durée. Cela dit, j’ai aussi vécu de très belles expériences. À Grasshopper, par exemple, on a joué le titre contre le grand FC Bâle de Salah, Shaqiri et Xhaka. C’est une saison que je n’oublierai jamais. Chaque club m’a appris quelque chose, humainement et sportivement.
Servettiens.ch : Tu te définis comme un joueur de style « dribbleur ». Tu peux nous en dire plus ?
Steven Lang : Oui, c’est ce qui me définissait le mieux. J’étais un joueur porté sur le dribble, la spontanéité, le jeu offensif. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était provoquer, tenter, créer des décalages. Je ne me suis jamais vraiment focalisé sur les statistiques, et c’est peut-être ce qui m’a pénalisé à certains moments de ma carrière. J’accordais plus d’importance au geste, à l’élan, à l’émotion qu’au rendement pur. J’étais un joueur de rue, un amoureux du ballon. Ce qui comptait pour moi, c’était de jouer, d’apporter du panache. Et je crois que les supporters l’ont ressenti.
Servette, le choix du cœur
Servettiens.ch : En 2012, tu rejoins le Servette FC. Qu’est-ce que ce club représente pour toi ?
Steven Lang : C’est une histoire particulière. Mon père avait reçu une offre du Servette à 20 ans, qu’il avait refusée pour rester près de ma mère. Quand l’opportunité s’est présentée pour moi, c’était comme une boucle qui se bouclait. J’aimais déjà ce club : le Grenat, le stade, l’histoire. Quand tu joues à Lausanne et que tu affrontes Servette à la Praille, tu sens tout de suite que c’est un club à part. Dès que j’ai su qu’ils s’intéressaient à moi, je n’ai pas hésité. J’y suis allé en prêt, parce que le club ne pouvait pas assumer mon salaire à l’époque, mais pour moi, c’était un vrai choix de cœur.
Servettiens.ch : Tu reviens au Servette FC en 2017, alors que le club est en Challenge League. Pourquoi ce retour ?
Steven Lang : À ce moment-là, je suis sous contrat avec Saint-Gall, mais je joue peu. Je suis prêté à Schaffhouse par Murat Yakin, et là, j’ai une demi-saison incroyable : 14 buts en huit ou dix matchs. GC me propose alors de revenir en Super League avec eux. Mais quand Servette m’appelle, je refuse cette offre. Pour moi, c’était clair : je leur devais quelque chose. J’étais dans l’équipe lors de la relégation de 2013, et je ne m’étais jamais senti en paix avec ça. Revenir pour aider le club à remonter, c’était une sorte de réparation personnelle.
Servettiens.ch : Comment vis-tu cette nouvelle aventure servettienne ?
Steven Lang : Franchement, c’était magnifique. Il y avait un vrai projet avec l’ambition claire de remonter. L’ambiance dans le vestiaire était incroyable. On avait une équipe avec Routis, Stevanovic, Wüthrich, Schalk… Franchement, même en Super League, cette équipe aurait fini dans les cinq premiers. Et les débuts de saison sont bons, j’enchaîne les titularisations, je me sens bien. On a vraiment l’impression d’être sur une lancée qui peut tout emporter!

Une blessure, un autre rôle à jouer
Servettiens.ch : Mais tu te blesses gravement dès le début de la saison 2018-2019…
Steven Lang : Oui, après sept matchs, je me blesse gravement au genou à l’entraînement, la veille d’un match de coupe. J’ai 32 ans, et je sais tout de suite que la saison est finie. C’est très dur, parce qu’on est en pleine dynamique, je suis performant, l’équipe tourne. Et puis tout s’arrête. Je mets plus d’un an à revenir. C’est long, très long, mais je m’accroche parce que je sais qu’on va monter en Super League, et je veux revenir pour vivre ça
Servettiens.ch :Tu fais partie du groupe qui remonte en 2019. Quelle place tu te donnes dans cette réussite ?
Steven Lang : C’est une fierté, bien sûr, mais j’ai aussi un goût d’inachevé. Je n’ai joué que sept matchs cette saison-là. Mes potes ont fait le boulot, et moi j’étais en tribune. Je fais partie du groupe, oui, mais je n’ai pas pu contribuer comme je l’aurais voulu. C’est frustrant, même si, collectivement, j’étais heureux qu’on atteigne cet objectif.
Servettiens.ch : Tu anticipes ta reconversion dès 30 ans. Pourquoi si tôt ?
Steven Lang : Parce que j’ai vu trop de joueurs arrêter leur carrière et se retrouver sans rien. Peu importe l’argent ou les titres, quand le foot s’arrête, il faut une suite. Alors j’ai commencé très tôt à me former : cours de langues, réflexion sur mes envies… J’ai hésité entre devenir coach, directeur sportif ou agent. J’ai aussi passé mes diplômes d’entraîneur. Mais quand l’agence SBE Management m’a proposé un rôle, j’ai accepté. J’étais conseillé par les frères Degen depuis 2016, et ça me paraissait naturel de continuer avec eux. Aujourd’hui, je suis responsable de la Suisse romande chez SBE.
Servettiens.ch : Quel type d’agent es-tu devenu?
Steven Lang : Avec les jeunes, j’ai un rôle de grand frère. J’essaie de leur transmettre ce que j’ai vécu : les sacrifices, la pression, l’importance de choisir les bons clubs. Avec les pros, c’est un travail plus classique, sur les contrats, les transferts. Mais dans tous les cas, ce que je cherche, c’est une relation de confiance. Je ne veux pas être juste un intermédiaire. Je veux suivre mes joueurs, comprendre leur mentalité, les aider à progresser. Et parfois, ça veut dire leur dire non. Un bon agent, ce n’est pas celui qui trouve un club vite, c’est celui qui pense à la carrière sur cinq ans.
Servettiens.ch : Quel regard portes-tu sur le football actuel ?
Steven Lang : Le football a beaucoup changé. Il y a de moins en moins d’artistes, de joueurs créatifs. Beaucoup de clubs sacrifient le jeu pour le résultat. Je comprends, mais ça me manque. Les jeunes joueurs aujourd’hui sont talentueux, mais aussi très impatients. Ils veulent tout, tout de suite. Le système les pousse à ça : les clubs misent sur la revente rapide. Parfois, des jeunes sont propulsés en équipe première à 17 ans, alors qu’ils ne sont pas prêts. Et derrière, s’ils échouent, on les oublie. C’est violent.
Servettiens.ch : Et le Servette aujourd’hui?
Steven Lang : Je suis fier d’avoir participé, même un peu, à remettre le club en Super League. Aujourd’hui, Servette a de l’ambition, une bonne communication, une vraie identité. Quand je vois Frick, Stevanovic ou Cognat, je suis admiratif. Et l’ambiance à la Praille, quand elle est pleine, c’est quelque chose. Mes meilleurs souvenirs, c’est quand je dribble côté gauche et que j’attaque vers la section Grenat. Tu sens que les gens poussent. C’est pour ces moments-là que tu joues au foot.

© Éric Lafargue/Servette FC
14 May 2025 | Actualité, Entretiens
À l’approche du choc contre Lugano, le Servette FC a tenu mercredi une conférence de presse riche en enseignements. Entre ambitions collectives et incertitudes sur certains joueurs, le club genevois se prépare à une rencontre décisive.
Le cas Dereck Kutesa : un avenir en suspens
L’un des sujets les plus discutés a été le voyage récent de Dereck Kutesa en Grèce, alimentant les rumeurs d’un transfert vers l’AEK Athènes. De retour tard hier soir, il a néanmoins participé à l’entraînement aujourd’hui.
Son utilisation demain reste incertaine, le coach Thomas Häberli ayant choisi de rester évasif sur le sujet. Il a toutefois rappelé que Kutesa reste concentré sur le Servette jusqu’à la fin de la saison, mettant ainsi en pause toute spéculation immédiate. Häberli a également précisé qu’il ne souhaitait plus aborder ce sujet lors de cette conférence de presse.

Les ambitions du Servette : un objectif européen
Contrairement aux attentes de certains supporters, le coach a tenu à rappeler que le Servette FC n’a jamais affiché l’ambition d’être champion. L’objectif du club est de terminer dans les quatre premiers afin de décrocher une place en compétition européenne.
Une déclaration qui met en perspective la stratégie du club et sa gestion des derniers matchs de la saison.
Le retour d’Alexis Antunes : un renfort précieux
Après avoir été éloigné des terrains en raison de blessures, Alexis Antunes, numéro 10 du Servette, a partagé ses objectifs pour son retour. Son ambition est claire : aider l’équipe au maximum sur les trois derniers matchs, en marquant et en délivrant des passes décisives.
Il insiste sur le fait que l’objectif est collectif et non personnel, affirmant que le Servette doit impérativement remporter les rencontres restantes. Quant à son avenir, il a tenu à rassurer les supporters en rappelant qu’il est sous contrat jusqu’en 2026 et qu’il ne pense à rien d’autre qu’à honorer son engagement avec le club.
Sur le plan mental, il se dit positif et déterminé à maintenir sa forme pour être un atout majeur dans cette fin de saison.

Les ajustements tactiques face à Lugano
Interrogé sur la première mi-temps compliquée contre Young Boys, Häberli a reconnu que Servette avait eu du mal à entrer dans son match. Pour éviter de reproduire ce scénario contre Lugano, il insiste sur la nécessité d’être plus compact et de gagner les duels. Il souligne également que le retour d’Antunes sera un atout précieux au milieu de terrain.
Les mouvements de transferts : des départs en vue
Le mercato estival approche et plusieurs joueurs du Servette sont au cœur des discussions : Enzo Crivelli n’a pas reçu d’offre intéressante du club et prévoit de quitter Servette à la fin de la saison, sans qu’un club précis ne soit mentionné. Dereck Kutesa est en pourparlers avec l’AEK Athènes, ce qui explique son récent déplacement en Grèce. Keigo Tsunemoto est convoité et pourrait également quitter le club.

Alors que le Servette FC s’apprête à affronter Lugano, l’équipe semble déterminée à atteindre ses objectifs européens. Reste à voir si les incertitudes autour de certains joueurs auront un impact sur la performance de demain. Une chose est sûre : les supporters attendent une réponse forte sur le terrain.
Photos : Antoine Andreani
4 May 2025 | Actualité, Entretiens
Vendredi dernier avait lieu la conférence de presse afin de présenter les playoffs qui s’annoncent excitants. Servettiens.ch était sur place, l’occasion de rapporter les moments les plus croustillants de cette journée. Thomas Häberli et Timothé Cognat ont répondu aux questions des journalistes.
Le match de ce weekend, contre un FC Bâle en pleine forme, est perçu comme une opportunité plus qu’un obstacle. Le public s’annonce nombreux, l’enjeu est élevé, et l’envie est palpable. L’entraîneur et son milieu de terrain commencent cette conférence par quelques brèves paroles à propos du match de ce dimanche au St-Jakob Park.
Servette se prépare à défier le leader
D’entrée de jeu, le coach genevois ne cache pas son enthousiasme et déclare que : « C’est pour ce genre de match que l’on fait ça ». Autrement dit, lui et ses joueurs attendent ce match avec impatience. Le numéro 8 grenat, quant à lui, est resté plus sobre dans ses déclarations, mais a tout de même déclaré avoir hâte de jouer cette belle affiche dans un stade qu’il espère plein à craquer.
Les Grenat face à leurs souvenirs
Interrogé sur les précédents affrontements de la saison face aux Bâlois, Cognat n’élude rien. Il évoque la lourde défaite 6-0 à domicile : « Ils ont été cliniques, chaque action était un but. ». Mais le Français déclare que le contenu global des matches n’était pas aussi déséquilibré que le score ne le laissait croire. Il parle aussi de la victoire 2-1 au Stade de Genève, la représentant comme une bouffée d’oxygène pour l’équipe, tant mental que physique.

Le “cas Shaqiri”
Impossible de préparer ce match sans parler de Xherdan Shaqiri, qui selon l’ex-Lyonnais « est le meilleur joueur de la saison, tout le monde le sait ». Pourtant, ni lui ni le coach ne veulent révéler la stratégie mise en place pour contrer l’homme aux 125 sélections en équipe de Suisse : « On ne prépare pas un match contre un joueur, on prépare un match contre une équipe », insiste le milieu de terrain.
Les blessés pas encore de retour
Sur le plan de l’effectif, Steve Rouiller est toujours forfait, Julian Von Moos ne sera pas prêt, mais Jérémy Frick a repris l’entraînement et pourrait être dans le groupe. « On verra demain », glisse Thomas Häberli, prudent.

Un sprint final à gérer
Avec la formule actuelle du championnat, les cinq dernières journées opposent les six meilleures équipes. Cognat voit cela comme « un renouveau », même s’il reste critique sur le fait que cette configuration.
«Ce que je trouve un peu dommage, c’est que si le premier est déjà passé 15 points en avance, c’est déjà plié ».
Le match de Lausanne comme source d’inspiration ?
Thomas Häberli a bien observé le dernier match du FC Bâle, en difficulté à Lausanne. Il en tire des leçons : « Bâle est très fort sur balle arrêtée, mais on a vu qu’il y avait aussi des situations à exploiter. » Le coach et ses joueurs croient en leur chance.

Tout ou rien ?
À la question de savoir si ce match est la dernière chance de croire au titre, Thomas Häberli répond avec malice : « Je répondrai dimanche soir ». Une manière de rappeler que le football se joue souvent dans les détails et que rien n’est impossible.
Ce qu’il faut retenir de cette conférence de presse, c’est que le SFC, armé de plus d’expérience que l’année passée, est prêt à affronter ces cinqs matchs décisifs. Rien n’est impossible pour ces Grenat. Rendez-vous dimanche à 16:30 pour un match qui s’annonce palpitant du côté du Parc Saint-Jacques.
Photos : Julien Thurnherr (Antunes; Mazikou) & Lucas Araujo (Frick)
25 Feb 2025 | Entretiens
La Nati a proposé un poussif match nul contre l’Islande vendredi dernier à Zürich. Ce mardi, c’est face aux redoutables Norvegiennes qu’elles jouent à Stavanger (18h). L’occasion pour Smilla Vallotto de revenir sur ce dernier résultat, mais aussi ce qui la lie à cette ville scandinave particulière pour elle…
La Genevoise s’est confiée à la suite de la prestation face à l’Islande :
” Honnêtement, je pense qu’on aurait pu gagner ce match, on avait des chances, spécialement en deuxième mi-temps. Ce n’est pas très cool de faire un match nul, mais c’est bien que l’on prenne un point avec nous”
Les joueuses pourront tout de même tirer des enseignements de ce match, l’Islande sera leur adversaire lors des phases de groupe de l’EURO.
“On aurait dû garder le ballon un peu plus haut, et tirer… On n’a pas tiré aujourd’hui”
“On sait que l’Islande est une équipe très physique. La prochaine fois, je ne crois pas qu’on doit jouer des ballons tellement loin, par ce qu’elles gagnent toujours les premiers duels. Il faut un peu de co*****s, comme on dit, et jouer par terre et parce qu’on sait très bien jouer.”
Le match de mardi contre la Norvège sera un match spécial pour elle
Le match se jouera à Stavanger, là où Smilla Vallotto a grandi. C’est dans l’équipe des Vikings qu’elle a fait ses débuts dans une première équipe.
“Je suis très contente, aussi c’est a Stavanger où j’ai vécu, donc ouais : je suis contente. Il y a ma famille et mes amis qui vont venir de Norvège, donc c’est bien.”
Mais la Norvège ne sera pas un adversaire facile.
“C’est une bonne équipe. Elles ont des joueuses individuellement très très fortes, donc ça va être dur… mais je pense qu’on a une bonne chance.”
Un premier tournoi majeur !
Smilla Vallotto n’avait pas pu se rendre à la Coupe du monde en 2023, son club ne l’avait pas libérée pour le tournoi. Elle est donc sur le point de jouer son premier gros tournoi avec la Suisse.
“C’est une dinguerie. Je suis très contente et j’espère juste que je ma santé ira bien et que je n’aurai pas de blessures. Donc j’espère vraiment pour cet été ce sera OK. On va bien faire parce que c’est aussi bien pour les jeunes en Suisse qui vont venir regarder et après être inspirés.”
Les Suissesses auront donc l’occasion de jouer dans plusieurs stades lors de cet Euro à domicile, mais lorsque l’on demande à Smilla Vallotto dans quel stade elle se réjouit de jouer, la jeune joueuse donne une réponse évidente :
“Genève, bien sûr. C’est magnifique, j’ai toute ma famille là. J’ai des potes qui vont venir pour le match à Bâle aussi, et à Genève, donc ouais, ça va être cool.”
Porter le maillot grenat, une possibilité ?
Smilla Vallotto est née à Genève et a quitté la Suisse en 2008 pour la Norvège.
“On ne sait jamais, peut-être un jour. J’ai bien envie d’habiter en Suisse, quand je serai un peu plus âgée. Jamais dire jamais.”
20 Nov 2024 | Entretiens, Équipe première, Interview
Il y a quelques semaines, Goran Karanović s’exprimait à notre micro pour retracer ses meilleurs moments avec Servette. Ce long entretien nécessitait une deuxième partie de révélations: la voici…
Servettiens.ch : En tant que buteur, quel goal a été le plus important ou le plus satisfaisant pour toi ?
Goran Karanović : Je me souviens d’un match à Sion en 2012. A ce moment-là, le club rencontrait de grandes difficultés. On était plus payé. Moi, j’avais ma cheville qui était cassée, mais j’ai décidé de quand même jouer. En fin de match, je marque de la tête et on gagne le 1 à 0. C’était un moment spécial avec les supporters parce qu’ils savaient qu’on n’était pas payé et qu’on traversait des moments difficiles. On a senti la connexion. Ils étaient avec nous et ils ont remarqué qu’on ne lâchait quand même pas. On n’était pas des mecs arrogants qui se disaient : « on n’est pas payé, on ne joue pas, on ne court pas. » On a vraiment tout donné.
Servettiens.ch : Oui je me souviens très bien de ce but ! Incroyable. Et quel joueur ou membre du staff a eu le plus d’influence sur toi durant ta période en Grenat ?
Goran Karanović : Sur le terrain, ça a été Matías Vitkieviez. C’est le joueur qui m’a fait le plus de passes décisives dans ma carrière, pas qu’à Genève, aussi à Saint-Gall. Après franchement toute l’équipe. C’est difficile d’expliquer. On avait une équipe extraordinaire, vraiment une équipe de potes, on était tous ensemble.

© Compte facebook de Matías Vitkieviez
Sinon, c’est João Alves. Je me souviens aussi, juste pour donner une petite anecdote, j’avais une période un peu plus difficile. Je ne marquais pas depuis quelques matchs. Et il a vu que j’avais un peu… J’ai commencé à douter. Alors il m’a invité la veille du match dans un resto. On a mangé et parlé. Il m’a demandé ce qu’il se passait. J’ai dit : « j’ai aucune idée, je fais vraiment tout pour réussir, je ne sors pas, je suis ultra professionnel, je ne pense même pas sortir pour faire la fête ou quelque chose… » Et après il m’a regardé, il a dit : « ouais, c’est ça peut-être le problème. Il faut que tu sortes un peu, que tu changes ta tête. ». C’était vraiment un mec bien, humain. Il a été lui-même joueur, il savait que des fois, il faut aussi lâcher un peu, se changer les idées. Il m’a de nouveau motivé à ce moment-là et après, franchement, ça se passait de nouveau bien. Il savait vraiment comment se comporter avec les joueurs.
Servettiens.ch : Et du coup, pourquoi tu as quitté le Servette FC pour Saint-Gall en 2013 ?
Goran Karanović : Servette était en Challenge League de nouveau, malheureusement. On traversait vraiment aussi beaucoup de problèmes avec des présidents. Même si j’aime le club et tout, j’ai dû penser aussi à ma carrière. Le FC Saint-Gall était une bonne adresse. Il jouait la qualification pour l’Europe. Mais si Servette était resté en Super League, je ne pense pas que j’aurais changé.
Servettiens.ch : Du coup, aujourd’hui, si t’as un conseil aux jeunes joueurs, tu leur dirais quoi ?
Goran Karanović : De respecter les anciens, d’écouter les plus vieux et de ne pas penser que tout t’est dû, que tout va venir tout seul. Je vois beaucoup de jeunes qui pensent plus au Instagram et je ne sais pas quoi, les vidéos à gauche, droite, qu’à s’entraîner et progresser.
Servettiens.ch : Je comprends. Maintenant, après ta carrière footballistique, j’ai vu que tu étais manager chez The Agency. C’est juste ?
Goran Karanović : Agency, en vrai je suis copropriétaire. Oui, j’essaie d’aider, de donner mon expérience aux joueurs et de les soutenir dans leur carrière. Ca me permet aussi de rester proche des terrains. J’ai toujours voulu garder un pied dans le football, mais être entraîneur, ce n’était pas une option pour moi.
Servettiens.ch : Ah oui ? Pourquoi ?
Goran Karanović : Parce que tu es quand même, on va dire… Si tu veux vraiment faire entraîneur et tu veux aller au plus haut niveau, c’est difficile de rester tout le temps dans le même club, c’est presque impossible. Alors je me suis dit : « ok, dans la Suisse tu as dix clubs en Super League, tu fais peut-être quelques années dans quelques clubs ou tu vas à l’étranger. Mais moi j’ai une famille, j’ai trois enfants je ne veux pas, chaque année quand je change de club dire à mes enfants : « Il faut changer d’école. » Je veux avoir une base. Ma base est maintenant ici en Suisse et je ne bouge pas.
Servettiens.ch : Le fait d’être agent et d’avoir ton agence, c’était une idée que tu avais depuis longtemps ou c’est arrivé après ?
Goran Karanović : Non c’est arrivé un an après l’arrêt de ma carrière. J’avais des propositions des clubs et aussi des autres agences pour travailler avec eux. Je disais tout le temps : « je ne veux pas, je ne veux pas, ça ne m’intéresse pas. » Mais j’allais tous les week-end voir des matchs, voir des jeunes. Il y a des gens qui m’appelaient. « Est-ce que t’as le numéro de lui ? Est-ce que tu peux m’aider pour le transfert là-bas ? Tu connais les gens, tout ça ! » Je les aidais sans problème. Et à un moment, ma femme, elle m’a dit : « écoute, tu dis que tu ne veux pas faire ça, mais tu le fais déjà et tu le fais gratuit. » Elle avait raison. J’ai parlé avec des autres gens et on a créé une agence. On essaie de faire le mieux mais c’est encore très jeune, ça a besoin de temps.
Servettiens.ch : Et je me demandais en tant qu’ancien joueur du Servette FC et puis agent, à Genève on a un mercato un peu léger pour le moment. Tu verrais qui au Servette maintenant ?
Goran Karanović : Maintenant, moi-même, mais il y a 10 ans.
Servettiens.ch : Ah ouais, pas mal.
Goran Karanović : Parce que moi je pense, avec par exemple, Matías Vitkieviez sur un côté, et Stevanović sur l’autre. Franchement, avec mes appels de balle et l’intelligence de Stevanović, je pense que j’aurais marqué beaucoup de buts. Mais comme je te disais avant, je n’arrive même pas à courir 10 minutes. Je pense en Super League, même pas 5 minutes. C’est difficile à dire. Ils ont une très bonne équipe déjà. Peut-être Nsame aurait été pas mal.
Servettiens.ch : Ma dernière question est…Qui aimerais-tu lire sur les Servettiens ?
Goran Karanović : Stéphane Nater ou Patrick Baumann.
À Goran, alors que nous avons revisité les pages de ton passage au Servette FC, chaque souvenir nous rappelle pourquoi tu as toujours été et resteras un membre cher de notre famille Grenat. Les buts, les victoires, les défis et surtout, ton esprit de combattant sur le terrain, ont forgé des souvenirs indélébiles dans le cœur de tous les fans. Au nom de la communauté des Servettiens, nous tenons à te remercier du fond du cœur pour ton engagement, ta passion, et les moments exaltants que tu nous as offerts. Tu as incarné les valeurs de notre club avec une authenticité rare, laissant une empreinte qui continuera à inspirer les générations à venir. Merci, Goran, d’avoir été plus qu’un joueur pour nous – un véritable pilier Servettien inoubliable. Bonne chance pour tes nouvelles aventures, sachant que tu seras toujours accueilli à bras ouverts chez toi, au Servette.
11 Oct 2024 | Entretiens, Équipe première, Interview
Goran Karanović naît en ex-Yougoslavie (actuelle Bosnie-Herzégovine) le 13 octobre 1987 à Sanski Most. Sa famille quitte le pays quand il a deux ans pour venir s’installer en Suisse. Il fait ses débuts professionnels en Suisse au FC Wohlen en Challenge League à seulement 16 ans et demi.
Ce club lui permettra de se faire rapidement repérer par le football helvétique. Véritable couteau suisse en attaque, capable de jouer aussi bien comme ailier gauche que comme avant-centre, Goran se montre particulièrement performant dans la surface adverse, apportant à son équipe une offensive redoutable.
Son efficacité dans la zone de but attire l’attention de nombreux clubs de Super League. Après une saison à Lucerne et un retour au FC Wohlen, le coach servettien João Alves le recrute en 2010. Durant la saison 2010-2011, le Servette FC prépare son grand retour en Super League. Ce recrutement s’avère gagnant car Goran participe de manière significative au retour des Genevois dans l’élite du football suisse.
Ce véritable renard des surfaces marquera plus de 26 buts durant les trois années passées au Servette. Nombre de ses buts restent dans la mémoire des Genevois, tels que son fameux lobe face au gardien lucernois le 11 mars 2012, ou encore son but de tête contre Sion le mois précédent, alors qu’il était blessé.
Karanović quitte les Grenat en 2013 pour poursuivre sa carrière footballistique, notamment à Saint-Gall, Angers et Aarau. Il laisse néanmoins une empreinte indélébile à Genève où son talent et sa force de caractère continuent d’inspirer ceux qui l’ont côtoyé. Aujourd’hui, il se retrouve derrière les barrières des terrains, afin de recruter et accompagner les talents du football actuel. Il travaille au sein de l’agence: The Agency.
On a rencontré Goran cette semaine afin de revenir avec lui sur son parcours au Servette FC. Il partage ses souvenirs en Grenat et nous parle de sa vie en dehors des terrains de football.
Servettiens.ch : Goran pour quelles raisons rejoins-tu le Servette FC en 2010 ?
Goran Karanović : J’avais toujours dit que si le Servette me voulait, je viendrai. C’est un club historique. Le Servette, c’est l’Histoire ! Chaque fois qu’on jouait à la Praille, les joueurs jouaient à fond ! Ils étaient portés par des supporters en feu ! Ca donnait envie.. Mais surtout, c’est une équipe qui joue au ballon. Moi, je n’étais pas très fan de la façon à l’époque où on jouait en Suisse alémanique. C’était beaucoup combat, combat, longs ballons et ce n’était pas jouer au foot pour moi.
![Les Servettiens ont retrouvé le chemin du but lors de leurs deux dernières sorties. [SANDRO CAMPARDO]](data:image/svg+xml;base64,PHN2ZyB4bWxucz0iaHR0cDovL3d3dy53My5vcmcvMjAwMC9zdmciIHdpZHRoPSIxMDI0IiBoZWlnaHQ9IjY4MyIgdmlld0JveD0iMCAwIDEwMjQgNjgzIj48cmVjdCB3aWR0aD0iMTAwJSIgaGVpZ2h0PSIxMDAlIiBzdHlsZT0iZmlsbDojY2ZkNGRiO2ZpbGwtb3BhY2l0eTogMC4xOyIvPjwvc3ZnPg==)
© Photo RTS
Servettiens.ch : Et du coup, c’est quoi tes souvenirs que tu gardes des premiers jours au club quand tu arrives au Servette ?
Goran Karanović : C’était une super équipe. João Alves était un super coach, très gentil, il parlait beaucoup avec moi. Alves, a été le coach le plus important de ma carrière. Il a sorti le truc…Il a sorti le joueur en moi, en fait. En Suisse alémanique, j’ai commencé jeune, j’ai joué beaucoup au foot. Mais après, on m’avait… je vais dire tuer, peut-être que c’est le mauvais mot, mais on avait tué le joueur en moi. Et après avec lui, ça a changé. Il aimait trop le foot, il aimait les actions individuelles, des trucs extraordinaires. Parce que lui aussi, c’était un numéro 10.
Servettiens.ch : Et du coup, est-ce qu’il y avait des défis particuliers quand tu es arrivé à Genève ? Je ne sais pas, au niveau de la langue ou de la mentalité ?
Goran Karanović : Non, pas du tout. J’avais appris le français à l’école. Je ne suis pas un mec très compliqué. Je m’adapte vite. Et à Genève on m’a très bien accueilli. Avec l’équipe, on est très vite devenu une famille. On se retrouvait après les entrainements dans le quartier des uns et des autres.
Servettiens.ch : Ensuite, j’aurais aimé savoir quel a été l’un des matchs les plus mémorables au Servette pour toi ?
Goran Karanović : Oui, alors il y en a eu plusieurs. Il y avait sûrement la première victoire en Super League contre Zurich. Il y avait, bien sûr, la montée contre Bellinzone. Il y avait aussi le match à Yverdon, juste avant la montée en Super League. Les matchs où l’on s’est qualifié pour l’Europe restent gravés dans ma mémoire également. Mais si je devais en choisir un, ça serait le match de la montée en Super League contre Bellinzona.