Servette retrouve Grasshopper à Zürich et vu la bonne forme de Grasshopper et la belle performance des Servettiens contre Lucerne, on peut s’attendre à une partie intéressante qui va valoir assurément le coup d’œil.
Tout juste montées de la triste Challenge League, les Sauterelles (quel étrange surnom) sont en plein dans l’euphorie de la montée. Emmené par un Giorgio Contini qui a enfin trouvé un vrai club à entraîner, les résultats de l’ancien entraîneur du LS plaide pour lui: GC a gagné 4 points depuis le début de la saison tout en ayant joué contre Zürich et Bâle, les Zurichois ne sont pas (re)venus en Super League pour faire de la configuration, Servette et Alain Geiger sont prévenus.
C’est tout d’abord un match historique de notre championnat qui fait son retour. Antoine Bernheim nous résume à merveille l’historique de cette rencontre si particulière: « Il y a une certaine rivalité dû au fait que GC est encore le club le plus titré de Suisse (27 titres) et que jusqu’à il y a quelques années Servette était son premier poursuivant. D’ailleurs lors des deux derniers titres de Servette (1994 et 1999) GC a fini derrière et à la dernière journée. En outre, ces clubs représentaient les deux plus grandes villes de Suisse (même si GC a cédé ce rôle à Zurich depuis quelques années) Toujours est-il que lorsque Servette évoluait aux Charmilles et GC au Hardturm, leurs rencontres avaient toujours quelque chose de spécial. »
Le jour où Senderos a commencé
Si le Hardturm n’est plus (voir l’édito du bas), c’est pourtant ici que tout a commencé pour Philippe Senderos. Maillot grenat sobrement orné du « 25 » mais sans le nom de famille, jouant arrière gauche : c’est ici que commence le parcours du très prometteur Philippe Senderos. Pour la petite histoire, Servette avait fait un bon match nul (2-2) au Hardturm. Si Servette n’a pas gagné souvent il lui est pourtant arrivé d’avoir quelques coups d’éclats « Servette était au plus mal sous la houlette d’Exbrayat et était à la surprise générale venu s’imposer 3-2, Martin Petrov ayant gagné le match à lui tout seul en délivrant deux assists pour Siljak et en marquant lui-même le but de la victoire. »
Grasshopper et Servette orphelin de leur « maison »
Grasshopper et Servette se retrouvent après huit ans d’éloignement, la faute à des gestions sportives et financières catastrophiques pour les deux anciennes grandes institutions du pays qui ont payé très cher l’amateurisme de guignols complètement indigne de diriger des clubs aux noms si prestigieux.
À l’époque, Servette et Grashopper étaient les deux équipes les plus titrées du pays! Si Servette était leader, on en déduisait à raison que son dauphin était Grasshopper et vice-versa mais depuis le temps est passé par là et il a fait des dégâts à GC et chez les Grenat.
Battu par les Bulldozers et l’Euro 2008
Des concerts, un festival, des matchs internationaux: voilà ce qui était prévu pour rentabiliser le Stade de La Praille. On connaît la désastreuse suite et chaque coupable de cette plaisanterie de mauvais goût mériterait sans aucun doute des sanctions à la hauteur de leur incompétence. Le nom des coupables est connu mais ce sera pour un autre article (ou pas).
De son côté, Grasshopper a aussi été contraint de changer de stade, après un ultime match contre Xamax en 2007 (Servette végétant en Challenge League à cette époque) le Stade du Hardturm a été définitivement abandonné avant d’être détruit une année plus tard, GC devant déménager au Letzigrund le stade du… FC Zürich!
Si le Hardturm n’était pas un stade magnifique comme peut l’être le Parc des Princes, il avait l’avantage de représenter Grasshopper et que encore plus important, il n’avait pas cette immonde piste d’athlétisme faisant presque passer l’architecte du Stade de La Praille pour un génie. La suite ? C’est tout simple, la Credit Suisse Arena qui sortira de terre en 2022 et accueillera les matchs de Grasshopper et du FC Zürich le tout sera construit sur les ruines du… Hardturm, c’est simple non ?
Pour ce match, Grasshopper sera privé de l’expérimenté Amir Abrashi suite à son carton rouge reçu dans le derby Zurichois (défaite 2-1 des Sauterelles). En revanche, l’ex-joueur de Wolverhampton Leonardo Campana sera à n’en pas douter un poison pour l’arrière garde du Servette FC.
Pour ce dimanche 22 août 2021, nous recevons un FC Lucerne très mal parti dans ce début de championnat. 3 matchs pour un seul petit point gagné et déjà 9 goals encaissés en 3 matchs. Un beau ratio de 3 ballons que doit aller chercher Vasic dans ses filets par rencontre, cela serait bête de ne pas en profiter. Rappelons-nous également que nous sommes sur 2 défaites de rang (Lugano puis Bâle). Fabio Celestini tendu en avant match, des Servettiens gonflés à bloc et des chants lointains qui résonnent dans le stade… tout semble s’aligner pour nous offrir une belle après-midi.
En effet, le Maestro grenat, l’immense Stevanovic n’aura mis que 16 minutes pour faire ce qu’il sait faire de mieux. Alors certes il sait tout faire mieux que vous, mieux que moi mais lorsqu’il est dans ses bons jours, le joueur genevois est inarrêtable. Celui-ci dépose un caviar de centre à notre meilleur joueur de tête de par sa taille et son physique : Timothé Cognat. Il s’agit là très certainement d’un schéma de jeu que nous allons revoir à maintes reprises dans le championnat et très certainement dans des très grandes compétitions européennes. MS9 pour les intimes s’illustre encore une fois avec une talonnade digne du mode FIFA Street et se permet même de marquer alors qu’il voulait centrer. Mais qui peut arrêter un tel Homme ? Ce dernier s’offrira même un but. C’est bien sympa de mettre ses copains dans la lumière mais il faut parfois aussi se faire plaisir. Et en se faisant plaisir, il m’aura fait plaisir. Pour conclure avec brio cette après-midi, saluons l’action du 4ème goal avec un superbe jeu dans la surface entre Oberlin et Rodelin. Chapeau Messieurs.
Outre le score qui peut faire croire que le match était facile (il l’était), je tenais à saluer le jeu de nos gaillards qui nous ont régalé sur tous les secteurs. Pressing haut, présence physique, tirs au but, duels gagnés etc… Tout était là. Certes Lucerne n’est pas au top en ce début de saison mais cela n’enlève en rien la qualité de jeu offerte par les hommes d’Alain Geiger. Et si ce match nous aura paru facile, c’est grâce à nous joueurs. Toutes ces petites erreurs qui nous faisaient commencer le match en étant menés au score, ces erreurs à répétitions, cette timidité que l’on pouvait sentir lors des attaques,
Pour conclure cette belle après-midi, il m’a semblé entendre au loin, venant du côté de la Tribune Nord, quelques sons, quelques coups de tambour et des cris de passionnés. Quel plaisir de réentendre certains chants, de ressentir, toute proportion gardée, cette ferveur du 12ème homme pour pousser son équipe lorsque celle-ci en a besoin. Que les gens comprennent ou ne comprennent pas la décision des supporters ne pas entrer dans le Stade, cette réflexion est propre à chacun. Mais personne ne pourra le nier, sentir cette énergie qui s’émane de la Tribune n’aura été que bénéfique cette après-midi.
Le prochain match nous fera affronter les sauterelles de Zürich. Les plus anciens connaissent les rivalités entre ces deux clubs qui, à une certaine époque, roulaient sur la Suisse entière. Le retour du match Aigle vs. Sauterelle est un vrai régal pour les plus anciens. En espérant que le score soit à l’image de la chaîne alimentaire.
xG selon Wyscout: Servette FC 2.17 (4) – (1) 0.33 FC Lucerne
Les buts attendus (xG) mesurent la qualité d’un tir en fonction de plusieurs variables telles que la qualité de la passe décisive, l’angle de tir, la position sur le terrain et la partie du corps utilisée pour tirer. L’addition des “expected goals” (buts attendus) donnent une indication sur le nombre de buts qu’un joueur ou qu’une équipe aurait dû marquer, compte tenu des tirs réalisés.
Tirs / cadrés :
Servette : 19/8
Lucerne : 9/2
Passes précises :
Servette : 479
Lucerne : 340
Passes précises en zone 3 :
Servette : 45
Lucerne : 27
Possession :
Servette : 57%
Lucerne : 43%
PPDA (passes permises par action défensives)
Servette : 11.24
Lucerne : 20.37
Les PPDA (passes permises par action défensives) reflètent le nombre de passes que l’adversaire peut effectuer dans sa zone défensive. Plus le nombre est bas, plus l’équipe en question a effectué un pressing intense et a permis peu de passes à son adversaire. Plus le nombre est haut, plus l’équipe en question a laissé son adversaire effectuer des passes dans sa zone défensive. Le nombre final obtenu est la moyenne calculée au cours du match qui sert à mesurer l’intensité d’un pressing.
Analyse :
Match complet de Servette qui a dominé dans tous les secteurs et les statistiques le montrent. Le bloc était très haut et le pressing a passablement dérangé les lucernois à la relance (11.24 PPDA). D’ailleurs 2 des 4 buts proviennent de ballons récupérés à la suite d’un pressing.
Le retour de Cognat a fait un grand bien à l’équipe, il a su dynamiser l’équipe et créer du danger. Aussi, chose très rare pour être soulignée, il n’a pas fallu beaucoup d’occasions pour marquer des buts mais surtout Servette n’a laissé aucun espoir à son adversaire en gagnant 3-0 dès la mi-temps. D’ailleurs le ratio tirs tentés et cadrés (19/8) est bien meilleur qu’à l’habitude. Les 4 buts sont magnifiques et proviennent de combinaisons à 1-2 touches de balles, de passes en profondeur, dans des intervalles etc.. un vrai régal.
Même si Lucerne a semblé plus faible qu’à son habitude, Servette a fait part d’une prestation très aboutie. Ce match peut être une référence pour la suite de la saison.
Échanges et les combinaisons les plus utilisées :
Servette a dicté le rythme et n’a pas hésité à abuser des passes en défense pour trouver la faille et user son adversaire. Le graphique ci-dessus le montre, Sasso-Rouiller, Sauthier-Rouiller et Sasso-Clichy sont les combinaisons les plus utilisées. Le flanc droit avec Stevanovic a comme souvent été très utilisé.
Top 1 : Stevanovic
Stevanovic est impliqué sur les 4 buts en délivrant 2 assist, 1 but et une avant-dernière passe. 0.37xG, 4 centres, 3 dribbles réussis, 40 passes précises.
Top 2 : Cognat
Cognat a marqué 1 but de la tête et est au départ de nombreuses actions dangereuses. 0.29xG, 2 dribbles réussis, 32 passes précises
Quel véritable régal quand Servette déploie son beau jeu ! Face à des Lucernois qui ont envoyés les frères jumeaux des joueurs, les Grenat ont étrillé les derniers vainqueurs de la Coupe de Suisse et glané un deuxième succès cette saison en championnat !
Après la claque subie à Bâle il y a tout juste deux semaines, les Servettiens étaient attendus au tournant face à des Lucernois qui ne leur avaient pas réussi la saison dernière et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont pleinement rempli leur contrat ! Une entame idéale avec deux buts dans les 20 premières minutes conjugués à une première période de très haut niveau font que les Grenat mènent très logiquement de trois longueurs à la pause.
La deuxième période aurait pu voir les Genevois accroitre leur avance mais n’y parviendront seulement une seule fois juste à l’heure de jeu sur un coaching gagnant d’Alain Geiger. Un avantage de quatre buts d’écart qui ne durera qu’une dizaine de minutes et la réduction du score anecdotique de Ndiaye. Peu importe, le match était déjà joué d’avance et Servette, avec ce succès, remonte au 4ème rang.
LES NOTES DES GRENAT
Jérémy Frick : 6
Un match très tranquille pour le portier qui aura causé une mini-frayeur sur un contrôle approximatif qui aurait pu être préjudiciable.
Anthony Sauthier : 6
Il aura très bien fait son travail sur son côté sur les quelques incursions adverses pour son retour dans le XI de départ en championnat.
Steve Rouiller : 6
Pas beaucoup de travail pour le taulier de la défense servettienne qui aura vécu une partie plutôt calme.
Vincent Sasso : 6
Comme son compère de charnière, 90 minutes relativement calmes. On peut lui reprocher son alignement sur le but lucernois si on chipote.
Gaël Clichy : 7
Très important dans les offensives côté gauche de Servette. Son match a été très sérieux jusqu’à sa sortie pour Yoan Séverin.
Boris Cespedes : 5
Mis en difficulté dès le début, il n’aura pas réalisé sa meilleure performance ce dimanche avec des ballons perdus et des touches de balle qui ont ralenti le jeu.
Timothé Cognat : 8
Une grosse performance du milieu relayeur qui aura été partout jusqu’à enfin inscrire un but de la tête pour l’ouverture du score. Remplacé par Alex Schalk qui a eu une belle occasion d’ouvrir son compteur personnel.
Théo Valls : 6
Un match discret pour le Français mais qui a fait le job par sa couverture de terrain qui fut très utile au fil de la rencontre.
Miroslav Stevanovic : 9
Un but, deux assists et impliqué sur le 4e but : match tout simplement STRATOSPHÉRIQUE de l’ailier bosnien qui a été ovationné à sa sortie pour Moussa Diallo.
Grejohn Kyei : 5
Peu en rythme malgré une passe décisive, il aura été moins tranchant dans le dernier geste et c’est logiquement qu’il est sorti au profit de Dimitri Oberlin qui, malgré son assist, a été brouillon techniquement.
Alexis Antunes : 7
Auteur d’un triplé la semaine dernière en coupe, il a remis cela avec un autre pour le break. Grosse activité pour lui comme en témoigne sa récupération sur le 3-0. Remplacé par Ronny Rodelin qui, en plus d’inscrire son premier but en Grenat, a été très utile dans son rôle de pivot.
Le Servette FC a pu reprendre de la confiance grâce à cette victoire sur le score de 0-6 du côté de St-Prex. L’échec survenu sur la pelouse du FC Bâle concorde avec une seconde défaite consécutive après celle à domicile face à Lugano. La rencontre de dimanche face à Lucerne à 16h30 sera alors l’occasion pour nos Grenat de repartir de l’avant et engranger plus de points.
Servette, un début habituel
Le début du championnat a toujours été compliqué à gérer pour l’équipe servettienne. La saison passée, par exemple, le club grenat avait le même nombre de points après ses trois premiers matchs. L’année commença de la plus mauvaise des manières avec une défaite dans un derby du lac sur le score de 2-1,leur seule victoire ayant eu lieu à domicile contre le FC Bâle. On pourrait se dire que le début 2021-2022 est différent puisque cette fois-ci, nous avons débuté par une victoire face au FC Sion mais malheureusement, s’en suivirent deux défaites consécutives face à Lugano puis au Parc Saint-Jacques.
Il aura fallu attendre le 9 décembre 2020 et un déplacement au sein de la principauté voisine pour apercevoir une troisième victoire en 10 matchs mais surtout une rencontre qui lança une belle série de six matchs sans défaite. La troupe emmenée par Alain Geiger le sait, on peut avoir un mauvais départ et finir malgré tout sur la troisième place du podium mais cette année, il faudra malgré tout engranger plus rapidement des points car la concurrence s’avère plus rude et surtout homogène. Lucerne se profile donc parfaitement comme un adversaire à la portée du club genevois afin de pouvoir continuer d’engranger de la confiance, après la victoire en coupe, et surtout de pouvoir augmenter le nombre de points en leur possession.
Celestini déjà en difficulté
Alors que tous les groupes de supporters avaient décidé de s’unifier au début de la saison afin de protester contre les mesures en place dans les stades, les Lucernois ont pris la décision de faire bande à part en retournant dès le premier match dans leur enceinte. On peut dire que ce choix ne port pas vraiment ses fruits puisque le club du Pilate n’a pas encore réussi à décrocher la moindre victoire à domicile, que cela soit lors de l’ouverture du championnat face aux champions en titre (3-4) avec l’incroyable but de Siebatcheu qui offrit à la 93ème minute la victoire à son équipe ou la triste démonstration face à Feyenoord en Conférence League (0-3). Depuis le début de la saison, l’équipe de Fabio Celestini n’a engrangé qu’un maigre point du côté du Kybunpark de Saint-Gall (2-2).
Ce mauvais départ les fait donc pointer à la neuvième place du classement, juste devant le Lausanne-Sport et ses zéro point. Du côté de la Coupe de Suisse, les Bleu et Blanc ont été s’imposer face au SC Cham, club pensionnaire de Promotion League, grâce à une réalisation de Ibrahima Ndiaye, un score maigre qui reflète un certain mal-être dans le vestiaire suisse-allemand. C’est donc dans cette spirale négative que doit réussir à s’engouffrer le Servette FC ce dimanche 22 août à 16 heures 30 afin de remporter leur deuxième victoire mais il faudra malgré tout faire attention à un quelconque réveil de leur part.
Hormis l’équipe masculine dimanche, il faudra apporter un maximum de soutien à notre équipe féminine qui affronte Åland United samedi à 19 heures dans le cadre de la Champions League et ainsi espérer atteindre les barrages.