Un match difficile pour Servette où les Grenat se sont fait dominer presque toute la rencontre. La fin de la 2ème MT était un poil meilleur mais ça ne leur a pas permis de faire grand-chose. À 10 contre 11 pendant plus de 30 minutes face aux champions en titre, difficile de ressortir quelque chose de ce match. Aucune véritable occasion créée avec une incapacité de dépasser le milieu du terrain et 1 seul tir cadré. Est-ce l’absence de Stevanovic qui manque tant ?
Un jeu stérile donc qui se traduit par 268 passes réussies (contre 342 en moyenne), 32 passes dans le 3ème tiers (contre 44 en moyenne) et 40% de possession de balle. La relation Valls-Ondoua totalise 10 passes, celle entre Valls et Cognat 8 passes et la connexion Valls-Imeri 10 passes. Niveau récupération de balle Sasso (19) est le meilleur de l’équipe, suivi de Rouiller (16), Ondoua (15), Sauthier et Valls (10). Valls apporte tout de même une certaine qualité de passe au milieu de terrain : 95% de passes réussies (38/40), lors de son premier match contre Bâle il était à 93%. Une belle différence si on compare à Ondoua (68% et 77%) et à Cognat (80% et 79%). La relation entre Kyei et l’équipe tout entière a été compliquée, pour preuve celui qui a le plus tenté de passes en sa direction est Frick (8) suivi de Sauthier (4).
Depuis quelques matchs Ondoua est un peu en dessous de ses performances habituelles, déjà par rapport à un taux inférieur dans ses passes réussies, mais aussi par rapport à son engagement sur le terrain. Un tour sur le banc lui ferait-il du bien ?
Mention spéciale à l’ensemble de la défense qui a délivré un match solide pour garder la cage inviolée. 26 tirs subis, 31 interceptions des 4 défenseurs et 7 arrêts de Frick. Une certaine forme de solidité qui prouve que même dans la difficulté l’équipe a été capable d’obtenir 1 point. On notera un certain manque d’engagement du secteur offensif car seul 20 des 75 des duels offensifs ont été remportés.
Au cours de la rencontre 4 systèmes ont été utilisés selon Wyscout. Il se peut que les dispositions diffèrent de la réalité. Toujours est-il qu’Imeri a été titularisé en tant qu’ailier. Son penchant naturel à rentrer dans l’axe délaissait Mendy qui se trouvait esseulé sur son flanc gauche. Suite au carton rouge, la composition a évolué 2 fois passant d’un 4-4-1 à un 4-3-2. Cespedes a fait une entrée intéressante et c’est d’ailleurs à partir de ce moment que Servette a réussi à poser davantage le pied sur le ballon.
Après ce marathon face aux clubs du haut du tableau, maintenant place aux équipes moindres et c’est là où il faudra marquer des points.
Les chiffres témoignent du match équilibré livré par les 2 formations, à la différence que Saint-Gall a été plus efficace à la finition que Servette.
Rappel : Les buts attendus (xG) mesurent la qualité d’un tir en fonction de plusieurs variables telles que la qualité de la passe décisive, l’angle de tir et la distance par rapport au but et de quel type de tir il s’agit (pied, tête …). L’addition des buts attendus d’un joueur ou d’une équipe peut donner une indication du nombre de buts qu’un joueur ou qu’une équipe aurait dû marquer, compte tenu des tirs réalisés.
Tirs/Cadrés : Saint-Gall 8/3 – Servette FC 11/2
Toujours peu de tirs cadrés par rapport aux tirs tentés. Une maladresse qu’il faut rapidement corriger.
Analyse :
Servette n’a pas cherché à redoubler de passes en gardant le ballon. Pour preuve, les Grenat n’ont eu que 47% de possession, mais surtout réussi 225 passes contrairement à une moyenne d’environ 320 la saison passée et uniquement 85 passes latérales tentées contre 140 en moyenne. Des chiffres bien en dessous de la normale. L’image ci-dessous illustre les liens de passes ainsi que les nombres d’échanges et les combinaisons les plus utilisées :
Il faut dire que Saint-Gall a, comme à son habitude avec Zeidler, relativement gêné les Grenat à la construction grâce à un pressing incessant. Geiger, sans doute au courant de cette particularité du jeu saint-gallois, avait prévu un jeu très vertical, cherchant vers l’avant le plus rapidement possible. 78 passes longues tentées contre 50 en moyenne. Compliqué de parvenir à une occasion lorsque l’avant-centre ne présente pas la faculté d’être rapide pour profiter de ces situations. On notera encore le jeu servettien toujours déséquilibré sur le flanc droit qui provient surtout des échanges Stevanovic (9) – Sauthier (2) -Imeri (17).
Par rapport aux faits de jeux, les 2 lattes de Stevanovic cumulés aux occasions manquées par Kyei témoignent d’une certaine malchance et de maladresse à la fois. Enfin, on notera une certaine baisse de régime en 2ème mi-temps expliqué peut-être par une lacune de condition physique.
Top :
Antunes
Première titularisation pour son retour au club suite à son prêt à Chiasso. Ci-dessous ses 19 passes tentées dont notamment son excellent centre pour Kyei (flèche violette) qui aurait pu être sa première passe décisive de la saison tant le centre était excellent.
Flops :
Kyei
Uniquement 13 duels gagnés sur 32. Il a manqué des occasions qui auraient dû finir au fond notamment à la 34e et à la 88e.
L’image ci-dessus illustre ses actions (passes, tirs, touches de balle, duels, etc…) Un bilan insatisfaisant pour un avant-centre de Super League.
Ondoua
Peu en forme depuis quelques matchs déjà, il n’a pas été très actif dans le jeu servettien. Peu en vue, il n’a réussi que 17 passes sur l’ensemble de la rencontre.
Toutes les images ainsi que les chiffres proviennent du site wyscout.com
Cette statistique à elle seule résume la rencontre tant les Grenat ont dominé leur adversaire.
Tirs / cadrés : Servette 22/7 – Bâle 3/1
Dans cet aspect aussi Servette a été supérieur, les tirs venant réconforter les xG. Néanmoins, on peut également y voir un cruel manque de réalisme. Beaucoup de tirs tentés mais peu ont été cadrés et encore moins ont fini au fond. Faut-il que Servette se crée 22 occasions à chaque rencontre pour marquer 1 seul but sur penalty ?
Passes réussies : Servette 431 – Bâle 283
Servette a beaucoup fait circuler le ballon pour tenter de trouver une ouverture dans un bloc bâlois assez bas. Peu de réussite grâce à ce nombre de passes, à voir comment mieux optimiser cette circulation du ballon à l’avenir.
Analyse :
Dans le jeu, il est vrai que l’animation a été assez pauvre hormis les longs ballons en transition et les innombrables centres. 30 centres tentés dont 12 réalisés par Arial Mendy pour 13 réussis au total. Le fait de jeu est incontestablement le carton rouge de Van der Werff qui a contraint le FC Bâle à réduire leurs ambitions. Une équipe toujours autant détestable qui n’a cessé de contester les décisions arbitrales. Servette n’a pas laissé d’espoir aux Bâlois de se montrer dangereux. Pour cela, les Grenat ont privé la balle à leur adversaire, avec une possession de 57% contre 43% pour le FC Bâle.
Tops :
Kastriot Imeri :
Avec la sortie sur blessure de Cognat préalablement positionné en 10, c’est Imeri qui a repris sa place. Le meneur de jeu Genevois a sans doute délivré sa meilleure prestation à ce poste jusqu’à présent. Il a été très remuant, faisant preuve d’une grande activité et fait preuve de quelques coups de génies comme l’action de l’expulsion Bâloise. Il a d’ailleurs été élu homme du match par les supporters.
Figure 1 : Passes tentées d’Imeri
Arial Mendy :
Son apport offensif est incontestablement son point fort. Il n’a cessé d’apporter des ballons et du danger dans la surface des Rhénans. Il présente des facultés athlétiques au-dessus de la moyenne lui permettant d’avoir un volume de jeu important couplé à une très bonne endurance.
Figure 2 : Activités de Mendy
Figure 3 : Centres tentés par Mendy
Boris Cespedes :
Décidément l’un des joueurs les plus en vue du match, les statistiques parlent d’elle-même avec 11 récupérations de balle et 9 duels offensifs gagnés. Il a été très présent, distribuant pas moins de 22 ballons pour Stevanovic.
Lors des derniers matchs, nous avons pu voir le faible nombre d’échanges entre Ondoua et Cognat, généralement entre 6 et 8 passes par match. Contre Bâle, la connexion Ondoua-Cespedes a été de 13 passes soit presque deux fois plus ! On a pu voir aussi un Cespedes beaucoup plus bas qu’un Cognat. Et si c’était lui la solution ?
Steve Rouiller
Après l’analyse du match, on se demande comment on a pu ne pas remarquer la prestation de Rouiller ? Il fut très peu cité comme un concurrent à l’homme du match et pourtant les statistiques sont là encore une fois : 18 ballons récupérés (le meilleur total) 2 tacles glissé tous réussis et 100% de duels aérien gagnés (6 au total) ! Un vrai mur !
Flops :
Koro Koné :
Alors on dira qu’on s’acharne sur lui mais comment ne pas être fou de rage sur son loupé à la 2ème minute ? Il ne touche que 7 ballons dans la surface, a effectué 5 tirs pour 1 seul cadré. Dommage.
Gael Ondoua :
68% de passes réussies, c’est mieux que contre Reims (58%) et le LS (62%) mais tout de même pas au top pour notre milieu de terrain. 10/26 duels gagnés (38%) et 8 ballons récupérés. Dans la même lignée que les matchs précédents, mais toujours pas la bonne.
Anthony Sauthier :
Malheureusement aussi moins bien sur ce match-là. Il avait été bon contre Reims et contre le LS il a fait du mieux qu’il a pu, jouant la deuxième mi-temps en tant que défenseur central. On l’a senti un peu à la peine sur ce match : 0/4 centres réussis, seulement 5 duels remportés sur 15 et il était à deux doigts de marquer un beau but, mais le ballon est passé au-dessus. Bâle était pourtant très peu inspiré sur ce match, il aurait pu faire mieux.
Source : Toutes les valeurs ainsi que les figures ci-dessus proviennent du site wyscout.com
Analyse effectuée par Emin Bagkan et Gabriel Soares
Reims a été dangereux à chaque attaque, cependant ils n’ont pas autant attaqué que Servette ce qui baisse leur xG et ils finissent la rencontre avec un xG de 0.46. Servette a beaucoup attaqué tout en étant moins efficace mais le nombre d’occasion monte leur xG à 0.95.
Rappel : Les buts attendus (xG) mesurent la qualité d’un tir en fonction de plusieurs variables tel que la qualité de la passe décisive, l’angle de tir, la distance par rapport au but et de quel type de tir il s’agit (pied, tête, etc…). L’addition des buts attendus d’un joueur ou d’une équipe peut donner une indication du nombre de buts qu’un joueur ou qu’une équipe aurait dû marquer compte tenu des tirs réalisés.
Tirs : Servette 14 – Reims 6
Tirs cadrés : Servette 2 – Reims 1
Bien plus suffisant que les Grenat, les reimois n’ont cadré qu’un seul de leurs tirs : le seul but de la rencontre. Servette a bien plus tenté mais a peiné à concrétiser ses occasions, gêné par un Stade de Reims bien en place et calculateur.
Analyse :
Il est clair que nous ne pouvons commencer autrement que par le but encaissé à la 4ème minute de jeu suite à une perte de balle de Kyei à mi-terrain. Sauthier est pris de vitesse par Kutesa qui parvient à adresser une passe à Berisha complètement démarqué. Après ralenti nous avons tous (dans la réaction en tout cas) mis la faute sur Ondoua mais était-ce vraiment de sa faute ?
On voit ci-dessus Cognat et Ondoua effectuant la course dans la même direction mais le problème ici est qu’aucun n’autre joueur n’est redescendu, trois joueurs se retrouvant libre de marquage. Alors certes Stevanovic arrive assez rapidement sur celui du dessous mais quid des deux autres ?
Mendy se retrouve à devoir surveiller deux joueurs, Ondoua lui s’arrête pour éviter la passe en retrait tout comme Cognat. Mais où sont Tasar et Imeri ? A qui la faute finalement ?
Néanmoin sur ce match le plus choquant a été le trou abyssal au milieu de terrain. Geiger ayant débuté en 4-2-3-1, on s’attendait à avoir du monde dans ce secteur là mais ce ne fut malheureusement pas le cas.
Preuve en est les échanges entre les 3 milieux ont été très faibles. Seulement 7 passes entre Ondoua–Cognat durant ce match-là, 4 passes entre Ondoua–Imeri et que dire des 3 passes entre Cognat–Imeri.
Sans statistique on a clairement pu voir ça sur le terrain :
Première séquence à la 9ème minute.Deuxième séquence à la 29ème minute.Dernière séquence à la 72e.
Le 4-2-3-1 de Geiger s’est souvent retrouvé en 4-4-2 avec Imeri et Kyei en pointe. Comme le montre cette image :
La précision de nos centres a aussi été très mauvaise ce soir-là : sur 22 centres seulement 6 sont tombés sur un servettien. Ceux qui ont le plus centré sont Mendy (8 centres), Stevanovic (4) et Cognat (4), les trois affichant le même taux de réussite de 25%. Au niveau des corners 6 tirés et 2 réussis seulement.
Nos attaquants ont eu donc très peu de centres à négocier pourtant les duels aériens sont en leur faveur. Kyei a gagné 3/4 duels aérien dans la surface, Kone lui 2/2, Stevanovic 2/2 et Imeri 1/1. Un manque de précision de la tête alors ? Peut-être quelque chose à travailler à l’entrainement.
Tasar semblait un peu perdu durant cette rencontre. Il a été sorti assez rapidement par Geiger et on pouvait imaginer une blessure ou qu’il le préservait pour contre Lausanne mais non, ça avait tout à fait l’air d’être plutôt un coup tactique. En effet, sa map montre qu’il n’a pas touché énormément de ballons et qu’il n’a pas joué à un poste fixe. Repiquant constamment dans l’axe, délaissant le flanc gauche à Mendy, Tasar n’a remporté aucun de ses 4 duels et uniquement réussi 6 de ses 10 passes tentées en 46 minutes. Il semble de plus en plus discret et moins impliqué dans le jeu depuis le départ de Iapichino
Imeri aussi semblait jouer plus à droite qu’au centre voir parfois en pointe. Selon la map c’est exactement ce qu’il s’est passé. Son jeu penche à droite et à l’avant du terrain alors qu’on l’imaginait plutôt jouer en numéro 10. Son positionnement au cours du match montre qu’il n’est sans doute pas le remplaçant idéal de Wüthrich et qu’on lui préfère son poste de milieu centre.
Ondoua lui a paru au premier regard moins bon qu’a son habitude : que disent les statistiques ? Au niveau de ses passes courtes, il affiche un bon taux de 80% de passes réussies, c’est en-dessous de sa moyenne de la saison passée (86%) mais pas accablant. Il a perdu 13 ballons et en a récupéré 11 (la saison passée sa moyenne était de 8 ,31 et 9,35) donc il était effectivement un peu en-dessous de ses statistiques habituelles.
La paire Sasso–Rouiller a elle été bonne : souvent bien alignée pour les hors-jeu et pas vraiment responsable sur le but. Ils ont essayé de tenir la baraque au maximum et ce sont eux qui se sont échangé le plus de passes (41). Toujours au niveau de la défense certains ont parlé de la prestation moyenne de Sauthier. Cependant niveau statistique là aussi il surprend. C’est en effet lui qui a récupéré le plus de ballon (21), il a effectué 2 centres, tous deux réussi (1/3 des centres réussi de l’équipe) et c’est le deuxième à avoir échangé le plus de passe avec un coéquipier (27), en l’occurrence Stevanovic. Coupable tout de même sur l’action du but se faisant déborder sur son côté et n’ayant pas réussis à éviter la passe décisive de Kutesa.
Conclusion :
En déduit-on finalement de ce match ? Servette a dû faire face à une équipe jouant en transition et en verticalité faisant preuve d’une redoutable efficacité. Reims a été capable de tenir le score jusqu’à la fin du match et obtenir la qualification. Servette doit améliorer sa présence au milieu de terrain, ainsi que sa finition. Le nombre de tirs (14) montre que l’équipe a tenté mais manque de justesse et de précision. La différence entre une équipe ambitieuse proposant du jeu contre une équipe pragmatique et suffisante n’a pas récompensé les plus méritants. Toujours est-il que Servette a fièrement fait opposition au 6ème de Ligue 1 et ses 45 millions euros de budget et prouvé qu’il était capable de se confronter à des équipes européennes.
Des transferts à l’horizon ?
Peut-être recruter un 3ème milieu pour jouer en 4-3-3 laissant le poste de 8 à Cognat avec moins de travail défensif. Imeri rentrerait donc en concurrence avec Cognat et la paire Ondoua–Cognat ne serait plus aussi distancée que lors de ce match-là.
L’acquistion d’un milieu offensif (10) apportant de la technique semble plus que jamais indispensable dans l’optique où Geiger souhaiterait pouvoir continuer en 4-2-3-1. Ce joueur devrait pouvoir lier l’attaque et le milieu et éviter que des écarts important ne se reproduisent ainsi qu’apporter du soutien aux attaquants.
De plus, le manque de profondeur au poste d’ailier pour suppléer Stevanovic ou Tasar pourrait coûter des points dans le futur en cas de suspension, de blessure ou de fatigue. Ajdini paraît peu convainquant pour l’instant et Antunes pourrait évoluer à un poste de milieu offensif.
Lausanne-Sport – Servette FC
Statistiques clés :
xG : Servette 2.31 – Lausanne 1.43
Étonnamment, Servette a obtenu des xG supérieurs à Lausanne. À noter que le penalty obtenu compte pour 0.75. Les occasions qui précédent le penalty avec notamment la latte de Sasso expliquent également la valeur calculée sans parler du fait que Servette a beaucoup tiré dans les dernières minutes, améliorant ses xG. Il y a eu 5 tirs de Servette jusqu’à la 77ème minute et à ce moment-là, les xG correspondaient à 0.40 pour les Grenat.
Tirs : Servette : 17 – Lausanne : 8
Tirs cadrés : Servette : 6 – Lausanne : 4
Analyse :
Dans le jeu, Lausanne a proposé un jeu totalement différent que celui de Reims. Il est donc intéressant d’évaluer l’aspect tactique face à 2 formations que tout oppose. Les vaudois ont imposé un pressing continu tout le long du match empêchant les Grenat de développer leur jeu.
(Début du match l’équipe jouait en 4-4-2)
L’association Turkes-Zeqiri a posé de nombreux problèmes à Servette. De plus, l’équipe nous a paru peu inspirée et manquait d’animation offensive. Stevanovic était surveillé de très près par les Lausannois puisque Contini avait prévu un surnombre de 3 joueurs sur son flanc droit.
(2ème MT en 3-4-3)
L’équipe a évolué en 4-4-2 durant la 1ère mi-temps puis Geiger a opté, de manière inédite, pour un 3-4-3 avec Mendy et Diallo en pistons dès l’entame de la 2ème mi-temps. Peut-être pour contrer le 3-5-2 de leur adversaire ? De bon augure puisque Servette aborde le match de manière plus conquérante avec de meilleures intentions.
La vitesse d’exécution du LS et son pressing leur ont quand même souvent amené des actions intéressantes. Par exemple, deux fois Sauthier (qui était devenu le 3ème défenseur central) s’est retrouvé en deux contre deux mais les deux fois il s’en est sorti avec malice.
Mais c’est seulement à partir de la 80ème que les Grenat ont pris le jeu à leur compte, grâce aussi au bloc lausannois qui a reculé pour tenter de maintenir le résultat. Il faut dire aussi que Diaw a sorti un grand match ce soir : manchette, arrêt réflexe, bon au pied, très bon match pour le portier adverse.
Il y a eu beaucoup occasions dangereuses pour Servette entre la 77ème et la 90ème (12 tirs !!!) Cependant même si nous avions égalisé à ce moment-là, cette analyse serait restée la même, car même avec ce petit but d’écart l’équipe sait très bien que le résultat cache ce qui s’est réellement passé sur le terrain, c’est-à-dire une domination Lausannoise.
Tasar très discret une fois de plus. Un seul mot : fantomatique. 9 passes tentées pour 5 réussies, 3 dribbles tentés pour 1 réussi. On ne peut plus mentir, Valon Tasar est dans le dur. Nous n’avons pas trouvé une statistique à mettre en avant.
Le volume de jeu de Mendy le contraint sans doute à être moins présent. Il a eu tendance à apporter le surnombre au front de l’attaque sans avoir pu se mettre en avant. Il a beaucoup tenté, effectuant aussi 3 transversales en direction de Stevanovic, toutes réussies ! Réussissant aussi 6 de ses 10 centres tentés
Notre tourniquet Cognat fut un peu moins en jambes sur ce match-là. Mais après ce qu’il a donné lors du précédent match c’est compréhensible. 76% de passes et 45% de ses passes vers l’avant réussies (82% et 73% contre Reims).
Points communs entre les 2 matchs :
Les coups de pied arrêtés mal exploités (21 coups de pied arrêtés sur le cumul des 2 matchs) ainsi que le manque d’un vrai meneur de jeu capable de fluidifier la circulation du ballon et d’apporter des solutions dans l’animation offensive. Les milieux de terrain semblaient plus proches, cependant Cognat a plus échangé de passe avec Cespedes (6 passes), rentré à la 59ème qu’avec Ondoua durant le match (5 passes).
Analyse effectuée par Emin Bagkan et Gabriel Soares.
Les statistiques dans le football n’expliquent pas tout mais permettent de mieux comprendre certains faits. Si les performances de St-Gall et de Servette peuvent paraître surprenantes, les statistiques pourraient aider à mieux comprendre comment ces deux équipes ont pu en arriver là et éventuellement relever une forme de sur-performance.
A priori, plus une équipe cadre ses tirs et réussit de passes dans le camp adverse, plus elle aura tendance à terminer dans le haut du tableau. À l’inverse, une équipe qui concède plus de tirs et de passe dans son propre camp aura tendance à finir dans la partie basse du tableau. Une question vient à l’esprit : de quelle manière les chiffres peuvent-ils refléter le classement final de la Super League 2019-2020 ?
La possession et le classement
[table id=1 /]
La possession démontre la faculté d’une équipe à garder le ballon par rapport à une autre. Il ne s’agit pas d’une fatalité pour gagner bien qu’il reflète à quelques places près le classement final. Ainsi, plus une équipe a eu la possession plus elle a terminé vers le haut. Mis à part le cas de Sion mal payé pour sa performance supérieure à celles d’équipes mieux classées. Néanmoins la capacité de garder la balle n’explique pas qu’une équipe s’est montrée plus dangereuse qu’une autre et qu’elle mérite de ce fait davantage la victoire qu’une autre. Le plus important est donc de savoir comment l’équipe exploite cette possession.
Les tirs cadrés moyens et les passes moyennes réussies dans le camp adverse
[table id=2 /]
Ces deux statistiques démontrent les capacités d’une équipe à se créer des occasions et de quelle manière elle parvient à exploiter les passes dans le camp adverse qui permettent d’aboutir à des tirs. Il s’agit donc de chiffre évaluant la performance offensive d’une équipe. On s’aperçoit par exemple que St-Gall (3e) est l’équipe qui réussit à cadrer le plus de tirs par match (6.7) largement devant YB (5.4) et Bâle (5.7) mais n’a pas terminé à la 1ere place. Sans surprise Xamax, Thun et Sion finissent la marche. Concernant les passes dans le camp adverse, Lugano semble avoir surperformé par rapport aux autres et démontre notamment leur redoutable efficacité. Sion a été, à nouveau, mal récompensé même si le classement final reste étroitement lié à ces chiffres.
Corrélation 1
Coefficient de corrélation : 0.820035619
Le coefficient de corrélation montre une interdépendance très significative entre ces deux valeurs. En effet, plus une équipe fait de passe dans le camp adverse plus elle aura tendance à cadrer ses tirs. Ainsi, plus une équipe se trouve dans la partie supérieure droite du graphique plus elle présente de meilleures statistiques par opposition à la partie inférieure gauche.
Tirs cadrés moyens concédés et passes moyennes concédées dans son propre camp
[table id=3 /]
Ces deux statistiques évaluent d’une certaine manière les capacités défensives d’une équipe mais surtout son exposition à des occasions dangereuses. De manière générale, on s’aperçoit que les équipe évoluant bas sur le terrain concèdent plus de tirs cadrés que les autres. Par opposition, St-Gall et Young Boys grâce à leur bloc équipe très haut ainsi qu’avec leur pressing parviennent à récupérer des ballons et éviter ainsi de concéder des passes et des tirs cadrés. Néanmoins, Zurich (6.5) a concédé le plus de tirs cadrés devant Xamax (5.4) en terminant 7e du classement.
Corrélation 2
Coefficient de corrélation : 0.720706771
Le coefficient de corrélation significatif entre ces deux variables prouve que plus une équipe concédée de passes dans sa propre moitié du terrain plus elle sera exposée au risque de concéder des tirs cadrés. Plus une équipe se situe dans la partie inférieure gauche du graphique moins elle a concédé d’occasion par opposition à la partie supérieure droite.
Conclusion
Les statistiques nous permettent donc de nous rendre compte que de manière générale ces chiffres reflètent le classement final. De plus, les équipes ayant produit un jeu offensif ont été davantage récompensées que celle ayant fait le choix de subir. À la vue des chiffres Servette a mérité sa 4e place et n’a pas surperformé. En espérant que le club continue dans cette voie là en suivant l’exemple de St-Gall et qu’il ne déroge surtout pas à ses valeurs.
Post Tenebras Lux
Source
Toutes les valeurs sont issues de la base de données football observatory :