FC Lucerne – Servette FC (2-0): Du mieux, mais une nouvelle défaite dans les valises

FC Lucerne – Servette FC (2-0): Du mieux, mais une nouvelle défaite dans les valises

Deuxième match de la semaine et deuxième défaite pour le SFC, sur le score similaire de 2 buts à 0. Pour autant, les similitudes s’arrêtent là tant le contenu donne (enfin!) des motifs d’espoir.

Servette a sans doute joué son meilleur match dans le jeu depuis la reprise mais s’incline tout de même sur un score très sévère au vu de la rencontre, la faute à une maladresse offensive assez incroyable et à une efficacité lucernoise tout aussi incroyable dans les 16 mètres adverses. Les circonstances sont une chose, la réalité comptable en est une autre : avec cette 3e défaite consécutive en championnat, les « Grenat » s’installent dans la zone de relégation avec (déjà) 5 points de retard sur le 6e et dernier qualifié pour le tour final qui désignera le Champion de Suisse 2023/24.

Le Match

Paradoxalement, Servette a peut-être produit son meilleur match depuis le début de la saison en terme de contenu. Ce n’est évidemment pas encore l’extase, mais il y a réellement du mieux. Ce dimanche, les servettiens ont totalement dominé la partie, subissant en fin de compte un petit hold-up, en attestent les chiffres qui confirment l’impression visuelle : 65% de possession de balle vs 35% pour Lucerne, 28 tirs à 8, 8 tirs cadrés à 2, 11 corners à 1 et on pourrait encore en ajouter.

Mais le football, ce n’est pas les chiffres et, on ne le savait pas encore, mais la rencontre était pliée dès la 18e minutes après le 2-0 de Max Meyer, parti bien trop facilement dans le dos de la défense servettienne sur un contre éclair, concrétisant un réussite lucernoise insolente. Pour illustrer ces dires, un chiffre à mentionner: Lucerne est arrivé à la mi-temps avec un avantage de 2 à 0 alors que l’équipe de Suisse centrale n’a cadré qu’un seul tir lors des 45 première minutes, le premier but étant inscrit par Bolla contre son camp…

Côté genevois? Et bien c’est tout l’inverse. Avec une jouerie ressemblant un petit peu plus à ce que l’on avait l’habitude de voir sous Geiger, Servette a complètement dominé son adversaire du jour, Cognat et Ondoua touchant beaucoup plus de ballons que lors des matchs précédents où ceux-ci voyaient les balles leur passer par-dessus la tête, direction l’attaque. Le hic, c’est qu’avec cette jouerie (un peu) retrouvée, Servette est aussi retombé dans ses travers à la finition.

Incroyablement maladroits, les « Grenat » ont plus ou moins tout raté dans les 20 derniers mètres adverses. Stevanovic incapable de marquer alors qu’il s’est retrouvé par deux fois seul dans les 7 derniers mètres, dont une avec le gardien au sol, Crivelli imprécis dans son dernier contrôle ou son dernier dribble, Cognat, Ondoua, Baron, Bolla ou encore Kutesa auteurs de tellement de frappes non cadrées ou beaucoup trop faibles pour inquiéter le gardien adverse. Servette manque de hargne dans le dernier geste et cela lui coûte cher dans un match comme celui-ci.

Et lorsqu’enfin, Kutesa arrive à toucher la tête de Crivelli entre 2 défenseurs lucernois, c’est Lorentz qui fait une parade monumentale du pied avant que Stevanovic ajuste la transversale à 3 mètres des buts alors que Lorentz ne s’est pas encore relevé de sa parade. Bref, Servette a manqué de réussite, certes, mais il a aussi et surtout manqué d’une hargne qui force le destin dans ce genre de rencontre. 

Les joueurs

Individuellement, il y a eu de tout ce dimanche avec un point commun pour chacun: un gros goût d’inachevé.

Prestation très paradoxale pour Frick qui n’aura eu quasiment rien à faire tout au long du match mais qui est tout de même légèrement fautif sur le csc de Bolla. Sa sortie n’est pas franche et il ne fait que dévier légèrement le ballon sur Bolla.

Bolla, on y revient. Avec Baron, il aura peut-être été l’homme le plus décisif de ce match, dans le mauvais sens du terme malheureusement. Sur le premier but, Baron se fait balader de son côté avant que Bolla inscrive le CSC malchanceux dont on a déjà parlé. Sur le second but, Baron rate son interception, puis laisse Okou tranquillement jouer en se tenant à 2m de lui. De l’autre côté, Bolla croit bon de jouer le hors-jeu au lieu de suivre Meyer qui fait un appel plein axe. Résultat: servi en profondeur avec un timing parfait par Okou, Meyer s’en va ajuster Frick en 1 contre 1. Une énorme passivité pour un second but d’école. Dans l’axe, Rouiller rate son interception sur se 2e but. En dehors de ça, pas grand chose à signaler, l’axe Rouiller-Séverin aura été solide en récupérant un nombre important de ballons.

Au milieu de terrain, si Douline est au-dessus de Ondoua à la récupération, force est de constater que la paire Ondoua-Cognat a plutôt bien fonctionné dans une configuration de match comme celle de dimanche, dans laquelle Servette domine le jeu. Propres à la construction, il leur manque tout de même le fait d’être plus décisif aux abords des 16m adverses. Antunes a, lui été très actif, comme d’habitude depuis quelques matchs. Ses prises de balle tout en mouvement font mal aux défenseurs, il lui manque pourtant aussi d’être plus juste dans la dernière passe, lui qui se retrouve régulièrement en bonne position près des buts adverses.

Sur les côtés, Kutesa et Stevanovic ont été actifs, voire très actif pour Stevanovic. Une multitude de débordements et de centres dont un splendide de Kutesa sur la tête de Crivelli dans les 5m adverses. Le fait d’avoir un Servette haut aura également servi leurs desseins, ceci les dispensant de longues courses de défense. Malheureusement, même constat ici que pour les autres joueurs, les deux ailiers genevois ont bien trop de déchets devant les buts et se doivent d’être plus efficace si Servette veut remonter au classement. Stevanovic a raté 2 énormes occasions, un duel 1 vs 1 avec le gardien et une frappe alors que le gardien était au sol. Kutesa manque également de justesse lorsqu’il se retrouve aux alentours de la surface (frappes trop molles ou non-cadrées, dernière passe mal ajustée), malgré une capacité à éliminer son adversaire qui reste impressionnante. C’est trop et cela s’est payé cher. 

Enfin, Crivelli s’est démené devant au contact des centraux lucernois. Une belle tête sauvée par Lorentz, un crochet trop long sur ce même Lorentz et quelques situations dans lesquelles il aura manqué de finesse dans son contrôle de balle à son actif. Un match frustrant pour lui.

Du côté des joueurs entrés en cours de match, Bedia aura apporté du poids devant lors du dernier quart d’heure. Pour Rodelin et Guillemenot, c’est une autre histoire, leur entrée ayant été totalement transparente. L’apport de Rodelin dans l’effectif commence à poser questions.

Le Coaching

Inquiétant. L’apport de René Weiler semble aujourd’hui insuffisant. Il a eu du temps pour essayer de former son effectif à son style de jeu mais il n’y a pas d’amélioration depuis mi-juillet. Pire que cela, l’équipe semble sans maître à bord durant les matchs, la passivité du coach grenat étant assez effarante. Dimanche, le coach servettien a attendu le dernier quart d’heure pour effectuer son premier changement et pour prendre des risques. Pourquoi être aussi frileux alors même que Lucerne ne faisait que défendre depuis son 2e but?

C’est un sentiment de gâchis qui vient en tête lorsque l’on pense à ce que produit Weiler. Un effectif large pour la Super League lui a été offert et il n’en tire pas le maximum de par sa passivité à agir sur le cours du match. C’est insuffisant, à l’image de ce que montre l’équipe sur le terrain.

Tantôt Servette joue mal mais a de la réussite et de l’efficacité, tantôt Servette joue mieux mais est inefficace au possible, il est bien difficile, semble-t-il, cette saison d’aligner les planètes pour notre équipe. Pour autant, il reste de ce match des points positifs. Il faut rappeler que Servette a très largement dominé une équipe qui est aujourd’hui en tête de la Super League avec YB. Il reste beaucoup de matchs à jouer et Servette a un effectif profond lui permettant de faire face aux nombreuses prochaines échéances. A commencer par la réception de Winterthur, ce mercredi  soir.

Autant dire que la victoire sera impérative. Autant pour Servette que pour Weiler…

Allez Servette!

Servette FC – Slavia Prague (0-2): Dur apprentissage pour les Grenat

Servette FC – Slavia Prague (0-2): Dur apprentissage pour les Grenat

Pour sa Grande première en phase de groupes de l’Europa League et sous des trombes d’eau, Servette s’est un peu noyé face à une équipe tchèque beaucoup plus sereine et habituée à ces matchs-là. Inférieurs dans l’impact physique et offensif, les Servettiens ont dû s’incliner assez logiquement (0-2) lors de cette première journée.

Au niveau du rythme, de la maîtrise technique et de l’impact physique, Servette a découvert ce qu’est la Coupe d’Europe, jeudi soir, dans son stade de La Praille très bien rempli pour l’occasion (près de 20’000 personnes). Et pourtant, ce n’était «que» le Slavia Prague en face. Complètement dépassés dans tous les domaines en première mi-temps, c’est assez logiquement que les Genevois sont rentrés aux vestiaires avec un déficit d’un but (32e par Masopust).

Plus inquiétant, Servette n’a tiré que 2 fois lors de ce premier acte pour 2 frappes non-cadrées. Plutôt solide défensivement, les coéquipiers de Frick ont souffert de leur incapacité à réussir à s’installer dans le camp adverse, ce qui aurait permis de faire souffler la défense. À la place? Un festival de pertes de balles rapides, laissant l’arrière-garde constamment sous pression.

De meilleures intentions en deuxième mi-temps

Rentré avec de meilleures intentions en seconde période, Servette a montré un visage plus offensif malgré un 0-2 tuant le suspense à l’heure de jeu sur une grosse erreur de marquage sur corner (58e par Igoh). Malgré une domination dans la possession et un nombre de tirs plus important que son adversaire, il est difficile de sortir une action en particulier, les tirs étant tantôt non-cadrés, tantôt trop gentils pour mettre en difficulté le gardien du Slavia Prague Alex Mandous.

On aurait aimé que Servette puisse enflammer les dernières minutes en réussissant la réduction du score mais la maîtrise des tchèques n’aura pas donné le moindre espoir aux genevois.

Des enseignements à tirer

Individuellement, derrière, Séverin aura fait un gros match dans les duels et Bolla aura été intéressant dans sa capacité à répéter les efforts, ainsi que par sa technique. De l’autre côté, Mazikou a énormément souffert en première mi-temps, laissant des espaces énormes dans son dos. Bel apport offensif par contre en seconde mi-temps avec plusieurs rush balle au pied jusqu’aux 16 mètres adverses.

Au milieu, Douline aura été plutôt discret. Cognat, dans son rôle de relayeur aura encore fait du bien par sa technique, mais il n’a pas eu son apport offensif habituel avec également beaucoup de déchets sur coups de pied arrêtés. Belle mention pour Antunes qui aura été le seul à percuter en première mi-temps grâce à ses contrôles orientés en mouvement. Il a un peu baissé de pieds en seconde partie de match.

Devant, le trio n’aura pas pesé sur le match, étant contraint de toucher le ballon beaucoup trop loin du but adverse pour être dangereux.

Servette apprend lors de ces matchs et l’apprentissage est difficile. Mais il sera aussi sûrement bénéfique pour le reste de la saison et du championnat. En attendant, il reste 5 matchs aux « Grenat » pour aller chercher leur premier point en Europe et, qui sait, peut-être leur première victoire. Prochaine étape: le Stadio Olimpico de Rome pour y affronter l’AS Roma de Mourinho le 7 octobre prochain. Et on se réjouit déjà.

Entre temps, retour à la réalité du championnat avec le déplacement à Lucerne dès dimanche (16h30) pour essayer de se replacer au classement.

Retrouvez ici la galerie photo d’Arthur Miffon:

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Glasgow Rangers-Servette FC: Servette toujours en vie

Glasgow Rangers-Servette FC: Servette toujours en vie

Servette est encore en vie et c’est bien là l’essentiel. En s’inclinant 2-1 à Glasgow, les « grenat » se sont laissés toutes leurs chances de qualification lors d’un match retour qui s’annonce d’ores et déjà bouillant.

Une nouvelle fois plombés par des erreurs individuelles grossières, les genevois s’en sont de nouveau sorti assez miraculeusement. La maison grenat a une nouvelle fois plié, mais n’a toujours pas rompu. Rendez-vous mardi prochain à La Praille.

Une expulsion et un Mall impérial

On leur avait promis l’enfer à Ibrox Park, c’est à peu près ce qu’il s’est passé lors des 20 premières et des 30 dernières minutes. 20 minutes pour rentrer dans son match, ça peut passer en Super League, mais pas en Coupe d’Europe. Trop timide, Servette était mené 1-0 après 4 minutes et un penalty offert par la 2e bourde en 2 matchs de Douline dans ses 16m. Puis 2-0 après un quart d’heure de jeu. A la 60e minute, Servette était réduit à 10 (encore une fois) à cause d’un second carton jaune récolté par Douline et devait passer la dernière demi-heure à défendre son but tant bien que mal(l).

Si la responsabilité du gardien genevois pouvait être partiellement engagée sur le 2e but écossais, Mall a par ailleurs sauvé la baraque a plusieurs reprises lors de cette dernière demi-heure, gardant Servette en vie pour le match retour. Et comme, entre temps, Bedia avait pu réduire la score sur un penalty accordé par la VAR juste avant la mi-temps, c’est avec une petite défaite 2-1 que Servette va aborder le match retour devant son public. Un scénario pour lequel beaucoup auraient signé avant le match.

Une équipe avec du coeur

Ce mercredi soir, Servette a encore une fois montré son coeur et sa combativité dans un contexte et des circonstances hostiles et défavorables. Il va pour autant falloir commencer à gommer ces trop nombreuses erreurs individuelles qui ont pour effet que les « grenat » provoquent eux-mêmes ces circonstances défavorables. Entre l’expulsion stupide de Crivelli à Genk et le manque de jugement de Douline sur son second carton jaune mercredi, c’est 145 minutes de jeu (presque 2h30!!) que les servettiens ont dû disputées à 10 contre 11 en une semaine.

Avec les 2 penaltys quasiment identiques concédés de manière idiote par Douline (encore lui) sur les 2 derniers matchs, cela fait 2 matchs de suite que Servette offre un but à son adversaire et se met seul dans la difficulté. Il ne s’agit pas ici de pointer du doigt un ou des coupables et de leur jeter la pierre. Servette apprend de ces grands matchs auxquels il n’est pas habitué et se rend compte qu’il fait pour le moment encore trop d’erreurs individuelles pour être serein.

A eux de les gommer, dès ce samedi contre Saint-Gall pour le retour du championnat et pour rester accrocher au wagon de tête, puis mardi prochain lors d’une soirée qui s’annonce brûlante devant un stade quasiment plein pour, peut-être, s’offrir le droit d’affronter le PSV Eindhoven en Play-Off pour la Champion’s League. Dans le cas contraire, c’est la phase de groupe de l’Europa League qui s’offrira aux servettiens.

Et quelle que soit l’issue de cette double-confrontation, on se réjouit déjà de la suite!

Glasgow Rangers-Servette FC: « Tea time » pour les servettiens

Glasgow Rangers-Servette FC: « Tea time » pour les servettiens

Le voilà, le soir que l’on attendait tant depuis une semaine (sans faire injure au SLO) ! Après avoir sorti Genk au courage grâce à un match magnifique de combat et de résilience (et aussi grâce aux 2 pieds gauches d’Arokodare), Servette s’en va affronter les Glasgow Rangers dans leur chaudron d’Ibrox Park. On ne prend que peu de risque en affirmant qu’il s’agit là du plus gros défi sportif du SFC au 21e siècle. Mais cela tombe bien, car ce match arrive tout juste une semaine après ce qui restera également la plus grosse performance des « grenat » au 21e siècle.

Les Rangers, l’un des 2 clubs mythiques de Glasgow, créé en 1872, c’est 55 titres de champion d’Ecosse, 34 Coupes d’Ecosse et une Coupe des vainqueurs de Coupe (1971-72) dans l’armoire à trophées. Alors évidemment, ils souffrent depuis quelques années, comme tous les autres clubs des plus petits championnats, du déséquilibre de moyens avec les plus grands clubs européens. Mais ce club n’en reste pas moins un acteur majeur des compétitions européennes (Finaliste de l’Europa League en 2021-22), capable à tout moment d’une prestation magnifique, qui plus est dans son antre qu’est l’Ibrox Stadium (50’000 places), constamment incandescent lors des soirées européennes. Au 21e siècle, les Rangers, c’est 2 Finales d’Europa League tout de même et une 30e place actuellement au classement des clubs européens par l’UEFA (le fameux coefficient UEFA).

Poussés par leur public, les écossais mettront une pression terrible dès le début du match et il faudra être extrêmement solide pour revenir à Genève avec un résultat permettant de s’offrir un match retour à suspense. Si le jeu n’est pas forcément particulièrement léché du côté d’Ibrox Park, l’intensité et le défi physique imposés à l’adversaire font de ce déplacement un énorme challenge à lui tout seul pour les servettiens.

Alors Messieurs les « grenat », montrez-leur qu’après le siège de Genk, vous êtes prêt pour le combat de Glasgow!

Montrez-leur que ce Servette est plus qu’un onze-type et que malgré les nombreux absents (Lyng, Stevanovic, Frick, Antunes, Tsunemoto, Ondoua, Crivelli), c’est tout un groupe qui fait face, solidaire et prêt à en découdre!

Montrez-leur que désormais, le « tea time » se décline à la genevoise!

Offrez-nous un match retour de rêve en allant chercher un résultat!

Et offrez-vous 90 minutes fantastiques au retour devant 30’000 personnes chaudes comme la braise!

Vous nous avez fait rêver contre Genk, vous nous avez peut-être même ému au moment où ce penalty de Rodelin a terminé sa course dans la lucarne belge, après ces années de galère. Ce soir, ce n’est que du bonus. Profitez! Jouez ce match à fond, avec courage et caractère comme vous l’avez si bien fait jusque là!

De toute façon, pour nous, vous avez déjà tout gagné et, pour ça, MERCI !!

Allez Servette!!

FC Zürich-Servette FC (1-1): Un super Ligue punit Servette

FC Zürich-Servette FC (1-1): Un super Ligue punit Servette

Lors d’un week-end qui aura vu à peu près tout le monde faire match nul, Servette a une nouvelle fois raté l’occasion de faire le trou sur ses poursuivants en concédant le match nul après avoir mené sur la pelouse du Letzigrund. Cela devient une habitude relativement agaçante et qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour une éventuelle qualification pour une Coupe d’Europe la saison prochaine: Servette est incapable de tenir un résultat et de verrouiller un match qu’il domine pourtant assez largement. La faute à un manque de finition devant pour tuer le match? À des pertes de balles évitables au milieu? Toujours est-il que c’est déjà 4 points égarés sur les deux derniers matchs contre des adversaires plutôt faibles et c’est déjà trop. Servette va devoir remédier à ce mal pour ne pas aller à l’encontre de grosses désillusions en cette fin de saison.
Le match

Le début de match est habituel: Servette prend la possession et s’installe dans le camp adverse. Vont s’ensuivre 10 minutes (les 10 premières) presque parfaites pour les Grenat. Pressing haut, circulation de balle rapide et un Zürich complètement étouffé dans ses 20 mètres. Il ne manque qu’un but pour parachever probablement un des bouts de match les plus aboutis cette saison pour les genevois. Mais comme d’habitude également, Servette ne marque pas. Malgré une domination étouffante, les situations de buts sont même rares. Un tir non cadré de Kutesa et une petite tête de Bedia et c’est tout. Le reste? Des situations dangereuses sans tir à la clé plus que des occasions réelles. Et c’est le mal du Servette actuel, qui se caricature presque dans un excès de possession mais qui, une fois les 20m atteint manque d’idée et d’opportunisme.

Genevois et zurichois vont arriver à la pause sur un score nul et vierge malgré une possession de 83% en faveur des visiteurs (!). Le FCZ va par contre revenir en 2e période avec plus d’idée et le match va s’équilibrer avec une domination moins marquée des Grenat, qui vont marquer le pas à partir de l’heure de jeu et jusqu’aux premiers changements de Geiger autour de la 70e minute. L’entrée de Antunes pour Kutesa et de Crivelli pour Bedia va redonner du mordant à l’offensive genevoise. Et à la 73e minute, c’est Crivelli, tout juste entré qui va subtilement dévier un centre de Cognat pour le 0-1. Servette a fait le plus dur et va prendre 4 longueurs d’avance sur la 3e place. La leçon de Winterthur a été retenue, et cette semaine anglaise va se conclure de manière parfaite. Ça, c’est évidemment la théorie. La pratique c’est que les genevois ne vont pas tenir cet avantage plus de 5 minutes. Cespedes perd le ballon après un dribble raté au détriment de Conde dans sa moitié de terrain. S’ensuit un petit pont de ce dernier sur Cognat puis une passe sur Ligue, nouvelle recrue zurichoise entrée 2 minutes plus tôt. Ce dernier va avoir tout le temps de rater son contrôle, sans que personne ne vienne le déranger, et d’enchaîner une splendide frappe dans la lucarne gauche de Frick. Le score ne bougera plus et c’est même le « Z » qui aurait pu emporter la totalité de l’enjeu avec un peu plus de réussite en fin de match.

L’homme qui manque

On ne le voit pas beaucoup quand il est là. On le voit en fait presque plus quand il n’est pas là. David Douline manque énormément au milieu de terrain genevois depuis qu’il est absent. Sans faire injure à Cespedes, l’abattage de ce dernier n’a rien à voir avec celui de la sentinelle française. En terme de couverture de terrain, d’impact au duel et même de relance, un joueur comme Douline est seul au monde à son poste à Genève et, dans un match comme celui-ci, il aurait fait grand bien pour préserver le score. Depuis la reprise, Servette a gagné 2 matchs en championnat, à chaque fois avec le milieu défensif français sur le terrain. Depuis la reprise toujours, Servette a fortement déçu à 4 reprises: nul contre Sion, défaite écrasante à Saint-Gall, nul contre Winterthour et Zürich. Douline était absent lors de 3 de ces 4 matchs…David, reviens vite!

Les tops
  • Le Classement: Maintenir 2 points d’avance sur le 3e malgré 3 matchs sans victoire en championnat est une très bonne nouvelle. Bien sûr il va falloir se remettre à gagner. Mais la dernière ligne droite en championnat s’annonce passionnante. Avec le petit bonus de la Coupe de Suisse à venir également.
  • Enzo Crivelli: La situation ne doit pas être simple pour lui depuis le retour de Bedia. Il a très clairement perdu sa place de titulaire et doit se contenter de 20-25 minutes par match. Pourtant, son état d’esprit est toujours aussi combattif et fait un bien fou à l’équipe quand il rentre. Il reste sur 2 buts sur les 2 derniers matchs (Rotkreuz et Zürich). Un exemple.
  • Timothe Cognat: Match après match il impressionne. L’ancien de Lyon est partout. Cet après-midi, il se retrouve encore ailier gauche pour délivrer la passe décisive à Crivelli sur l’ouverture du score. Il ne lui manque plus qu’à être encore plus décisif devant le but sur ses frappes et il sera irrésistible. Un monstre malgré tout.
Le flop
  • Le manque de solidité: Se faire remonter une nouvelle fois après avoir mené est extrêmement frustrant, qui plus est lors de matchs dont on est largement dominateur. L’équipe doit vraiment travailler ces phases de match où elle mène et épurer son jeu dans ces moments-là, quitte à de temps en temps laisser de côté son idéologie de jeu pendant quelques minutes. Contre Winterthour et Zürich, c’est celle-là même qui nous aura fait perdre des points…Il ne s’agit pas de renier le jeu, il s’agit de limiter au maximum les possibilités laissées à l’adversaire de revenir en limitant les risques pris dans ces moments tendus.
Le chiffre: 14

Servette a déjà perdu 14 points depuis le début du championnat après avoir mené au score. La bonne nouvelle, c’est que les Grenat n’ont perdu aucun de ces matchs. Il s’agit donc de 7 nuls concédés après avoir mené au score. A titre de comparaison, le leader YB n’en a perdu que 4 après avoir mené au score, tandis que la lanterne rouge Winterthour en a perdu 17 en route. Les genevois font plutôt office de mauvaise élève en la matière et c’est bien dommage car, sans viser YB, l’avance sur le 3e du classement pourrait être beaucoup plus confortable actuellement…

La prochaine rencontre

Servette reçoit Lucerne dimanche prochain à 14h15 pour fêter les 20 ans du Stade de La Praille. Lucerne qui est la seule équipe à avoir perdu ce week-end, contre Bâle 0-1. Les lucernois ne restent pas non plus, à l’instar de Servette, sur une série extraordinaire, puisqu’ils n’ont fêté qu’une victoire sur les 5 derniers matchs, pour 3 nuls et 1 défaite. Il ne sera pourtant pas simple de se relancer face aux lucernois qui ne pointent qu’à 5 longueurs de la 2e place et qui jouent donc encore complètement les places européennes. 

Le bilan est en revanche plutôt bon pour Servette qui reste sur un nul à domicile et une victoire à la Swissporarena contre ce même adversaire. L’occasion est d’autant plus belle que nos poursuivants directs saint-gallois s’en vont à Bâle le week-end prochain…

Photo: Simon Hutin (11.09.2022)