En marge du match entre Servette et Young Boys le 3 octobre 2021 au Stade de Genève pour la 9e journée de Super League, nous nous sommes entretenus avec le plus Servettien des Bernois Jean-Pierre Nsamé, qui manquera le match pour blessure.
Il y a des choses qui parfois ne s’expliquent pas de manière rationnelle, le fait que Servette ne remporte pas les trois points face à Lausanne en fait malheureusement partie. Les exemples du genre ne manquent pas et sont même légion dans le football, ils se dissocient de toutes logique et restent quasi immuables. Bonne nouvelle pour Servette, l’illogisme du football existe et il se trouve que les Grenat sont quasiment toujours bien inspirés lorsqu’il faut croiser YB.
La plupart des équipes trembleraient à l’idée d’affronter Young Boys. Au vu de la forme des Bernois cela se justifie parfaitement : 17 buts inscrits en 7 matchs, moyens conséquents, effectif ultra compétitif, etc. Le constat est clair : Young Boys semble imbattable. Cela ne semble pas valoir pour les Servettiens qui pendant 90 minutes sont parfaitement capables d’embêter l’un des ogres de la Super League.
Tout commence le 21 juillet 2019 à 16:31 : Sébastien Wüthrich vient d’égaliser à Berne pour la 1re journée de Super League et cette réalisation suffira à Servette qui s’en ira quérir un point au Stade de Suisse. On aurait pu penser que l’euphorie du promu était à l’origine de ce résultat, que nenni ! Une quinzaine de semaines plus tard, Servette retrouve YB cette fois à Genève. Le résultat ? Une victoire 3-0 pour les Servettiens ! La réussite est devenue raison, Servette tient tête au champion.
Alain Geiger et ses hommes réussiront par la suite à tenir YB en échec deux fois, concéder une défaite avant de glaner son titre de « bête noire » des Bernois lors d’une victoire épique à Berne.
Dimanche, Servette retrouvera un BSC Young Boys (dimanche 16:30) qui sort d’une courte défaite de Ligue des champions face à l’Atalanta face à laquelle ils ont extrêmement souffert. À l’heure des choix, YB va devoir se poser la question suivante : quel sera le match le plus compliqué de la semaine ? Quelle que soit la réponse, le club bernois devra se passer de Fassnacht, Lustenberger, N’samé et Zesiger pour ce match.
Jean-Pierre Nsamé : ” Une histoire particulière avec Servette ”
Ce match aurait pu être de nouvelles retrouvailles pour Jean-Pierre Nsamé mais une grave blessure en a décidé autrement. ”Je serais éternellement reconnaissant envers Servette qui m’a directement bien accueilli à mon arrivée” se confie-t-il. Une belle aventure qui n’aura duré qu’un an, la faute à une offre de prolongation jugée insuffisante. ” J’aurais même pu partir de Servette en janvier mais j’ai voulu rester afin que Servette puisse toucher de l’argent ” nous avoue-t-il. ” Je ne suis pas à la recherche de l’argent, j’ai même refusé des offres de clubs exotiques.”
Un choix de carrière payant car par la suite, il ne décrochera pas moins de quatre titres consécutifs et scorera à tout va. ” Contrairement à la France, on m’a fait confiance ici en Suisse, affirme-t-il. Avec Anthony Braizat ou Meho Kodro, j’ai pu m’organiser dans mes entraînements à ma manière afin de progresser.” Cela lui a bien servi jusqu’à cette grave blessure (rupture du tendon d’Achille droit) en fin de saison dernière qui le tient pour l’instant éloigné des terrains.
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ELLES L’ONT FAIT ! Alors qu’il ne leur fallait qu’un match nul, Zurich-Frauen partageant les points avec Bâle au même moment, les Servettiennes n’ont pas fait de détail et s’imposent sur le score de deux à zéro, s’assurant officiellement le premier titre de champion suisse du SFCCF. Bravo Mesdames !
Sur la pelouse du Stade de Genève, lieu idéal pour célébrer un titre promis depuis des semaines, les Grenat s’en vont directement à l’abordage dès le coup d’envoi. C’est Marta Peiro qui débute l’animation du match avec une première opportunité à la troisième minute puis en trouvant le poteau de la tête cinq minutes plus tard. On aura une troisième fois l’occasion de voir le score être ouvert mais Saskia Bürki est vigilante sur le coup franc de Maendly à la 13e. Largement dominées dans ce début de match, les Bernoises vont tout de même se mettre en évidence pour obliger Thalmann à s’employer sur une frappe de Frey. Cela va entraîner l’ouverture du score pour les Genevoises à la 33e : sur un long ballon de Peiro chercher à doubler la mise dès l’entame des 45 dernière , Salm joue le ballon de la tête mais trompe sa propre gardienne et lance la première étape vers le titre pour le Servette FCCF qui mène logiquement à la mi-temps.
Les futures championnes vont tout de suite chercher à se mettre à l’abri à l’entame des 45 dernières minutes mais la capitaine Sarrasin va manquer son face-à-face contre Bürki à la septième minute de cette deuxième période. Un autre duel sera remporté par une gardienne, cette fois-ci avec Thalmann qui s’interpose brillamment devant Strode à l’heure de jeu qui avait une chance en or d’égaliser. Les 100 privilégiés n’auront plus rien à se mettre sous la dent jusqu’à la 81e et le but du break de Léonie Fleury qui profite d’une nouvelle erreur de la défense d’YB pour inscrire son 14e but de la saison. L’issue du match et du championnat sont scellées même si Arfaoui, d’une tentative lointaine qui termine sur le poteau, et Padilla, qui profita presque d’une mauvaise relance de Bürki, auraient pu augmenter l’écart. La joie des joueuses au coup de sifflet final est à la hauteur de l’exploit : un premier titre pour la section féminine et le premier titre en LNA Féminine depuis 43 ans pour un club romand. Chapeau mesdemoiselles !
Servette FC Chênois Féminin – BSC YB-Frauen 2-0 (1-0)
Stade de Genève, 100 spectateurs. Arbitre : M. Aebi.
Ce mercredi 19 mai 2021, au coup d’envoi qui sera sifflé à 20h au Stade de Genève, les Servettiennes ne seront plus qu’à 90 minutes d’un potentiel premier titre de champion suisse de leur histoire. En cas de succès face aux Bernoises, elles seront assurées de remporter ce titre indépendamment des résultats des autres équipes.
Une première balle de match
C’est donc sur cette cinquième et dernière confrontation face au club de la capitale que le Servette FC Chênois Féminin peut accomplir le travail de toute une saison s’il l’emporte une quatrième fois cette saison face au troisième de l’AXA Women’s Super League. Trois ans et demi après avoir fait parler d’elle en éliminant à la Praille en Coupe de Suisse cette même équipe bernoise, composée à l’époque d’Alisha Lehmann et de la regrettée Florijana Ismaili, la troupe d’Éric Séverac aura une nouvelle chance d’écrire l’histoire dans ce même écrin en décrochant un titre qui viendrait récompenser deux ans de travail.
Néanmoins, il serait très présomptueux de penser que cette première couronne se trouve déjà sur la tête des Servettiennes. En effet, les jaunes et noires ne viendront pas la fleur au fusil car elles ont un troisième rang à défendre et disposent de quatre unités d’avance sur leurs poursuivantes bâloises. De plus, elles ont déjà donné du fil à retordre aux Genevoises, comme en témoignent les deux succès arrachés par les Grenat dans les arrêts de jeu (1-0 le 26 août 2020 et 3-2 le 24 mars dernier au Wankdorf) et le nul 2-2 concédé le 21 novembre 2020. Pour finir, les joueuses de Charles Wyler disposent dans leurs rangs de Stéfanie da Eira, meilleure buteuse du championnat avec 20 buts. Nul doute que l’internationale portugaise voudra améliorer son total ce mercredi sur la pelouse du Stade de Genève.
Focus sur Tatiana Dumauthioz
Cette semaine, nous avons interviewé la jeune milieu vaudoise de bientôt 19 ans, Tatiana Dumauthioz. Tout commença pour elle à l’âge de 8 ans lorsqu’elle intégra le club de son village, le FC Echandens, composé principalement de garçons. A partir des M12 elle intègre le Team Vaud, avec qui elle effectuera toutes ses classes jusqu’à atteindre les M19, avant de rejoindre en janvier 2019 les M17 du Servette FC Chênois Féminin. Dès le mois d’avril 2019, elle commence à s’entraîner une fois par semaine avec l’équipe première mais tout en continuant d’évoluer les jours de matchs avec les juniors. C’est vers la fin de la saison qu’elle prend réellement ses marques en grappillant quelques minutes de jeu et c’est donc naturellement que le coach Éric Séverac l’incorpore pleinement au projet servettien en Ligue Nationale A. Malgré son jeune âge, elle s’intègre rapidement au groupe et peut ainsi profiter pleinement de l’expérience de certaines joueuses comme Thalmann, Abbé ou Maendly.
” On peut beaucoup apprendre d’elles”
Cette saison, elle découvre les joies de l’Europe lors du match aller de 16ème de finales contre l’Atlético de Madrid au Stade de Genève même si elle reste sur le banc. Comme elle nous le dit : « Représenter le club pour la 1ère fois dans cette compétition, c’est vraiment quelque chose d’incroyable mais il ne faut juste pas se mettre la pression et profiter du moment ». En effet, à seulement 18 ans, le plus important est toujours de se faire plaisir et surtout d’emmagasiner toute l’expérience possible avant de retrouver la saison prochaine à nouveau la Champions League. Suite à une blessure en juillet, elle dut prendre son mal en patience lors de la rééducation, mais petit à petit elle retrouve du temps de jeu et comme elle l’affirme : « Il faut que je continue à travailler et je sais qu’à un moment mon tour viendra et que j’aurai de plus en plus de temps de jeu » et c’est bien tout ce qu’on lui espère. Mais surtout avant de se pencher sur la saison prochaine, à quelques jours de son 19ème anniversaire, elle sera présente mercredi afin d’affronter les BSC Young Boys Frauen et en cas de victoire ce soir-là soulever le premier titre de sa jeune carrière.
“Une certaine excitation mais on reste concentrées”
Le peuple grenat se doit d’être mercredi dès 20 heures devant le match afin d’encourager Tatiana Dumauthioz et son équipe dans cette rencontre qui s’annonce plus que capitale. Allez Servette, faîtes-nous rêver !
xG selon Wyscout: Servette FC 2.58 (2) – (1) 1.18 Young Boys
Les buts attendus (xG) mesurent la qualité d’un tir en fonction de plusieurs variables telles que la qualité de la passe décisive, l’angle de tir, la position sur le terrain et la partie du corps utilisée pour tirer. L’addition des “expected goals” (buts attendus) donnent une indication sur le nombre de buts qu’un joueur ou qu’une équipe aurait dû marquer, compte tenu des tirs réalisés.
Tirs / cadrés :
Servette : 15/4
YB : 13/1
Passes réussies :
Servette : 347
YB: 432
Passes réussies en zone 3 :
Servette : 30
YB: 47
Possession :
Servette : 44,8%
YB: 54,2%
PPDA (passes permises par action défensives)
Servette : 16.9
YB: 12.9
Les PPDA reflètent le nombre de passes dans la zone défensive de l’adversaire que celui-ci peut effectuer. Plus ce nombre est bas, plus l’équipe fait un pressing intense et permet peu de passes à son adversaire.
Analyse :
Gros début de match de la part des Servettiens ! Lors des 20 premières minutes, ils se montrent offensifs et tirent 5 fois au but, sans compter que Kyei était à deux doigts de marquer, mais il se fait retenir dans la surface par Camara (pas de penalty selon l’arbitre).
Notre capitaine, Anthony Sauthier, semblait en forme ce soir-là avec 10 interceptions et 80% des duels défensif gagnés (4/5). Il a sûrement permis à Stevanovic d’être plus à l’aise sur son aile et de pouvoir plus attaquer que défendre face au champion en titre.
Le nombre de passes échangées/réussies (934/779 cumulées) était assez élevé des deux côtés, soit 81,5% de passes réussies pour Servette et 85% pour YB, ce qui démontre la très bonne qualité de ce match. Les entrées en jeu d’Imeri, Fofana et Kone semblent avoir donné raison à Geiger, ils ont tous les trois été décisifs. Diallo lui aussi en fin de match provoque un penalty.
Pour finir, le grand nombre d’xG dans cette partie est du aussi à ce penalty raté en fin de match par Valls (0.76) et qui est repris par Ondoua qui manque aussi le cadre (0.22).
Échanges et les combinaisons les plus utilisées :
Le retour de Clichy se remarque immédiatement. Très présent dans le Top des passes échangées, il permet au ballon de circuler plus que d’habitude. Schalk lui aussi commence à s’habituer sur ce côté gauche et échange de plus en plus avec ses partenaires, 19 passes avec Valls et 16 avec Clichy.
Top:
Miroslav Stevanovic
Indispensable dans le système d’Alain Geiger. Qui d’autre que lui pour fournir LA passe décisive qui allait libérer Koro Kone ? 100% de dribbles réussis sur ce match !
Flop:
Grejohn Kyei
Moins en vue lors de ce match, notre meilleur buteur n’a malheureusement pas pu faire trembler les filets. Il cumule 0.01 de xG mais il ne faut pas oublier que Camara l’empêche de marquer en début de rencontre. Un seul tir, non cadré, au total dans la rencontre. Il voit ses poursuivants au classement des buteurs revenir à sa hauteur, nul doute que cela le motivera pour les prochains matchs.