Pour le compte des quarts de finales de la Coupe Suisse, le Servette FC Chênois Féminin affrontait dimanche après-midi Grasshopper à la Fontenette. Devant un maigre public à cause du froid et – surtout – le conflit d’horaire avec le match des hommes joué trente minutes plus tard, les Grenat ont repoussé l’épouvantail zurichois en emportant la partie 1-0. Une bonne chose de faite dans le long chemin vers le doublé coupe-championnat, un des objectifs de cette saison.
Les muscles devaient être difficiles à chauffer pour le onze servettien, car un froid glacial a déferlé sur Genève en ce maussade dernier jour du weekend. Et maussade pourrait qualifier aussi la première mi-temps des joueuses, tant les protégées d’Éric Sévérac ont archi dominé un GC venu pour ne pas perdre. Mais l’imprécision devant le but, surtout dans le premier quart d’heure, aura empêché le SFCCF de rentrer au vestiaire l’esprit serein. En effet, c’est dès la 3e minute que Servette aurait pu ouvrir la marque si le tir de Serrano n’avait pas touché le poteau droit de la gardienne Rutishauser. Pire encore, Mendes, d’un magnifique retourné dans la surface, aurait pu marquer quelques minutes plus tard (6e). La Portugaise, qui vient de signer une prolongation de contrat jusqu’en juin 2024, était d’ailleurs sur tous les fronts malgré sa position de défenseur : c’est elle qui vient encore livrer une belle tête à la 13e minute.
C’est donc un match à sens unique que propose Servette face un GC rugueux, qui aura vu trois cartons jaunes lui être infligé. C’est d’ailleurs sur ce même état d’esprit, malgré la maladresse devant le but, qui animera le club Grenat. Porté par une Sow imposante devant, une Saoud exquise sur son côté et une Mauron portée sur l’offensive, Servette ne laisse que des miettes à GC. Hormis une énorme chance en première mi-temps par l’intermédiaire de 19 (28e) ou un coup-franc bien tiré à la 86e minute, les Zurichoises n’ont fait qu’éviter l’orage genevois. Derrière, Mauron, Sow ou encore Clémaron manqueront leur cible avant que tout un stade n’exulte à la 89ème minute. Suite à un corner, la jeune Stahl surgit au premier poteau d’une tête rageuse pour ouvrir enfin la marque pour Servette. Une victoire magnifique qui s’est jouée au mental!
À ce moment-là du match, et au vu de l’ascendant psychologique, Servette peut envisager la qualification. Elle sera confirmée quelques minutes plus tard au coup de sifflet final. Un résultat amplement mérité avant de connaître le prochain adversaire pour Servette qui affrontera St-Gall, Lucerne ou Zurich le 29 mars prochain.
Soleil radieux et température clémente : ce dimanche était parfait pour la reprise du championnat d’AXA Women Super League. Pour couronner le tout, une affiche de rêve avec les Grenat qui affrontaient leurs concurrentes au titre. Si ce match au sommet s’annonçait palpitant, il l’aura été qu’une mi-temps.
Avec un Kevin Mbabu présent sur le rond central pour donner le coup d’envoi, Servette n’a pas caché la probable venue de l’enfant prodige désormais à Fulham. Mais les stars du jour étaient évidemment les joueuses d’Éric Sévérac qui peuvent se targuer d’être un leader parfait: 10 victoires en 10 matchs, c’est le bilan du premier tour. Dès lors, recommencer le championnat avec la venue du FC Zürich est à double tranchant. Soit une victoire permet aux Grenat de s’éloigner de leurs poursuivantes, soit une défaite ferait frémir le club à l’aube du deuxième tour.
Pour affronter les Suisse-allemandes, l’entraîneur du Servette FCCF a procédé à quelques ajustements en comparaison avec le 11 généralement titulaire cet automne. Ainsi, Schnider, Saoud, Serrano ou encore Spälti sont de la partie. Des choix payants puisque la première cité se met assez vite en évidence sur son côté droit en début de partie. Et le premier frisson est à mettre au profit de Mauron. Lancée vers les 16 mètres, elle déclenche un missile sur la transversale (12e). Malheureusement, ce sont quelques centimètres qui manquent pour l’ouverture du score, au contraire de Filipa qui ajustera, quelques minutes plus tard, la lucarne de Sereina Friedli sur coup-franc direct (16e). Un but qui fera date!
Une deuxième mi-temps où les équipes se cherchent
Se reposant toutefois sur ses lauriers, Servette subit les offensives de Zürich qui ne se fait pas prier pour marquer le but égalisateur à la 35e minute par Höbinger. Et une minute après, c’est une nouvelle contre-attaque qui se butte contre une excellente Ines Pereira. Avec quelques largesses défensives, Servette a eu chaud avant la pause avant de reprendre sur un fau
x rythme. Tout comme Zürich. Peu d’occasions sont à créditer de part et d’autre du terrain, à l’exception d’un beau mouvement servettien à 68e. Depuis le milieu de terrain, la nouvelle recrue Sow, entrée quelques secondes auparavant, ajuste sa passe pour Korhonen qui transmet intelligemment à Padilla. Sur son côté gauche, la Polonaise allume un ballon qui va en corner. On notera aussi un but zurichois annulé pour hors-jeu dans la foulée. À dix minutes du terme, avec un score toujours paritaire, Servette manquera encore le coche avec une contre-attaque mal négociée par Bourma suite à un parfait service de Korhonen. Ce sera l’une des dernières grosses occasion de ce match nul, qui n’aura pas présenté les meilleures caractéristiques d’une rencontre au sommet.
Suite à la belle victoire à domicile du Servette FC face à Grasshopper sur le score de 2-1, l’attaquant Chris Bédia, auteur d’un magnifique doublé samedi, s’est présenté devant la presse pour évoquer son match mais aussi son rôle qu’il tient dans l’équipe.
Chris Bédia, 4 buts en 2 matchs à la Praille. Comment vivez-vous cette période?
Ça fait du bien, et je suis content surtout parce qu’on a gagné. Et quand on gagne collectivement, ça fait du bien à l’équipe et ça donne la confiance.
Ce second but, vous le mettez à un très bon moment car GC venait d’égaliser une minute avant. Comment vous le voyez?
Cela veut dire qu’on a pas douté, qu’on a continué à jouer. On savait que l’occasion d’après il fallait la mettre au fond, sinon ça redonnait de l’espoir à GC de revenir dans le match. Et tant mieux pour nous, on a eu l’occasion et on a marqué. On s’est mis à l’abri.
Le premier but, c’est à la fois simple et génial. Comment l’avez-vous vécu?
On joue en équipe, et je connais les qualités de mes coéquipiers. Pflücke il met des bons ballons et je savais qu’il n’allait pas déborder. Alors j’ai fais le petit signe pour qu’il la mette dans le dos de la défense et avec le rebond, je mets ma jambe et ça rentre dans le but. J’ai réussi à surprendre le gardien avec mes grandes jambes(rires).
C’est la première victoire de l’année, c’est d’autant plus important de gagner aujourd’hui…
Oui, car après on a deux matchs en une semaine. Ça va être intensif et le but c’est de prendre le plus de points possibles, tout en jouant collectivement et en étant forts.
Sur le plan offensif, il y a eu des situations qui auraient pu être mieux exploitées à la fin…
C’est toujours comme ça, on ne peut pas réussir toutes les actions. Mais le plus important, c’est qu’on se cherche offensivement et qu’on essaie de trouver les bonnes zones pour que les coéquipiers soient dans les meilleures conditions. On y travaille.
Il y avait quelque chose à faire de plus pour tuer le match?
Il y a toujours moyen de se mettre à l’abri confortablement, mais le plus important ce soir était de gagner. On a fait deux matchs durant lesquels nous n’avons pas gagné et il fallait qu’on se remotive à domicile pour repartir comme il faut.
Sur le plan tactique, on t’a vu souvent redescendre et aider tes coéquipiers. Ça fait partie de ton jeu en plus d’être un finisseur?
Oui, dos au jeu je suis pas mal. Vu que je suis grand, j’essaie de jouer simple et prendre un peu de place. Et quand je suis face au jeu, je cherche le un contre un ou le décalage sur le côté parce qu’il y avait Pflucke à gauche et Stevanovic à droite qui mettent des bons ballons. Il fallait trouver l’attaquant et jouer sur les côtés, tout en étant présent dans l’axe.
Fini le soleil ibérique, retour dans le froid hivernal pour Servette. Une reprise qui se fera d’ailleurs en douceur aux premiers abords. Malgré un déplacement lointain en Suisse allemande, l’équipe entraînée, probablement encore quelques mois, par Alain Geiger affrontera le FC Winterthur ce dimanche 22 janvier à 16h30. Un adversaire a priori à la portée des Grenat, mais dont il faudra tout de même se méfier.
4 ans après une victoire 2-3 à Winterthur, le 20 avril 2019, c’est le retour pour Timothé Cognat et sa bande de refouler cette pelouse. On connaît le Schützenwiese comme un petit stade de 8’500 places, mais très bruyant lorsque vient le moment pour les Zürichois de soutenir leur club qui est revenu en Super League après plus de vingt cinq ans d’absence. On se souvient aussi des liesses de joies lorsqu’Alex Frei a mené en juin dernier son équipe à l’exploit de remonter dans l’élite. Toutefois, la réalité d’une Challenge League accessible l’est moins dans une Super League plus relevée. En effet, le FC Winterthur se positionne seulement en 9ème position du classement juste devant un décevant FC Zürich. À ce stade de la saison, le club rouge et blanc ne participe pas au barrage contre le troisième de Challenge League, mais il ne serait pas surprenant que cela se produise avec un effectif limité face à l’ennemi de la Limmat qui s’est davantage renforcé cet hiver. Car à l’heure actuelle, Winterthur enregistre seulement les venues de l’expérimenté gardien autrichien Markus Kuster (ex-Karlsruhe), de l’ailier tunisien Sayfallah Ltaief (Basel) et d’un M21 en la personne de Noe Holenstein. Pas de quoi fanfaronner, à moins qu’un nouveau portier fasse la différence pour cette deuxième partie de saison.
Winterthur, une équipe qui marque peu
Aussi, les chiffres ne mentent pas avec seulement 13 buts marqués pour un total de 31 encaissés. D’ailleurs, 6 de ces buts marqués proviennent des pattes de Roman Buess et de Matteo Di Guisto (3 buts chacun). La différence négative de 18 contraste fortement avec celle d’un Servette qui pointe à une incroyable deuxième place au classement pour un différentiel de +1. C’est d’ailleurs grâce à sa défense de fer que le club Grenat peut espérer ramener un bon résultat de Suisse-allemande. Les supporters sont aussi en droit d’imaginer que les retours combinés de Crivelli et Bédia, conjugué à l’émergence de talents français venus des M21 (Chaïbi et Touati) pourront faire débloquer la situation devant. Car oui, c’est là où le bas blesse puisque Servette n’a marqué que 19 pions, le troisième total le plus faible de la ligue.
Enfin, on peut constater que Winterthur s’impose pas nécessairement dans son antre. En 8 matchs à domicile, le club enregistre 3 victoires, 2 nuls et 3 (lourdes) défaites. Toutefois, et c’est l’un des points inquiétant pour Servette, l’équipe entraînée par Bruno Berner a réalisé trois victoires de suite à domicile 1-0 contre GC, Sion et St-Gall avant la pause forcée dû à la Coupe du Monde 2022. Gage que cette longue pause de deux mois aura quelques peu rouillé les Zürichois, avec l’espoir aussi que Rouiller (qui a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2024) les empêchent de gagner!
Un Servette (enfin) au complet
Côté Servettien, le retour des stages hivernaux à Alicante (Espagne) et Vilamoura (Portugal) a apporté une bonne nouvelle au staff… et aux supporters ! Le club peut compter sur un effectif complet et sans pépins. Après, à quelques heures d’affronter le FC Winterthur, des surprises peuvent toujours survenir. Mais l’avantage est que les options sont pleines pour Alain Geiger. Fera-t-il confiance d’entrée à Crivelli, qui a montré de belles choses pour ses apparitions sous le maillot Grenat ou reconduira-t-il un Rodelin parfois décevant sur le front de l’attaque? Les paris sont ouverts.
Quoiqu’il en soit, aucune recrue n’est venue s’ajouter à un effectif déjà bien ciselé. Comme souligné auparavant, la différence se fera peut-être avec les joueurs provenant des M21 car ceux-ci survolent leur championnat. Certains ont d’ailleurs pu se mettre en évidence lors des (nombreux) matchs amicaux joués cet hiver contre la Spezia (0-3), Utrecht (1-0), Annecy (4-2), Hoffenheim (1-3) ou encore l’Angola (1-1).
Pour son dernier match de 2022, c’est du côté d’Yverdon que le Servette FCCF s’est rendu. Dans un froid glacial, les Grenat ont cueilli facilement sa 10ème victoire en 10 matchs en disposant des Vaudoises sur le score de 2-0. Un résultat probant, mais attendu, qui a été possible grâce à l’inévitable Natalia Padilla et son neuvième but de la saison.
Au grand froid une petite foule. Ou c’est la gueule de bois suite à la qualification de la Suisse qui a fait fuir le public. On ne saura jamais. Quoiqu’il en soit, le sympathique Stade Municipal était tout de même garni de quelques spectateurs pour soutenir des Yverdonnoises qui pointent au dernier rang, avec seulement un point marqué et plus de trente buts encaissés. C’est bien faible pour affronter l’ogre Servettien et cela se constate dès le début du match où Paula Serrano est déjà proche de marquer (3e). Malgré un début de match un peu poussif, ce qui n’est pas dans son habitude, Servette s’imposera tout de même face à une équipe qui a cadré moins de dix fois en dix match selon un supporter local. Et on peut le croire, vu la faiblesse de l’opposition du jour qui fut maintenue à flots par la talentueuse gardienne Gilianne Roch.
Pour mettre en place son jeu et battre cette équipe, Servette a pu s’appuyer sur un excellent milieu de terrain qui distille les joueuses sur les ailes. C’est aussi sur cette partie du terrain que se distingue la capitaine Élodie Nakkach qui, d’une frappe limpide et lointaine terminant sur le poteau, alerta une première fois Yverdon Sport (11e). Ce sera seulement quelques minutes plus tard que le deuxième boulet de canon envoyé des 30 mètres par la Marocaine aura son effet : la lucarne est nettoyée et cela fait 1-0 pour les visiteuses (18e). Dans la foulée, Natalia Padilla confirme sa bonne forme avec un subtil but de la tête suite à un centre venu de la gauche (19e). Puis, plus rien…
Une deuxième mi-temps insipide
Malheureusement, la deuxième mi-temps n’est plus du même acabit que la première, lorsque différentes joueuses s’étaient mises en avant (Paula Serrano à la 31e, Alice Berti à la 42e). Car effectivement, il n’y eu qu’un penalty provoqué par Marta Peiro à la 90e pour espérer aggraver le score. Aggraver, oui, car malheureusement Padilla s’est ratée en tirant en plein sur Roch. Du côté d’Yverdon, les quelques incursions n’auront jamais à alerté Laura Droz, titularisée pour conclure l’incroyable série de 10 matchs sans défaites en championnat.
Pour conclure, on soulignera l’entrée en jeu de Marta Peiro afin qu’elle puisse jouer ses dernières minutes en Grenat. La rumeur circulait dans les travées du stade et elle fut confirmée par l’entraîneur Grenat en fin de rencontre. Si la joueuse espagnole semble rester dans l’organisation servettienne pour la suite de sa carrière, elle ne foulera plus les terrains en raison de sa maladie diagnostiquée l’an dernier. L’endométriose aura eu raison de la carrière de la sympathique attaquante, mais elle laissera un souvenir impérissable de professionnalisme au sein de la maison servetienne. La célébration offerte par ses coéquipières en fin de match aura été le plus bel hommage qui aurait pu lui être fait.
Nos chroniqueurs reviennent sur la prestation frustrante de Servette face à Lugano. Au Cornaredo, Servette n’y arrive toujours pas. Le match? Top? Flop? Tout et encore plus dans l’Analyse.