14 May 2025 | Actualité, Entretiens
À l’approche du choc contre Lugano, le Servette FC a tenu mercredi une conférence de presse riche en enseignements. Entre ambitions collectives et incertitudes sur certains joueurs, le club genevois se prépare à une rencontre décisive.
Le cas Dereck Kutesa : un avenir en suspens
L’un des sujets les plus discutés a été le voyage récent de Dereck Kutesa en Grèce, alimentant les rumeurs d’un transfert vers l’AEK Athènes. De retour tard hier soir, il a néanmoins participé à l’entraînement aujourd’hui.
Son utilisation demain reste incertaine, le coach Thomas Häberli ayant choisi de rester évasif sur le sujet. Il a toutefois rappelé que Kutesa reste concentré sur le Servette jusqu’à la fin de la saison, mettant ainsi en pause toute spéculation immédiate. Häberli a également précisé qu’il ne souhaitait plus aborder ce sujet lors de cette conférence de presse.

Les ambitions du Servette : un objectif européen
Contrairement aux attentes de certains supporters, le coach a tenu à rappeler que le Servette FC n’a jamais affiché l’ambition d’être champion. L’objectif du club est de terminer dans les quatre premiers afin de décrocher une place en compétition européenne.
Une déclaration qui met en perspective la stratégie du club et sa gestion des derniers matchs de la saison.
Le retour d’Alexis Antunes : un renfort précieux
Après avoir été éloigné des terrains en raison de blessures, Alexis Antunes, numéro 10 du Servette, a partagé ses objectifs pour son retour. Son ambition est claire : aider l’équipe au maximum sur les trois derniers matchs, en marquant et en délivrant des passes décisives.
Il insiste sur le fait que l’objectif est collectif et non personnel, affirmant que le Servette doit impérativement remporter les rencontres restantes. Quant à son avenir, il a tenu à rassurer les supporters en rappelant qu’il est sous contrat jusqu’en 2026 et qu’il ne pense à rien d’autre qu’à honorer son engagement avec le club.
Sur le plan mental, il se dit positif et déterminé à maintenir sa forme pour être un atout majeur dans cette fin de saison.

Les ajustements tactiques face à Lugano
Interrogé sur la première mi-temps compliquée contre Young Boys, Häberli a reconnu que Servette avait eu du mal à entrer dans son match. Pour éviter de reproduire ce scénario contre Lugano, il insiste sur la nécessité d’être plus compact et de gagner les duels. Il souligne également que le retour d’Antunes sera un atout précieux au milieu de terrain.
Les mouvements de transferts : des départs en vue
Le mercato estival approche et plusieurs joueurs du Servette sont au cœur des discussions : Enzo Crivelli n’a pas reçu d’offre intéressante du club et prévoit de quitter Servette à la fin de la saison, sans qu’un club précis ne soit mentionné. Dereck Kutesa est en pourparlers avec l’AEK Athènes, ce qui explique son récent déplacement en Grèce. Keigo Tsunemoto est convoité et pourrait également quitter le club.

Alors que le Servette FC s’apprête à affronter Lugano, l’équipe semble déterminée à atteindre ses objectifs européens. Reste à voir si les incertitudes autour de certains joueurs auront un impact sur la performance de demain. Une chose est sûre : les supporters attendent une réponse forte sur le terrain.
Photos : Antoine Andreani
4 May 2025 | Actualité, Entretiens
Vendredi dernier avait lieu la conférence de presse afin de présenter les playoffs qui s’annoncent excitants. Servettiens.ch était sur place, l’occasion de rapporter les moments les plus croustillants de cette journée. Thomas Häberli et Timothé Cognat ont répondu aux questions des journalistes.
Le match de ce weekend, contre un FC Bâle en pleine forme, est perçu comme une opportunité plus qu’un obstacle. Le public s’annonce nombreux, l’enjeu est élevé, et l’envie est palpable. L’entraîneur et son milieu de terrain commencent cette conférence par quelques brèves paroles à propos du match de ce dimanche au St-Jakob Park.
Servette se prépare à défier le leader
D’entrée de jeu, le coach genevois ne cache pas son enthousiasme et déclare que : « C’est pour ce genre de match que l’on fait ça ». Autrement dit, lui et ses joueurs attendent ce match avec impatience. Le numéro 8 grenat, quant à lui, est resté plus sobre dans ses déclarations, mais a tout de même déclaré avoir hâte de jouer cette belle affiche dans un stade qu’il espère plein à craquer.
Les Grenat face à leurs souvenirs
Interrogé sur les précédents affrontements de la saison face aux Bâlois, Cognat n’élude rien. Il évoque la lourde défaite 6-0 à domicile : « Ils ont été cliniques, chaque action était un but. ». Mais le Français déclare que le contenu global des matches n’était pas aussi déséquilibré que le score ne le laissait croire. Il parle aussi de la victoire 2-1 au Stade de Genève, la représentant comme une bouffée d’oxygène pour l’équipe, tant mental que physique.

Le “cas Shaqiri”
Impossible de préparer ce match sans parler de Xherdan Shaqiri, qui selon l’ex-Lyonnais « est le meilleur joueur de la saison, tout le monde le sait ». Pourtant, ni lui ni le coach ne veulent révéler la stratégie mise en place pour contrer l’homme aux 125 sélections en équipe de Suisse : « On ne prépare pas un match contre un joueur, on prépare un match contre une équipe », insiste le milieu de terrain.
Les blessés pas encore de retour
Sur le plan de l’effectif, Steve Rouiller est toujours forfait, Julian Von Moos ne sera pas prêt, mais Jérémy Frick a repris l’entraînement et pourrait être dans le groupe. « On verra demain », glisse Thomas Häberli, prudent.

Un sprint final à gérer
Avec la formule actuelle du championnat, les cinq dernières journées opposent les six meilleures équipes. Cognat voit cela comme « un renouveau », même s’il reste critique sur le fait que cette configuration.
«Ce que je trouve un peu dommage, c’est que si le premier est déjà passé 15 points en avance, c’est déjà plié ».
Le match de Lausanne comme source d’inspiration ?
Thomas Häberli a bien observé le dernier match du FC Bâle, en difficulté à Lausanne. Il en tire des leçons : « Bâle est très fort sur balle arrêtée, mais on a vu qu’il y avait aussi des situations à exploiter. » Le coach et ses joueurs croient en leur chance.

Tout ou rien ?
À la question de savoir si ce match est la dernière chance de croire au titre, Thomas Häberli répond avec malice : « Je répondrai dimanche soir ». Une manière de rappeler que le football se joue souvent dans les détails et que rien n’est impossible.
Ce qu’il faut retenir de cette conférence de presse, c’est que le SFC, armé de plus d’expérience que l’année passée, est prêt à affronter ces cinqs matchs décisifs. Rien n’est impossible pour ces Grenat. Rendez-vous dimanche à 16:30 pour un match qui s’annonce palpitant du côté du Parc Saint-Jacques.
Photos : Julien Thurnherr (Antunes; Mazikou) & Lucas Araujo (Frick)
25 Feb 2025 | Entretiens
La Nati a proposé un poussif match nul contre l’Islande vendredi dernier à Zürich. Ce mardi, c’est face aux redoutables Norvegiennes qu’elles jouent à Stavanger (18h). L’occasion pour Smilla Vallotto de revenir sur ce dernier résultat, mais aussi ce qui la lie à cette ville scandinave particulière pour elle…
La Genevoise s’est confiée à la suite de la prestation face à l’Islande :
” Honnêtement, je pense qu’on aurait pu gagner ce match, on avait des chances, spécialement en deuxième mi-temps. Ce n’est pas très cool de faire un match nul, mais c’est bien que l’on prenne un point avec nous”
Les joueuses pourront tout de même tirer des enseignements de ce match, l’Islande sera leur adversaire lors des phases de groupe de l’EURO.
“On aurait dû garder le ballon un peu plus haut, et tirer… On n’a pas tiré aujourd’hui”
“On sait que l’Islande est une équipe très physique. La prochaine fois, je ne crois pas qu’on doit jouer des ballons tellement loin, par ce qu’elles gagnent toujours les premiers duels. Il faut un peu de co*****s, comme on dit, et jouer par terre et parce qu’on sait très bien jouer.”
Le match de mardi contre la Norvège sera un match spécial pour elle
Le match se jouera à Stavanger, là où Smilla Vallotto a grandi. C’est dans l’équipe des Vikings qu’elle a fait ses débuts dans une première équipe.
“Je suis très contente, aussi c’est a Stavanger où j’ai vécu, donc ouais : je suis contente. Il y a ma famille et mes amis qui vont venir de Norvège, donc c’est bien.”
Mais la Norvège ne sera pas un adversaire facile.
“C’est une bonne équipe. Elles ont des joueuses individuellement très très fortes, donc ça va être dur… mais je pense qu’on a une bonne chance.”
Un premier tournoi majeur !
Smilla Vallotto n’avait pas pu se rendre à la Coupe du monde en 2023, son club ne l’avait pas libérée pour le tournoi. Elle est donc sur le point de jouer son premier gros tournoi avec la Suisse.
“C’est une dinguerie. Je suis très contente et j’espère juste que je ma santé ira bien et que je n’aurai pas de blessures. Donc j’espère vraiment pour cet été ce sera OK. On va bien faire parce que c’est aussi bien pour les jeunes en Suisse qui vont venir regarder et après être inspirés.”
Les Suissesses auront donc l’occasion de jouer dans plusieurs stades lors de cet Euro à domicile, mais lorsque l’on demande à Smilla Vallotto dans quel stade elle se réjouit de jouer, la jeune joueuse donne une réponse évidente :
“Genève, bien sûr. C’est magnifique, j’ai toute ma famille là. J’ai des potes qui vont venir pour le match à Bâle aussi, et à Genève, donc ouais, ça va être cool.”
Porter le maillot grenat, une possibilité ?
Smilla Vallotto est née à Genève et a quitté la Suisse en 2008 pour la Norvège.
“On ne sait jamais, peut-être un jour. J’ai bien envie d’habiter en Suisse, quand je serai un peu plus âgée. Jamais dire jamais.”
20 Nov 2024 | Entretiens, Équipe première, Interview
Il y a quelques semaines, Goran Karanović s’exprimait à notre micro pour retracer ses meilleurs moments avec Servette. Ce long entretien nécessitait une deuxième partie de révélations: la voici…
Servettiens.ch : En tant que buteur, quel goal a été le plus important ou le plus satisfaisant pour toi ?
Goran Karanović : Je me souviens d’un match à Sion en 2012. A ce moment-là, le club rencontrait de grandes difficultés. On était plus payé. Moi, j’avais ma cheville qui était cassée, mais j’ai décidé de quand même jouer. En fin de match, je marque de la tête et on gagne le 1 à 0. C’était un moment spécial avec les supporters parce qu’ils savaient qu’on n’était pas payé et qu’on traversait des moments difficiles. On a senti la connexion. Ils étaient avec nous et ils ont remarqué qu’on ne lâchait quand même pas. On n’était pas des mecs arrogants qui se disaient : « on n’est pas payé, on ne joue pas, on ne court pas. » On a vraiment tout donné.
Servettiens.ch : Oui je me souviens très bien de ce but ! Incroyable. Et quel joueur ou membre du staff a eu le plus d’influence sur toi durant ta période en Grenat ?
Goran Karanović : Sur le terrain, ça a été Matías Vitkieviez. C’est le joueur qui m’a fait le plus de passes décisives dans ma carrière, pas qu’à Genève, aussi à Saint-Gall. Après franchement toute l’équipe. C’est difficile d’expliquer. On avait une équipe extraordinaire, vraiment une équipe de potes, on était tous ensemble.

© Compte facebook de Matías Vitkieviez
Sinon, c’est João Alves. Je me souviens aussi, juste pour donner une petite anecdote, j’avais une période un peu plus difficile. Je ne marquais pas depuis quelques matchs. Et il a vu que j’avais un peu… J’ai commencé à douter. Alors il m’a invité la veille du match dans un resto. On a mangé et parlé. Il m’a demandé ce qu’il se passait. J’ai dit : « j’ai aucune idée, je fais vraiment tout pour réussir, je ne sors pas, je suis ultra professionnel, je ne pense même pas sortir pour faire la fête ou quelque chose… » Et après il m’a regardé, il a dit : « ouais, c’est ça peut-être le problème. Il faut que tu sortes un peu, que tu changes ta tête. ». C’était vraiment un mec bien, humain. Il a été lui-même joueur, il savait que des fois, il faut aussi lâcher un peu, se changer les idées. Il m’a de nouveau motivé à ce moment-là et après, franchement, ça se passait de nouveau bien. Il savait vraiment comment se comporter avec les joueurs.
Servettiens.ch : Et du coup, pourquoi tu as quitté le Servette FC pour Saint-Gall en 2013 ?
Goran Karanović : Servette était en Challenge League de nouveau, malheureusement. On traversait vraiment aussi beaucoup de problèmes avec des présidents. Même si j’aime le club et tout, j’ai dû penser aussi à ma carrière. Le FC Saint-Gall était une bonne adresse. Il jouait la qualification pour l’Europe. Mais si Servette était resté en Super League, je ne pense pas que j’aurais changé.
Servettiens.ch : Du coup, aujourd’hui, si t’as un conseil aux jeunes joueurs, tu leur dirais quoi ?
Goran Karanović : De respecter les anciens, d’écouter les plus vieux et de ne pas penser que tout t’est dû, que tout va venir tout seul. Je vois beaucoup de jeunes qui pensent plus au Instagram et je ne sais pas quoi, les vidéos à gauche, droite, qu’à s’entraîner et progresser.
Servettiens.ch : Je comprends. Maintenant, après ta carrière footballistique, j’ai vu que tu étais manager chez The Agency. C’est juste ?
Goran Karanović : Agency, en vrai je suis copropriétaire. Oui, j’essaie d’aider, de donner mon expérience aux joueurs et de les soutenir dans leur carrière. Ca me permet aussi de rester proche des terrains. J’ai toujours voulu garder un pied dans le football, mais être entraîneur, ce n’était pas une option pour moi.
Servettiens.ch : Ah oui ? Pourquoi ?
Goran Karanović : Parce que tu es quand même, on va dire… Si tu veux vraiment faire entraîneur et tu veux aller au plus haut niveau, c’est difficile de rester tout le temps dans le même club, c’est presque impossible. Alors je me suis dit : « ok, dans la Suisse tu as dix clubs en Super League, tu fais peut-être quelques années dans quelques clubs ou tu vas à l’étranger. Mais moi j’ai une famille, j’ai trois enfants je ne veux pas, chaque année quand je change de club dire à mes enfants : « Il faut changer d’école. » Je veux avoir une base. Ma base est maintenant ici en Suisse et je ne bouge pas.
Servettiens.ch : Le fait d’être agent et d’avoir ton agence, c’était une idée que tu avais depuis longtemps ou c’est arrivé après ?
Goran Karanović : Non c’est arrivé un an après l’arrêt de ma carrière. J’avais des propositions des clubs et aussi des autres agences pour travailler avec eux. Je disais tout le temps : « je ne veux pas, je ne veux pas, ça ne m’intéresse pas. » Mais j’allais tous les week-end voir des matchs, voir des jeunes. Il y a des gens qui m’appelaient. « Est-ce que t’as le numéro de lui ? Est-ce que tu peux m’aider pour le transfert là-bas ? Tu connais les gens, tout ça ! » Je les aidais sans problème. Et à un moment, ma femme, elle m’a dit : « écoute, tu dis que tu ne veux pas faire ça, mais tu le fais déjà et tu le fais gratuit. » Elle avait raison. J’ai parlé avec des autres gens et on a créé une agence. On essaie de faire le mieux mais c’est encore très jeune, ça a besoin de temps.
Servettiens.ch : Et je me demandais en tant qu’ancien joueur du Servette FC et puis agent, à Genève on a un mercato un peu léger pour le moment. Tu verrais qui au Servette maintenant ?
Goran Karanović : Maintenant, moi-même, mais il y a 10 ans.
Servettiens.ch : Ah ouais, pas mal.
Goran Karanović : Parce que moi je pense, avec par exemple, Matías Vitkieviez sur un côté, et Stevanović sur l’autre. Franchement, avec mes appels de balle et l’intelligence de Stevanović, je pense que j’aurais marqué beaucoup de buts. Mais comme je te disais avant, je n’arrive même pas à courir 10 minutes. Je pense en Super League, même pas 5 minutes. C’est difficile à dire. Ils ont une très bonne équipe déjà. Peut-être Nsame aurait été pas mal.
Servettiens.ch : Ma dernière question est…Qui aimerais-tu lire sur les Servettiens ?
Goran Karanović : Stéphane Nater ou Patrick Baumann.
À Goran, alors que nous avons revisité les pages de ton passage au Servette FC, chaque souvenir nous rappelle pourquoi tu as toujours été et resteras un membre cher de notre famille Grenat. Les buts, les victoires, les défis et surtout, ton esprit de combattant sur le terrain, ont forgé des souvenirs indélébiles dans le cœur de tous les fans. Au nom de la communauté des Servettiens, nous tenons à te remercier du fond du cœur pour ton engagement, ta passion, et les moments exaltants que tu nous as offerts. Tu as incarné les valeurs de notre club avec une authenticité rare, laissant une empreinte qui continuera à inspirer les générations à venir. Merci, Goran, d’avoir été plus qu’un joueur pour nous – un véritable pilier Servettien inoubliable. Bonne chance pour tes nouvelles aventures, sachant que tu seras toujours accueilli à bras ouverts chez toi, au Servette.
11 Oct 2024 | Entretiens, Équipe première, Interview
Goran Karanović naît en ex-Yougoslavie (actuelle Bosnie-Herzégovine) le 13 octobre 1987 à Sanski Most. Sa famille quitte le pays quand il a deux ans pour venir s’installer en Suisse. Il fait ses débuts professionnels en Suisse au FC Wohlen en Challenge League à seulement 16 ans et demi.
Ce club lui permettra de se faire rapidement repérer par le football helvétique. Véritable couteau suisse en attaque, capable de jouer aussi bien comme ailier gauche que comme avant-centre, Goran se montre particulièrement performant dans la surface adverse, apportant à son équipe une offensive redoutable.
Son efficacité dans la zone de but attire l’attention de nombreux clubs de Super League. Après une saison à Lucerne et un retour au FC Wohlen, le coach servettien João Alves le recrute en 2010. Durant la saison 2010-2011, le Servette FC prépare son grand retour en Super League. Ce recrutement s’avère gagnant car Goran participe de manière significative au retour des Genevois dans l’élite du football suisse.
Ce véritable renard des surfaces marquera plus de 26 buts durant les trois années passées au Servette. Nombre de ses buts restent dans la mémoire des Genevois, tels que son fameux lobe face au gardien lucernois le 11 mars 2012, ou encore son but de tête contre Sion le mois précédent, alors qu’il était blessé.
Karanović quitte les Grenat en 2013 pour poursuivre sa carrière footballistique, notamment à Saint-Gall, Angers et Aarau. Il laisse néanmoins une empreinte indélébile à Genève où son talent et sa force de caractère continuent d’inspirer ceux qui l’ont côtoyé. Aujourd’hui, il se retrouve derrière les barrières des terrains, afin de recruter et accompagner les talents du football actuel. Il travaille au sein de l’agence: The Agency.
On a rencontré Goran cette semaine afin de revenir avec lui sur son parcours au Servette FC. Il partage ses souvenirs en Grenat et nous parle de sa vie en dehors des terrains de football.
Servettiens.ch : Goran pour quelles raisons rejoins-tu le Servette FC en 2010 ?
Goran Karanović : J’avais toujours dit que si le Servette me voulait, je viendrai. C’est un club historique. Le Servette, c’est l’Histoire ! Chaque fois qu’on jouait à la Praille, les joueurs jouaient à fond ! Ils étaient portés par des supporters en feu ! Ca donnait envie.. Mais surtout, c’est une équipe qui joue au ballon. Moi, je n’étais pas très fan de la façon à l’époque où on jouait en Suisse alémanique. C’était beaucoup combat, combat, longs ballons et ce n’était pas jouer au foot pour moi.
![Les Servettiens ont retrouvé le chemin du but lors de leurs deux dernières sorties. [SANDRO CAMPARDO]](data:image/svg+xml;base64,PHN2ZyB4bWxucz0iaHR0cDovL3d3dy53My5vcmcvMjAwMC9zdmciIHdpZHRoPSIxMDI0IiBoZWlnaHQ9IjY4MyIgdmlld0JveD0iMCAwIDEwMjQgNjgzIj48cmVjdCB3aWR0aD0iMTAwJSIgaGVpZ2h0PSIxMDAlIiBzdHlsZT0iZmlsbDojY2ZkNGRiO2ZpbGwtb3BhY2l0eTogMC4xOyIvPjwvc3ZnPg==)
© Photo RTS
Servettiens.ch : Et du coup, c’est quoi tes souvenirs que tu gardes des premiers jours au club quand tu arrives au Servette ?
Goran Karanović : C’était une super équipe. João Alves était un super coach, très gentil, il parlait beaucoup avec moi. Alves, a été le coach le plus important de ma carrière. Il a sorti le truc…Il a sorti le joueur en moi, en fait. En Suisse alémanique, j’ai commencé jeune, j’ai joué beaucoup au foot. Mais après, on m’avait… je vais dire tuer, peut-être que c’est le mauvais mot, mais on avait tué le joueur en moi. Et après avec lui, ça a changé. Il aimait trop le foot, il aimait les actions individuelles, des trucs extraordinaires. Parce que lui aussi, c’était un numéro 10.
Servettiens.ch : Et du coup, est-ce qu’il y avait des défis particuliers quand tu es arrivé à Genève ? Je ne sais pas, au niveau de la langue ou de la mentalité ?
Goran Karanović : Non, pas du tout. J’avais appris le français à l’école. Je ne suis pas un mec très compliqué. Je m’adapte vite. Et à Genève on m’a très bien accueilli. Avec l’équipe, on est très vite devenu une famille. On se retrouvait après les entrainements dans le quartier des uns et des autres.
Servettiens.ch : Ensuite, j’aurais aimé savoir quel a été l’un des matchs les plus mémorables au Servette pour toi ?
Goran Karanović : Oui, alors il y en a eu plusieurs. Il y avait sûrement la première victoire en Super League contre Zurich. Il y avait, bien sûr, la montée contre Bellinzone. Il y avait aussi le match à Yverdon, juste avant la montée en Super League. Les matchs où l’on s’est qualifié pour l’Europe restent gravés dans ma mémoire également. Mais si je devais en choisir un, ça serait le match de la montée en Super League contre Bellinzona.
17 Sep 2024 | Entretiens, Interview
Matías Vitkieviez, ancien joueur du Servette FC, incarne l’essence même du football passionné et dévoué. Deuxième (et dernière) partie d’un long entretien avec un Grenat de coeur.
On a rencontré le Genevois avant le début la saison. Il nous a raconté les évènements marquants de son parcours, quelques anecdotes et sa nouvelle vie, toujours proche du club. Cette fois-ci, c’est autour du Servette FC, de son expérience avec la Nati et son regard sur le football aujourd’hui qui sont à l’honneur.
Période au Servette FC
Raconte-nous ton arrivée à Servette.
Servette venait de monter en Challenge League. Sébastien Fournier et Jean-Michel Aeby m’ont appelé pour me recruter. J’ai rejoint le club en 2006. On a fait la montée en 2011, c’était la cinquième saison, et pour moi, ça reste encore la meilleure expérience de ma vie. La montée contre Bellinzone, c’était incroyable, mon plus beau souvenir.

Qu’est-ce qui t’a fait jouer autant de saisons avec le Servette FC ?
J’ai joué à Servette de 2006 à 2012, puis je suis revenu en prêt pour six mois. J’ai aussi choisi de revenir à Servette en Première ligue de promotion en 2015 plutôt que d’aller à Saint-Gall, alors que j’avais un contrat tout fait là-bas. C’était une décision par amour du club. Mon agent n’était pas très content.
Parle-nous de cette période.
Quand je suis revenu en 2016, on a fait la montée en Challenge League! J’aurais adoré rester plus longtemps pour faire la montée en Super League. J’aurais aimé faire partie des joueurs comme Routis qui ont réalisé les deux montées. C’était une “Dream Team” à cette époque.
Qui sont les coéquipiers qui t’ont marqué ?
Tibert Pont et Goran Karanović. Aussi, en 2010, l’entraineur João Alves est arrivé et il a fait un recrutement incroyable. Il amené des Suisses Alémaniques comme Goran, Baumann, Nater, Schlauri, et Maric. On vivait comme une famille, on habitait la même résidence !
Du coup vous ne faisiez pas trop la sieste l’après-midi non ? 😉
La sieste était primordiale pour moi. Je faisais la fête mais jamais deux jours avant un match. L’hygiène de vie, c’est super important. Bien manger, bien se reposer et bien s’hydrater, c’est la clé pour éviter les blessures.

© Servette FC
Un préparateur physique t’a particulièrement aidé, n’est-ce pas ?
Oui, Ricardo Dionisio, actuellement coach à Stade Lausanne. Il m’a donné une hygiène de vie irréprochable et m’a fait travailler dur. Grâce à lui, je me sentais imbattable sur le terrain. A cette période quelqu’un m’a dit une phrase que je répète souvent “Si tu donnes au foot, le foot te donnera”. C’est vraiment vrai.
Et quel entraineur t’a le plus influencé ?
João Alves. Il m’a donné une confiance énorme. Sans lui, je n’aurais pas fait la carrière que j’ai faite.
Carrière en équipe Nationale
Raconte-nous ton expérience en équipe nationale.
Jouer pour la Suisse, c’était une énorme fierté. Surtout quand on connaît mon parcours. C’est une belle revanche pour moi, prouver à ceux qui n’ont pas cru en moi que j’avais ma place.
Comment as-tu appris ta sélection ?
Il y avait des rumeurs…J’étais à Young Boys, et un jour, j’ai reçu plein de messages de félicitations après un entraînement. Moi je ne savais rien. C’est le coach, Christian Gross qui m’a informé ! C’était incroyable, surtout d’annoncer la nouvelle à ma mère. Elle était trop fière.
Ça fait quoi de jouer avec des joueurs tels que Shaqiri ou Granit Xhaka ?
Shaqiri et Xhaka étaient impressionnants, mais c’est surtout Philippe Senderos qui m’a marqué par sa personnalité de leader dans le vestiaire. Il est incroyable. En fait, dès qu’il rentre dans le vestiaire, c’est une autre personne. C’est un guerrier !
Et jouer contre Messi ?
C’était surréaliste. Être face à lui sur le terrain, c’était comme regarder la télé. Mais je l’aurais taclé si j’avais pu le rattraper !
Un regard sur le football aujourd’hui
Que penses-tu de l’équipe de Suisse actuelle ?
Ils ont fait un excellent Euro 2024. Les leaders comme Xhaka ont vraiment pris les choses en main. On a une super équipe avec beaucoup de potentiel pour l’avenir.
Aujourd’hui, quel est ton lien avec Servette ?
Je suis un supporter. J’amène mes enfants aux matchs, c’est un moment de famille. Voir Servette bien jouer et gagner, c’est une grande fierté. J’ai d’ailleurs déjà pris mon abonnement pour la saison prochaine.
Un conseil pour les jeunes joueurs, comme Théo Magnin ?
Travaille ! travaille ! travaille ! Gagne ta place et travaille plus que les autres pour la garder. Le plus dur, ce n’est pas d’arriver en équipe première, c’est d’y rester.
Si tu pouvais changer une chose dans le football, ce serait quoi ?
Penser plus à l’humain. Les clubs devraient mieux soutenir les joueurs dans leur après-carrière. L’aspect humain manque parfois dans le football actuel.
Quel ancien Servettien, tu aimerais lire chez Servettien.ch ?
Goran Karanović.
MERCI MATIAS
Matías Vitkieviez, par son parcours et ses réflexions, incarne non seulement la passion et la persévérance mais aussi une profonde humanité. Tout au long de sa carrière au Servette FC, il a su tisser des liens forts et laisser une empreinte indélébile, prouvant que le football va bien au-delà du simple jeu.
Ayant surmonté les obstacles et prouvé sa valeur, Matías est devenu une figure emblématique du football suisse. Après avoir raccroché les crampons, il a su explorer de nouveaux horizons, démontrant sa capacité à se réinventer et à réussir dans divers domaines.
Son amour indéfectible pour le Servette FC, son engagement envers la formation des jeunes et son implication dans la communauté genevoise font de lui un modèle pour les générations futures. En tant que conseiller en assurance et actionnaire du Village du Soir, Matías continue d’inspirer par son énergie, sa détermination et son enthousiasme.