Christopher Routis arrive tout juste à trente ans, c’est l’âge de la sagesse ou celui du début de la déchéance, tout dépend de l’individu. En ce qui concerne Christopher, on serait tenté de le comparer à un bon vin: Il se bonifie avec l’âge et il a pris de la bouteille. Christopher c’est notre pote à tous, un gars sympa mais surtout un joueur performant qu’il faut à tout prix prolonger, ne serait-ce que pour lui éviter l’affront de continuer sa carrière dans le canton de Vaud (les dernières nouvelles l’envoyant dans le triste club de Stade-Lausanne Ouchy…)

Considéré comme le porte bonheur des grenat, le robuste défenseur central du Servette FC a connu les deux montées du club grenat en Super League (2011 et 2019). Très apprécié des supporters et des joueurs, il a également un sens de l’humour extrêmement développé, il m’avait par exemple annoncé sans trembler des genoux « Tu verras, je vais mettre un coup-franc » farceur va.

Il est vrai que cette saison, Christopher Routis n’est entrée que de manière ponctuelle. Barré par la paire Rouiller-Sasso, le français est souvent entré au milieu de terrain histoire d’apporter toute sa technique et sa vista (…) mais a surtout amené son impact physique au milieu dans les dernières minutes. Après la crise sanitaire, il a été bien plus qu’un remplaçant, faisant mieux que de dépanner lorsque Sasso ou Rouiller tiraient la langue.

Certains pourront tenter de justifier une non prolongation de contrat par l’envie de promouvoir des jeunes à commencer par le jeune Vouilloz. Si Servette a envie d’être un club formateur c’est son droit et peut-être son devoir par rapport à son projet… en revanche être un jeune joueur doit avoir de la concurrence et ne pas bénéficier de passe-droit. La réalité des choses est pourtant simple: Vuilloz est un bon numéro 4 dans la hiérarchie et ne demande qu’agrandir mais Servette a besoin de Routis encore au moins une année en plus ne serait-ce que pour la logique sportive, car avoir un banc de 2ème ligue inter n’est pas concevable en Super League, la déroute dans l’Oberland bernois aura apporté du poids à cette affirmation.

Beaucoup ont tendance à l’oublier mais si Servette peut compter sur un attaquant qui marque des buts en la personne d’Alex Schalk, c’est en partie grâce à Routis qui a très légèrement insisté une bonne soixantaine de fois afin de faire venir le néerlandais à Genève alors que les deux hommes évoluaient encore à Ross County, en Écosse.

Ambianceur, défenseur exemplaire, amoureux, du club, supporter du Paris Saint-Germain (Roh ça va on peut déconner non ?), les qualités sont nombreuses chez le numéro 3 du Servette FC, il serait utopiste de ne pas le prolonger ne serait-ce que pour le remercier de son comportement exemplaire mais aussi pour avoir une profondeur de banc digne de la Super League. En espérant que l’histoire d’amour entre Routis et Servette puisse se poursuivre car franchement, voir notre Routis avec le maillot du Stade-Lausanne Ouchy rien que d’y penser ça fait flipper non ?

Sacha Roulin