Saint-Gall-Servette: L'analyse
Saint-Gall-Servette: L’analyse by Servettiens.ch
Saint-Gall-Servette: L’analyse by Servettiens.ch
Dimanche dernier, les Servettiens ont fait match nul (1-1) à domicile face au Winterthur FC et ont raté une occasion de prendre leurs distances avec leurs concurrents directs. Le gain de la victoire était pourtant bien plus qu’à leur portée mais une solide formation zurichoise a contrarié leurs plans. Sans cinq minutes de flottement en début de deuxième période et avec un peu plus de réalisme, les Genevois auraient sans doute pu l’emporter. Malheureusement, le sort en a décidé autrement. Toutefois, après cette contre-performance en championnat, l’objectif de l’équipe entraînée par Alain Geiger sera de gagner contre Rotkreuz pour emmagasiner de la confiance avant de se rendre à Zürich. Pour se hisser en quarts de finale de Coupe de Suisse, les Grenat ont eu un parcours facile : ils ont affronté le Stade Nyonnais en 32es de finale (4-1), La Chaux-de-Fonds en 16es de finale et le FC Wohlen en huitièmes de finale (5-2). Face à Rotkreuz (un club évoluant en quatrième division), Servette – dauphin des Young Boys – s’avance dans la peau du grand favori. Sur le papier, la rencontre de ce jeudi est déséquilibrée, mais les deux entraîneurs savent très bien qu’un match de Coupe est un match particulier et que tout peut se produire. Pour aller en demi-finale, les Servettiens devront se garder de tout excès de confiance.
Qui aurait cru qu’un club promu en 1re Ligue l’été dernier parviendrait à atteindre les quarts de finale de la Coupe de Suisse ? Personne. C’est justement ce qui fait toute la beauté de cette compétition. Il y a encore quelques années, le club évoluait en 3e Ligue (D7) et maintenant il va affronter le deuxième de Super League. Comme quoi, la persévérance et le travail finissent toujours par payer. Cette ascension fulgurante est due à plusieurs choses : aux investissements de l’homme d’affaires soleurois René von Euw, à la nomination de René Erlachner comme entraîneur-chef en 2019 et aux efforts fournis par les joueurs pour gravir les échelons. La signature de l’ex-Lucernois Simon Grether au mois de juillet 2022 a également permis d’apporter de l’expérience au groupe. Tous ces éléments ont contribué à créer une alchimie très particulière, qui a atteint son apogée en novembre dernier lorsque les Zougois ont éliminé Schaffouse (2-1), pensionnaire de Challenge League, en huitièmes de finale. Pour retrouver la trace d’un club de 1re Ligue en quarts de finale, il faut remonter à 2015. Les protégés d’Erlachner ont réussi un exploit face au FCS et tenteront d’accrocher Servette à leur tableau de chasse. Hormis l’envie de faire tomber un « gros », l’équipe zougoise pourra trouver une source de motivation supplémentaire dans le fait que René Erlachner ait annoncé son départ en fin de saison et que l’expérimenté Grether ne soit pas sûr de prolonger l’aventure avec le club. Dans tous les cas, Rotkreuz va faire son maximum pour se qualifier au tour suivant et, qui sait, peut-être aller en finale. La rencontre de ce jeudi sera un véritable test pour eux.
Pour le déplacement à Roktreuz, le technicien valaisan devra faire sans Boubacar Fofana, Ronny Rodelin et David Douline, qui sont tous les trois blessés. Absents lors de la réception de Winterthour, Théo Valls et Alexis Antunes sont incertains pour le quart de finale de Coupe de Suisse. Ces multiples absences pourraient profiter aux jeunes Samba Lélé Diba et Sidiki Camara. Toute la question est de savoir si Alain Geiger prendra le risque de faire tourner l’équipe ce jeudi.
Côté zougois, aucune absence pour blessure n’est à déplorer dans le groupe. René Erlachner pourra compter sur son sérial buteur Genc Krasniqi. Cette saison, l’avant-centre de 29 ans a inscrit 13 buts toutes compétitions confondues avec Rotkreuz (dix buts en 1re Ligue et trois en Coupe de Suisse), ce qui fait de lui l’arme fatale de son équipe. Mais, pour remporter la victoire, l’entraîneur soleurois pourra également s’appuyer sur un collectif ultra motivé.
Si les Servettiens espèrent passer au tour suivant, ils devront surmonter l’obstacle zougois. Ils leur restent trois matchs pour gagner un trophée, ce qui viendrait ponctuer une immense saison. Mais attention, le déplacement à Rotkreuz, ce jeudi (20 :15), a des allures de match piège.
Oui, difficile parce qu’on a eu de la peine à marquer. Après, sur la physionomie du match, on a largement dominé. Maintenant, dans ces matchs là contre des équipes solides, il faut faire le travail et marquer ce petit but qui fait la différence. On l’a mis à la 89e, et c’était le moment pour ne pas aller en prolongation parce qu’il fait tellement froid que trente minutes encore avec ce temps là ce n’était pas bon. Mais, je suis très satisfait de ce qu’a fait l’équipe et c’est largement mérité.
Non, je pense qu’on a été relativement serein contrairement à notre collègue de GC. On savait ce qu’on voulait faire et que ça n’allait peut-être pas entrer tout de suite. Mais on avait un plan de jeu, et on est allé au-delà de ce que l’on voulait faire parce que les filles avaient une qualité et un état de forme physique très fort. Les choses étaient claires, le plan a été respecté même si on aurait préféré marquer plus tôt. C’est le foot aussi.
On avait décidé de partir très fort en première mi-temps, et en deuxième mi-temps aussi. Durant le premier quart d’heure, on était chez elles. C’est ce que l’on veut imposer ici, à Carouge, et que les filles en face passent un mauvais quart d’heure.
Je pense que les joueuses n’ont pas eu trop de problème avec le froid, c’est plutôt celles qui entraient qui devaient avoir un long warm up. Parce que rester quarante-cinq minutes sur le banc, c’est compliqué. Il y avait un peu de vent par moment, mais on a l’habitude du froid.
Non, le staff médical a été rassurant à la mi-temps. Elle a pu tenir tout le match, donc il n’y a rien de grave. On fera le point cette semaine et s’il faut faire l’impasse sur Rapperswil, on le fera. Mais je n’ai pas de doute qu’elle sera sur le terrain.
C’est son premier match en tant que titulaire avec nous. Ce qu’elle avait montré face à Zürich lors de la reprise du championnat était intéressant, et là encore plus. Je pense qu’on va y aller crescendo dans cette organisation. On l’a vu à la fin qu’elle apportait beaucoup d’expérience et de sérénité, donc voilà c’est ce que l’on voulait. C’était très positif.
Malgré leur dernière place au classement, les « Löwen » ne sont pas venus au stade de la Praille en victime expiatoire. Dès les premières minutes de la rencontre, les Winterthourois se sont montrés entreprenants et proactifs. À la 3ème minute de jeu, ils ont profité d’une mauvaise relance de Severin pour lancer une offensive qui, heureusement pour les Genevois, s’est soldée par un échec. Cette situation traduit les difficultés que les Grenat ont rencontrées pour rentrer dans leur match. Après 4 minutes de jeu, les Servettiens n’avaient toujours pas dépassé le milieu de terrain. Mais, les hommes d’Alain Geiger trouvèrent leurs marques au fil des minutes et commencèrent à se montrer dangereux. Après plusieurs tentatives infructueuses, les Servettiens réussirent finalement à passer par un côté et Stevanovic parvînt à centrer pour Pflücke qui décocha une reprise de volée. Malheureusement, le ballon sera dévié en corner par un Winterthourois. Cependant, malgré le regain de forme des Romands, les Zurichois ne sont pas recroquevillés sur eux-mêmes et ont continué à jouer leur va-tout. Pour preuve, Di Giusto a effectué un tir qui a contraint Frick à bien se détendre (14ème minute). Les minutes défilèrent et la partie n’en fut que plus belle. Les Servettiens multiplièrent les passages sur les ailes et enchaînèrent les situations intéressantes : les centres de Clichy et de Mbabu (respectivement à la 17ème et à la 19ème minutes) ; le tir contré de Stevanovic (21ème minute) ; Pflücke qui contrôle mal le ballon qui lui a été envoyé par un centre venu de la gauche (27ème minute). Les protégés de Bruno Berner tenaient bon, ils étaient au bord de la rupture. Et ce qui devait arriver arriva : à la suite d’une action brouillonne dans la surface de réparation zurichoise, Severin s’est emparé du ballon et l’a envoyé au fond des filets (41ème minute). Quelques minutes plus tard, Mme Staubli sifflait la mi-temps et renvoyait tout le monde au vestiaire.
Au retour des vestiaires, l’entraîneur du FCW décida de faire un double changement : Gonçalves et Ltaief ont cédé leur place à Corbaz et Gantenbain. Les joueurs du SFC ne le savent pas encore, mais ce double changement va avoir un grand impact sur la rencontre. Les Zurichois sont rentrés sur le terrain avec un surplus de motivation et cela s’est senti dès la reprise. À la 53ème minute, les efforts des Zurichois furent récompensés par un but signé Joaquín Ardaiz, déjà buteur face à Servette quelques jours plus tôt. L’Urugayen est lancé en profondeur par l’entrant Corbaz et conclut l’action par une puissante frappe croisée à ras du sol. La balle passa sous le bras d’un Frick pas totalement exempt de tout reproche. Pour les Genevois, il fallut tout recommencer. Après l’égalisation, les Servettiens prirent littéralement pour assaut les cages de Kuster. On peut citer la frappe enroulée de Kutesa qui a été arrêtée par le tibia du gardien autrichien (58ème minute), la talonnade de Bédia (62ème minute), l’action manquée de Pflücke (80ème minute) ou encore le sauvetage in extremis de Diaby à la suite du tir de Stevanovic (83ème minute). Malgré toute leur bonne volonté, les joueurs du SFC ne sont pas parvenus à trouver la faille et la rencontre s’est terminée sur un frustrant match nul, de quoi nourrir des regrets.
Malheureusement, ce dimanche, les Servettiens ont laissé filer deux points précieux dans la course à l’Europe face à une équipe mal classée. Il y a de quoi avoir des regrets, mais l’équipe entrainée par Alain Geiger n’a pas le temps de trop cogiter. Un match de Coupe de Suisse jeudi les attend.
Photo: Simon Hutin
Les muscles devaient être difficiles à chauffer pour le onze servettien, car un froid glacial a déferlé sur Genève en ce maussade dernier jour du weekend. Et maussade pourrait qualifier aussi la première mi-temps des joueuses, tant les protégées d’Éric Sévérac ont archi dominé un GC venu pour ne pas perdre. Mais l’imprécision devant le but, surtout dans le premier quart d’heure, aura empêché le SFCCF de rentrer au vestiaire l’esprit serein. En effet, c’est dès la 3e minute que Servette aurait pu ouvrir la marque si le tir de Serrano n’avait pas touché le poteau droit de la gardienne Rutishauser. Pire encore, Mendes, d’un magnifique retourné dans la surface, aurait pu marquer quelques minutes plus tard (6e). La Portugaise, qui vient de signer une prolongation de contrat jusqu’en juin 2024, était d’ailleurs sur tous les fronts malgré sa position de défenseur : c’est elle qui vient encore livrer une belle tête à la 13e minute.
C’est donc un match à sens unique que propose Servette face un GC rugueux, qui aura vu trois cartons jaunes lui être infligé. C’est d’ailleurs sur ce même état d’esprit, malgré la maladresse devant le but, qui animera le club Grenat. Porté par une Sow imposante devant, une Saoud exquise sur son côté et une Mauron portée sur l’offensive, Servette ne laisse que des miettes à GC. Hormis une énorme chance en première mi-temps par l’intermédiaire de 19 (28e) ou un coup-franc bien tiré à la 86e minute, les Zurichoises n’ont fait qu’éviter l’orage genevois. Derrière, Mauron, Sow ou encore Clémaron manqueront leur cible avant que tout un stade n’exulte à la 89ème minute. Suite à un corner, la jeune Stahl surgit au premier poteau d’une tête rageuse pour ouvrir enfin la marque pour Servette. Une victoire magnifique qui s’est jouée au mental!
À ce moment-là du match, et au vu de l’ascendant psychologique, Servette peut envisager la qualification. Elle sera confirmée quelques minutes plus tard au coup de sifflet final. Un résultat amplement mérité avant de connaître le prochain adversaire pour Servette qui affrontera St-Gall, Lucerne ou Zurich le 29 mars prochain.
Pereira; Filipa, Spälti, Stahl, Mendes (C); Clémaron, Serrano (92e Bourma), Mauron; Korhohnen (76e Padilla), Saoud (92e Nakkach), Sow. Entraîneur : Éric Séverac.
Stahl (89ème)
[Best_Wordpress_Gallery id=”120″ gal_title=”Servette FCCF- GCZ (26.02.2023)”]Photos: Victor Perrin