BSC Young-Boys-Servette FC: La saison est lancée!

BSC Young-Boys-Servette FC: La saison est lancée!

La Super League reprend avec une affiche de gala : ce samedi à 20h30, le Servette FC se rend au Wankdorf pour y défier les Young Boys. Une rencontre de haut de tableau pour lancer la saison 2025–2026 entre deux équipes ambitieuses.

Lors de leur dernière confrontation officielle, en mai dernier, les deux formations s’étaient quittées sur un score nul et vierge (0–0). Un match cadenassé, où la prudence avait pris le pas sur les occasions. La saison passée, les Young Boys ont terminé à la 3ᵉ place du championnat, juste derrière le Servette FC. Un résultat en deçà de leurs ambitions, que les Bernois chercheront à corriger dès l’ouverture de cet exercice.

La perf’ du dernier match

Le mardi 23 juillet, le Servette FC a parfaitement lancé sa saison européenne en s’imposant 1–0 sur la pelouse du Viktoria Plzeň, lors du match aller du 2ᵉ tour qualificatif à la Ligue des champions. Un succès construit avec sérieux, grâce à un but rapide de Samuel Mráz et une prestation défensive solide. Cette victoire à l’extérieur, acquise face à un adversaire expérimenté, offre aux Grenat un avantage précieux avant le retour à Genève. Surtout, elle leur donne un réel élan de confiance au moment d’aborder ce premier choc de championnat contre les Young Boys.

La forme de l’adversaire

Les Young Boys abordent ce premier rendez-vous de la saison avec une préparation estivale en demi-teinte. Après une victoire convaincante contre Kriens (4–1), ils ont enchaîné un nul face à Huddersfield (1–1), puis une défaite spectaculaire contre Bochum (4–5). Une série de résultats contrastés qui témoigne d’un collectif encore en rodage, notamment sur le plan défensif.

Parmi les recrues estivales, deux noms se démarquent : Edimilson Fernandes, revenu en Suisse après plusieurs saisons en Bundesliga, qui apporte expérience et volume au milieu ; et Alan Virginius, définitivement transféré après un prêt concluant, qui amène vitesse et percussion sur les ailes.

Plusieurs individualités se sont également mises en évidence. Chris Bédia, ancien attaquant servettien, a inscrit trois buts lors des matchs amicaux, confirmant sa montée en puissance. Et surtout, Marvin Keller, 23 ans, s’impose dans les buts comme une valeur sûre. Titulaire lors de la deuxième partie de saison passée, il semble avoir définitivement gagné la confiance du staff bernois.

Un contraste notable avec Servette, où l’incertitude règne encore concernant le poste de gardien. Entre Joël Mall et Jérémy Frick, aucune hiérarchie claire ne semble encore s’être imposée à l’heure d’aborder ce premier match.

Les Servettiens à suivre

Côté grenat, Samuel Mráz s’est illustré dès le début de saison en marquant l’unique but du match contre Plzeň. Attaquant mobile et opportuniste, il a su saisir sa chance et pourrait bien à nouveau se montrer décisif face à une défense bernoise en quête de repères.

Autre joueur à surveiller : Jérémy Guillemenot. Auteur d’une saison passée compliquée avec peu de temps de jeu et une efficacité en berne, l’attaquant espère rebondir sous les couleurs grenat. Son profil de joker offensif pourrait s’avérer précieux en sortie de banc, notamment pour dynamiser la fin de match ou apporter une solution différente dans les phases de transition.

 

Le SFC entame sa saison ce samedi au Wankdorf, avec un déplacement ambitieux chez les Young Boys. L’objectif : lancer idéalement l’exercice 2025–2026 face à un rival direct et confirmer la belle dynamique née de la victoire européenne à Plzeň.

📆 Rendez-vous ce samedi 27 juillet à 20h30 : une affiche de prestige, un choc au sommet, une saison à écrire ensemble.
Allez Servette !

 

 

 

 

 

Servette FC frappe fort à Plzeň : une victoire précieuse sur la route de la Ligue des Champions

Servette FC frappe fort à Plzeň : une victoire précieuse sur la route de la Ligue des Champions

Le Servette FC a réalisé une performance solide ce mardi soir en s’imposant 1-0 face au Viktoria Plzeň, au Doosan Arena, lors du match aller du deuxième tour qualificatif de la Ligue des champions.Cette victoire acquise à l’extérieur devant un peu plus de 11’000 spectateurs, dont environ 200 Servettiens, donne de l’élan aux Grenat avant le retour à Genève le mercredi 30 juillet à 21h00.

Une première période décisive 

Dès les premières minutes, Servette a montré ses intentions offensives. À la 13e minute, Giotto Morandi a délivré une passe millimétrée à Samuel Mráz, qui a trompé le gardien tchèque d’un tir enroulé du pied gauche. Ce but, le seul du match, a permis aux Genevois de prendre l’avantage et de gérer la suite du match avec une solide défense, de la maîtrise et, parfois, beaucoup de chance.
Mais surtout, grâce à un Joël Mall spectaculaire, qui a posé un véritable mur devant son but.

Joël Mall, le mur genevois

Si le Servette FC repart avec la victoire, il le doit en grande partie à son dernier rempart : Joël Mall. Élu homme du match, le portier genevois a multiplié les interventions décisives pour préserver la cage grenat.

À la 27e minute, il détourne avec brio une tête à bout portant de Vydra, consécutive à un centre venu de la droite.
Juste avant la pause, il réalise une envolée spectaculaire pour repousser une frappe enroulée de Šulc qui prenait la direction de la lucarne.
Puis, à la 68e, il s’illustre avec une double parade de grande classe : d’abord sur une frappe lourde de Ladra, puis en bloquant le ballon au sol sous la pression adverse.

Impeccable dans ses sorties, autoritaire sur sa ligne et rassurant pour toute sa défense, Mall a écoeuré les attaquants adverses. Véritable muraille, il incarne à lui seul la solidité défensive servettienne affichée ce soir.

Une défense compacte et disciplinée

Solide et bien en place, le bloc défensif genevois a su faire front face aux offensives tchèques. Emmenés par un trio Rouiller–Baron–Séverin vigilant et appliqué, les Grenat ont fait preuve d’une grande rigueur collective.

Au milieu, Cognat et Stevanovic ont parfaitement alterné phases de pressing et conservation du ballon, permettant à Servette de gérer son avantage avec lucidité. Sans jamais céder à la panique, les Genevois ont su contenir la pression et exploiter intelligemment les espaces en contre-attaque.

 

Des ajustements tactiques bien sentis 

Les deux entraîneurs ont tenté de faire basculer la rencontre à leur avantage grâce à des changements stratégiques.

Côté Plzeň, les entrants Durosinmi, Havel et Kabongo ont apporté un souffle offensif supplémentaire, remplaçant Adu, Memic, Ladra, Červ et Vydra dans l’espoir de faire craquer la défense genevoise.

De son côté, le staff servettien a opté pour des changements plus défensifs et structurants. L’entrée de Guillemenot, Varela, Bronn et Srdanovic à la place de Mráz, Morandi, Baron et Antunes a permis de densifier le milieu et de verrouiller les espaces dans le dernier quart d’heure. Un choix payant qui a consolidé l’avance grenat jusqu’au coup de sifflet final.

Avec cette précieuse victoire à l’extérieur, Servette fait un grand pas vers le tour suivant de la Ligue des champions. Mais rien n’est encore joué : le match retour, prévu ce mercredi 30 juillet à 21h00 au Stade de Genève, s’annonce électrique.
Dans un stade que l’on espère en feu, les supporters grenat auront un rôle décisif à jouer pour pousser leur équipe vers une qualification historique.

FC Viktoria Plzen-Servette FC: le défi européen commence

FC Viktoria Plzen-Servette FC: le défi européen commence

Le Servette FC retrouve la scène européenne ce mardi 22 juillet à 19h en République tchèque, pour un rendez-vous aux allures de revanche. Opposés au Viktoria Plzeň en match aller du 2e tour qualificatif de la Ligue des Champions, les Grenat veulent franchir une nouvelle marche dans leur progression européenne. L’objectif est clair : poser les bases d’une qualification historique en ramenant un résultat positif avant le match retour à Genève.

 

Un air de déjà-vu

Les deux équipes se connaissent bien. En août 2024, Plzeň avait éliminé Servette aux tirs au but après deux matchs nuls (0-0). Un scénario frustrant qui trotte encore dans les têtes. Cette fois, le SFC revient avec plus de maturité, plus d’expérience et une nouvelle dynamique impulsée par Thomas Häberli, confirmé comme entraîneur principal après une demi-saison convaincante.

Sous sa houlette, Servette veut s’installer durablement parmi les grands du football suisse… et franchir enfin le cap européen qui lui échappe depuis trop longtemps.

 
Une préparation sérieuse et efficace

Pour préparer ce rendez-vous européen, Servette a disputé cinq matchs amicaux, remportant quatre d’entre eux. Seule ombre au tableau : une lourde défaite contre Lausanne-Ouchy (0-4). Mais le reste de la préparation a été très encourageant :

  • Victoire 1-0 vs Étoile Carouge (but de Stevanović)

  • Défaite 0-4 vs Lausanne-Ouchy

  • Victoire 1-0 vs Grenoble

  • Victoire 1-0 vs Neuchâtel Xamax

  • Victoire 3-2 vs Saint-Étienne (buts notamment de Guillemenot et Mráz)

Jérémy Guillemenot, très actif, s’est illustré par deux buts et une belle entente avec les milieux créateurs. Samuel Mráz, arrivé cet été, a lui aussi ouvert son compteur, montrant des qualités de finition précieuses. Avec trois clean sheets en cinq rencontres, la défense semble également prête à répondre au défi tchèque.

 

L’adversaire : expérimenté, solide à domicile

Le Viktoria Plzeň reste une référence sur la scène continentale. Tombeurs de Servette en 2024, les Tchèques ont entamé leur saison par une démonstration (5-1 contre Pardubice) et restent redoutables à domicile.

Leur force : un bloc compact, des transitions rapides, et des leaders comme Vydra ou Sulc. À Servette de répondre avec discipline et réalisme.

 

Les Servettiens à suivre

Jérémy Guillemenot semble avoir tourné la page d’une saison 2024-2025 compliquée, marquée par un manque de régularité et de confiance. Cet été, il s’est montré tranchant en match de préparation, trouvant à deux reprises le chemin des filets. Disponible, mobile et impliqué, il aborde cette campagne européenne avec une énergie nouvelle. Aligné à la pointe de l’attaque, il pourrait jouer un rôle clé dans ce premier acte.

À ses côtés ou en sortie de banc, Samuel Mráz représente une autre option crédible. L’attaquant slovaque, fraîchement arrivé, a rapidement su se montrer décisif en amical. Puissant, adroit dos au but et instinctif dans les derniers mètres, il apporte un profil complémentaire à celui de Guillemenot. Dans un match où chaque opportunité comptera, il pourrait bien peser lourd.

 

Ligue des champions: Servette fixé sur son sort en cas de qualification

© Blick / Diego Buccino

 

Le Servette FC s’apprête à disputer un rendez-vous européen capital face à un adversaire qu’il connaît bien. À Plzeň, il ne s’agira pas seulement de prendre une option sur la qualification : il s’agira d’affirmer, dès l’entame de la saison, que le SFC veut franchir un cap sur la scène continentale. Face à un Viktoria solide et expérimenté, les Grenat devront faire preuve de caractère, de rigueur et d’efficacité. Ramener un bon résultat de République tchèque, ce serait plus qu’un exploit : ce serait une déclaration d’intention. En ce mardi de juillet, on espère repartir de Bohême avec autre chose qu’un simple souvenir : un avantage à défendre à la Praille. Rendez-vous mardi 22 juillet à 19h00 pour soutenir le SFC dans son rêve européen.

Allez Servette !

 

 

 

Entretien Exclusif :  Steven Lang, le goût du jeu et de la transmission

Entretien Exclusif : Steven Lang, le goût du jeu et de la transmission

Il y a des clubs qui comptent plus que d’autres. Pour Steven Lang, le Servette FC n’a jamais été un club comme les autres : c’était une destination de cœur, un lieu d’attachement profond. Avant même d’y jouer, il en connaissait l’histoire, la résonance, la couleur Grenat. Son père, lui aussi footballeur, avait un jour été approché par le club. Quelques années plus tard, c’est le fils qui concrétise ce lien resté symbolique.

D’abord en 2012, dans un contexte sportif difficile, puis surtout en 2017, lorsqu’il choisit de revenir en Challenge League pour s’inscrire pleinement dans le projet de remontée. Ce retour, il le fait par conviction, à contre-courant, refusant des propositions plus confortables pour honorer une fidélité personnelle. Joueur de mouvement, adepte du dribble et du jeu porté vers l’avant, Steven Lang garde en mémoire des images simples mais inoubliables : la pelouse de la Praille, les attaques côté gauche, la ferveur de la section Grenat.

Aujourd’hui reconverti comme agent de joueurs et consultant, il reste fidèle à ce qu’il a toujours incarné : un football sincère, exigeant, habité par le respect du jeu et des autres. Dans un monde parfois pressé d’oublier, Steven Lang impose, avec discrétion, l’élégance rare de ceux qui tiennent parole.

Dans cet entretien, il revient avec lucidité et passion sur les étapes fortes de sa carrière, et sur ce que Servette représente encore pour lui aujourd’hui. 

 

Du Jura à la Praille

Servettiens.ch : Tu es né à Delémont, dans le Jura. Comment as-tu découvert le football ?

Steven Lang : Mon père jouait en Challenge League à l’époque. Tous les week-ends, j’étais au bord du terrain pour le suivre. C’est là que j’ai attrapé le virus! Au départ, c’était pour l’imiter, mais j’ai rapidement développé ma propre passion. Très tôt, c’est devenu une évidence. Je me souviens qu’à 7 ou 8 ans, je disais déjà à tout le monde que je voulais être footballeur professionnel. Ce n’était pas juste un rêve de gamin : c’était une décision intérieure.

Servettiens.ch : Tu quittes ta région très jeune pour intégrer les centres de formation. Comment vis-tu ce départ ?

Steven Lang : J’avais 12 ans quand j’ai intégré le centre de préformation de Payerne. C’était le pôle des meilleurs jeunes Romands. La semaine, je m’entraînais là-bas, et le week-end, je jouais avec le FC Bâle. Au début, c’est dur : tu quittes ta famille, ton cadre, tu es encore un enfant. Mais très vite, ma passion a pris le dessus. Je savais que c’était le chemin à prendre si je voulais réussir. Il fallait faire des sacrifices, et j’étais prêt à les faire.

Servettiens.ch : Tu rejoins ensuite le centre de formation du FC Nantes, où tu côtoies Dimitri Payet. C’était comment ?

Steven Lang : C’était une expérience exceptionnelle. À l’époque, Nantes avait le meilleur centre de formation de France. J’avais 16 ans, je partageais ma chambre avec Dimitri Payet. Au départ, j’étais devant lui dans la hiérarchie. Et puis, petit à petit, il m’a dépassé. Le talent a parlé. Il avait quelque chose de plus, tout simplement. Mais c’était une super période, très formatrice. Là-bas, tu apprends à te débrouiller seul. L’exigence est permanente. Quand je suis revenu en Suisse, j’étais plus fort mentalement. J’avais appris à survivre dans un environnement ultra-compétitif.

Servettiens.ch : Ta carrière t’a mené dans de nombreux clubs en Suisse. Tu le vois comme une richesse ou un regret ?

Steven Lang : C’est un peu les deux. J’ai parfois été impatient, et je pense que j’ai manqué de stabilité. Dès que je jouais un peu moins, je voulais partir, rebondir ailleurs. Avec le recul, j’aurais peut-être dû me poser plus longtemps dans un club, construire dans la durée. Cela dit, j’ai aussi vécu de très belles expériences. À Grasshopper, par exemple, on a joué le titre contre le grand FC Bâle de Salah, Shaqiri et Xhaka. C’est une saison que je n’oublierai jamais. Chaque club m’a appris quelque chose, humainement et sportivement.

Servettiens.ch : Tu te définis comme un joueur de style « dribbleur ». Tu peux nous en dire plus ?

Steven Lang : Oui, c’est ce qui me définissait le mieux. J’étais un joueur porté sur le dribble, la spontanéité, le jeu offensif. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était provoquer, tenter, créer des décalages. Je ne me suis jamais vraiment focalisé sur les statistiques, et c’est peut-être ce qui m’a pénalisé à certains moments de ma carrière. J’accordais plus d’importance au geste, à l’élan, à l’émotion qu’au rendement pur. J’étais un joueur de rue, un amoureux du ballon. Ce qui comptait pour moi, c’était de jouer, d’apporter du panache. Et je crois que les supporters l’ont ressenti.

Servette, le choix du cœur

Servettiens.ch : En 2012, tu rejoins le Servette FC. Qu’est-ce que ce club représente pour toi ?

Steven Lang : C’est une histoire particulière. Mon père avait reçu une offre du Servette à 20 ans, qu’il avait refusée pour rester près de ma mère. Quand l’opportunité s’est présentée pour moi, c’était comme une boucle qui se bouclait. J’aimais déjà ce club : le Grenat, le stade, l’histoire. Quand tu joues à Lausanne et que tu affrontes Servette à la Praille, tu sens tout de suite que c’est un club à part. Dès que j’ai su qu’ils s’intéressaient à moi, je n’ai pas hésité. J’y suis allé en prêt, parce que le club ne pouvait pas assumer mon salaire à l’époque, mais pour moi, c’était un vrai choix de cœur.

Servettiens.ch : Tu reviens au Servette FC en 2017, alors que le club est en Challenge League. Pourquoi ce retour ?

Steven Lang : À ce moment-là, je suis sous contrat avec Saint-Gall, mais je joue peu. Je suis prêté à Schaffhouse par Murat Yakin, et là, j’ai une demi-saison incroyable : 14 buts en huit ou dix matchs. GC me propose alors de revenir en Super League avec eux. Mais quand Servette m’appelle, je refuse cette offre. Pour moi, c’était clair : je leur devais quelque chose. J’étais dans l’équipe lors de la relégation de 2013, et je ne m’étais jamais senti en paix avec ça. Revenir pour aider le club à remonter, c’était une sorte de réparation personnelle.

Servettiens.ch : Comment vis-tu cette nouvelle aventure servettienne ?

Steven Lang : Franchement, c’était magnifique. Il y avait un vrai projet avec l’ambition claire de remonter. L’ambiance dans le vestiaire était incroyable. On avait une équipe avec Routis, Stevanovic, Wüthrich, Schalk… Franchement, même en Super League, cette équipe aurait fini dans les cinq premiers. Et les débuts de saison sont bons, j’enchaîne les titularisations, je me sens bien. On a vraiment l’impression d’être sur une lancée qui peut tout emporter!

Une blessure, un autre rôle à jouer

Servettiens.ch : Mais tu te blesses gravement dès le début de la saison 2018-2019…

Steven Lang : Oui, après sept matchs, je me blesse gravement au genou à l’entraînement, la veille d’un match de coupe. J’ai 32 ans, et je sais tout de suite que la saison est finie. C’est très dur, parce qu’on est en pleine dynamique, je suis performant, l’équipe tourne. Et puis tout s’arrête. Je mets plus d’un an à revenir. C’est long, très long, mais je m’accroche parce que je sais qu’on va monter en Super League, et je veux revenir pour vivre ça

Servettiens.ch :Tu fais partie du groupe qui remonte en 2019. Quelle place tu te donnes dans cette réussite ?

Steven Lang : C’est une fierté, bien sûr, mais j’ai aussi un goût d’inachevé. Je n’ai joué que sept matchs cette saison-là. Mes potes ont fait le boulot, et moi j’étais en tribune. Je fais partie du groupe, oui, mais je n’ai pas pu contribuer comme je l’aurais voulu. C’est frustrant, même si, collectivement, j’étais heureux qu’on atteigne cet objectif.

Servettiens.ch : Tu anticipes ta reconversion dès 30 ans. Pourquoi si tôt ?

Steven Lang : Parce que j’ai vu trop de joueurs arrêter leur carrière et se retrouver sans rien. Peu importe l’argent ou les titres, quand le foot s’arrête, il faut une suite. Alors j’ai commencé très tôt à me former : cours de langues, réflexion sur mes envies… J’ai hésité entre devenir coach, directeur sportif ou agent. J’ai aussi passé mes diplômes d’entraîneur. Mais quand l’agence SBE Management m’a proposé un rôle, j’ai accepté. J’étais conseillé par les frères Degen depuis 2016, et ça me paraissait naturel de continuer avec eux. Aujourd’hui, je suis responsable de la Suisse romande chez SBE.

Servettiens.ch : Quel type d’agent es-tu devenu?

Steven Lang : Avec les jeunes, j’ai un rôle de grand frère. J’essaie de leur transmettre ce que j’ai vécu : les sacrifices, la pression, l’importance de choisir les bons clubs. Avec les pros, c’est un travail plus classique, sur les contrats, les transferts. Mais dans tous les cas, ce que je cherche, c’est une relation de confiance. Je ne veux pas être juste un intermédiaire. Je veux suivre mes joueurs, comprendre leur mentalité, les aider à progresser. Et parfois, ça veut dire leur dire non. Un bon agent, ce n’est pas celui qui trouve un club vite, c’est celui qui pense à la carrière sur cinq ans.

Servettiens.ch : Quel regard portes-tu sur le football actuel ?

Steven Lang : Le football a beaucoup changé. Il y a de moins en moins d’artistes, de joueurs créatifs. Beaucoup de clubs sacrifient le jeu pour le résultat. Je comprends, mais ça me manque. Les jeunes joueurs aujourd’hui sont talentueux, mais aussi très impatients. Ils veulent tout, tout de suite. Le système les pousse à ça : les clubs misent sur la revente rapide. Parfois, des jeunes sont propulsés en équipe première à 17 ans, alors qu’ils ne sont pas prêts. Et derrière, s’ils échouent, on les oublie. C’est violent.

Servettiens.ch : Et le Servette aujourd’hui?

Steven Lang : Je suis fier d’avoir participé, même un peu, à remettre le club en Super League. Aujourd’hui, Servette a de l’ambition, une bonne communication, une vraie identité. Quand je vois Frick, Stevanovic ou Cognat, je suis admiratif. Et l’ambiance à la Praille, quand elle est pleine, c’est quelque chose. Mes meilleurs souvenirs, c’est quand je dribble côté gauche et que j’attaque vers la section Grenat. Tu sens que les gens poussent. C’est pour ces moments-là que tu joues au foot.

© Éric Lafargue/Servette FC

 

Servette FC – Lausanne-Sport (3-3) : “The Last Dance” et des Grenat européens

Servette FC – Lausanne-Sport (3-3) : “The Last Dance” et des Grenat européens

Le Servette FC visait une troisième victoire consécutive, synonyme de qualification pour les barrages de la Ligue des champions, lors de leur rencontre face au FC Lausanne-Sport, ce dimanche à 18h00.

 

Ce qu’il faut retenir

Pour cette dernière rencontre de la saison, quelques 17’329 spectateurs ont profité une dernière fois du spectacle sur le terrain et d’une Tribune Nord en feu. Miroslav Stevanovic, fraîchement élu MVP de la saison par les fans servettiens, avait à cœur d’apporter la victoire, qui a permis de décrocher la deuxième place de Super League. À noter également le retour de Jérémy Frick, qui a retrouvé le brassard de capitaine.

Le LS, de son côté, n’avait plus remporté de match depuis la première rencontre des play-offs face aux Young Boys.

Le fil du match

D’entrée de jeu, les Grenat se créent une première occasion, portés par l’ambiance survoltée de la Tribune Nord. Bien décidés à imposer leur rythme, ils frôlent l’ouverture du score à la 10e, lorsque Micha Stevanovic sert Théo Magnin en retrait, mais la frappe de ce dernier s’envole au-dessus. Une minute plus tard, Timothé Cognat manque également le cadre.

Cependant, les Lausannois ne se laissent pas dominer et Fousseni Diabaté se retrouve seul face à Jérémy Frick, qui réalise un bel arrêt, en y laissant un peu du sien. Ce sont finalement les Genevois qui ouvrent le score grâce à une superbe ouverture d’Alexis Antunes, trouvant Stevanovic dans la profondeur. Ce dernier ne tremble pas et bat Karlo Letica.

La seconde période démarre sur les chapeaux de roues. Les Lausannois reviennent rapidement au score grâce à Souleymane Ndiaye, buteur à la suite d’un corner. Mais Servette réagit aussitôt : Enzo Crivelli, pour son dernier match sous le maillot grenat, profite d’une erreur défensive pour redonner l’avantage à son équipe.

Alors qu’on croit le match parti pour se calmer, le FC Lausanne-Sport égalise quelques minutes plus tard sur une réalisation de Teddy Okou. La rencontre s’emballe alors totalement, aussi intense sur le terrain qu’en tribunes. Les occasions se multiplient, tout comme les fautes, et le match devient indécis, pouvant basculer à tout moment.

C’est dans cette atmosphère électrique que Thomas Häberli décide de faire sortir Kutesa et Crivelli, tous deux ovationnés par le public pour leur prestation et leur engagement tout au long de la saison. On pense alors assister à une fin de match plus calme, mais les 22 acteurs en ont décidé autrement. Alioune Ndoye redonne l’avantage à Servette d’une tête bien placée pour le 3-2. Dans les arrêts de jeu, Fabricio Oviedo inscrit un superbe but d’une madjer, scellant le score à 3-3.

Avec ce match nul spectaculaire, les Grenat terminent la saison à la deuxième place, deux points devant les Young Boys, et valident ainsi leur billet pour les barrages de la Ligue des champions.

Le tournant du match

L’égalisation lausannoise, signée du numéro 47, sonne comme un réveil pour les Grenat. Ce but libère les deux formations, qui se découvrent davantage. En l’espace de quelques minutes, le public genevois assiste alors à quatre nouveaux buts, dans une fin de match complètement débridée.

Le joueur du match

En cette fin de saison, il convient de remercier l’ensemble de l’équipe pour cette belle deuxième place au classement. Un mot également pour le public genevois, venu en nombre cet après-midi, comme tout au long de la saison, pour soutenir les siens. Le numéro 17 servettien, Dereck Kutesa, visiblement ému après la rencontre, a tenu à exprimer sa gratitude envers la Tribune Nord pour son soutien indéfectible.

 

Cette fin de saison a offert buts, spectacle et des larmes. Servette termine la saison par un match nul lors du derby du Lac, un résultat suffisant pour assurer sa qualification aux barrages de la Ligue des Champions. On remercie toute l’équipe, le staff ainsi que joueurs pour cette belle saison. Rendez-vous la saison prochaine !

 

Photos : Julien Thurnherr

 

Le Directeur sportif René Weiler quitte le Servette FC !

Le Directeur sportif René Weiler quitte le Servette FC !

Une page se tourne. Pressenti il y a quelques jours déjà, le mariage entre l’entraîneur vainqueur de la Coupe et les Grenat est rompu. La rapide publication d’un communiqué indique que cette décision n’a sûrement pas été prise hâtivement…

 

Au lendemain du match nul face à Lausanne-Sport (3-3), qui qualifie Servette en 2e tour qualificatif de Champion’s League, le club a publié un sobre communiqué de presse pour annoncer la fin de collaboration avec René Weiler. C’est d’un commun accord que les deux parties ont décidé de se quitter, selon encore une fois le communiqué…

Des divergences de vision

À la lecture d’articles parus dans la presse, notamment la Tribune de Genève, il apparaissait que des divergences existaient entre l’entraîneur vainqueur de la Coupe de Suisse 2024 et le board. C’est en ce sens que le communiqué officiel confirme cette hypothèse :

“Cette décision fait suite à des évolutions structurelles au sein de l’organisation du club, ayant entraîné des divergences de vision.”

Cette séparation pourrait-elle marquer un retour de l’ex-dirigeant sur un banc? Cela est fort possible au vu de la temporalité de cette décision et des (belles) années restant pour officier au poste d’entraîneur (51 ans). Mais pour quel club ? Cela restera encore un mystère…

Un héritage à pérenniser 

À l’instar du club, Servettiens.ch remercie vivement René Weiler pour ses deux années au Servette FC, qui auront donné de multiples émotions aux fans entre le parcours européen (8e de finale de Conference League) et la victoire en Coupe de Suisse face à Lugano.

Si son année comme directeur sportif aura été plus compliquée vu de l’extérieur, avec visiblement des manques de moyens pour apporter sa vision, force est de constater que le Suisse-allemand a placé l’Académie au centre du projet grenat avec de nombreux jeunes ayant eu l’occasion d’éclore sous sa direction (particulièrement Keyan Varela, Tiemoko Ouattara, Theo Magnin et Loun Srdanovic). C’est un bel héritage à pérenniser!

Désormais, le Servette FC semble se diriger vers une commission sportive. Des rumeurs laissent entendre que Gérard Bonneau, le recruteur à succès des années 2018-2021, et Alain Geiger, entraîneur de la remontée en Super League, pourraient être aux manettes de la saison prochaine. 

 

Photos : Victor Perrin (couverture) ; Maxime Sallin (célébration Coupe de Suisse)