Covid-19: Le championnat en péril?
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Servette-Bâle: L’analyse by Servettiens.ch
Grasshopper-Servette: L’analyse by Servettiens.ch
Le début de match est habituel: Servette prend la possession et s’installe dans le camp adverse. Vont s’ensuivre 10 minutes (les 10 premières) presque parfaites pour les Grenat. Pressing haut, circulation de balle rapide et un Zürich complètement étouffé dans ses 20 mètres. Il ne manque qu’un but pour parachever probablement un des bouts de match les plus aboutis cette saison pour les genevois. Mais comme d’habitude également, Servette ne marque pas. Malgré une domination étouffante, les situations de buts sont même rares. Un tir non cadré de Kutesa et une petite tête de Bedia et c’est tout. Le reste? Des situations dangereuses sans tir à la clé plus que des occasions réelles. Et c’est le mal du Servette actuel, qui se caricature presque dans un excès de possession mais qui, une fois les 20m atteint manque d’idée et d’opportunisme.
Genevois et zurichois vont arriver à la pause sur un score nul et vierge malgré une possession de 83% en faveur des visiteurs (!). Le FCZ va par contre revenir en 2e période avec plus d’idée et le match va s’équilibrer avec une domination moins marquée des Grenat, qui vont marquer le pas à partir de l’heure de jeu et jusqu’aux premiers changements de Geiger autour de la 70e minute. L’entrée de Antunes pour Kutesa et de Crivelli pour Bedia va redonner du mordant à l’offensive genevoise. Et à la 73e minute, c’est Crivelli, tout juste entré qui va subtilement dévier un centre de Cognat pour le 0-1. Servette a fait le plus dur et va prendre 4 longueurs d’avance sur la 3e place. La leçon de Winterthur a été retenue, et cette semaine anglaise va se conclure de manière parfaite. Ça, c’est évidemment la théorie. La pratique c’est que les genevois ne vont pas tenir cet avantage plus de 5 minutes. Cespedes perd le ballon après un dribble raté au détriment de Conde dans sa moitié de terrain. S’ensuit un petit pont de ce dernier sur Cognat puis une passe sur Ligue, nouvelle recrue zurichoise entrée 2 minutes plus tôt. Ce dernier va avoir tout le temps de rater son contrôle, sans que personne ne vienne le déranger, et d’enchaîner une splendide frappe dans la lucarne gauche de Frick. Le score ne bougera plus et c’est même le « Z » qui aurait pu emporter la totalité de l’enjeu avec un peu plus de réussite en fin de match.
On ne le voit pas beaucoup quand il est là. On le voit en fait presque plus quand il n’est pas là. David Douline manque énormément au milieu de terrain genevois depuis qu’il est absent. Sans faire injure à Cespedes, l’abattage de ce dernier n’a rien à voir avec celui de la sentinelle française. En terme de couverture de terrain, d’impact au duel et même de relance, un joueur comme Douline est seul au monde à son poste à Genève et, dans un match comme celui-ci, il aurait fait grand bien pour préserver le score. Depuis la reprise, Servette a gagné 2 matchs en championnat, à chaque fois avec le milieu défensif français sur le terrain. Depuis la reprise toujours, Servette a fortement déçu à 4 reprises: nul contre Sion, défaite écrasante à Saint-Gall, nul contre Winterthour et Zürich. Douline était absent lors de 3 de ces 4 matchs…David, reviens vite!
Servette a déjà perdu 14 points depuis le début du championnat après avoir mené au score. La bonne nouvelle, c’est que les Grenat n’ont perdu aucun de ces matchs. Il s’agit donc de 7 nuls concédés après avoir mené au score. A titre de comparaison, le leader YB n’en a perdu que 4 après avoir mené au score, tandis que la lanterne rouge Winterthour en a perdu 17 en route. Les genevois font plutôt office de mauvaise élève en la matière et c’est bien dommage car, sans viser YB, l’avance sur le 3e du classement pourrait être beaucoup plus confortable actuellement…
Servette reçoit Lucerne dimanche prochain à 14h15 pour fêter les 20 ans du Stade de La Praille. Lucerne qui est la seule équipe à avoir perdu ce week-end, contre Bâle 0-1. Les lucernois ne restent pas non plus, à l’instar de Servette, sur une série extraordinaire, puisqu’ils n’ont fêté qu’une victoire sur les 5 derniers matchs, pour 3 nuls et 1 défaite. Il ne sera pourtant pas simple de se relancer face aux lucernois qui ne pointent qu’à 5 longueurs de la 2e place et qui jouent donc encore complètement les places européennes.
Le bilan est en revanche plutôt bon pour Servette qui reste sur un nul à domicile et une victoire à la Swissporarena contre ce même adversaire. L’occasion est d’autant plus belle que nos poursuivants directs saint-gallois s’en vont à Bâle le week-end prochain…
Photo: Simon Hutin (11.09.2022)
Pourquoi cette supposition? Car hormis l’incontournable Natalia Padilla (passablement ménagée depuis la reprise) qui a marqué un doublé, c’est Coumba Sow qui s’est illustrée. La recrue phare du mercato hivernal, venue du Paris FC, a aussi planté deux buts qui lui permettent d’ouvrir son bilan comptable en AXA Women Super League. Un championnat qu’elle avait quitté en 2019 déjà…
C’est en effet dans les 30 minutes du match que l’internationale suisse a montré tout son talent. Tout d’abord, elle offre une magnifique passe en pivot dans la surface pour Sandrine Mauron qui butte sur la gardienne suisse-allemande (3e). Puis quelques minutes plus tard, sous la pression de Maéva Clémaron, la gardienne suisse-allemande rate son dégagement qui atteint Padilla. Prenant l’aile, l’internationale polonaise envoie un caviar à Coumba Sow qui n’a plus qu’à contrôler et fusiller la cage (17e). Et le festival n’est pas terminé : elle offre à la 20e minute une magnifique passe en profondeur à Padilla, qui ne marque malheureusement pas.
Le deuxième but arrivera quelques minutes plus tard, à la 23e minute, lorsque Sow, encore, se charge de marquer sur penalty suite à une faute de main. Autant dire qu’elle asseoit définitiement sa place sur le front de l’attaque car Korhonen, l’attaquante suédoise malheureusement muette depuis de quelques matchs, était cantonnée sur le banc de touche avec seulement vingt petites minutes de temps de jeu. Pas assez pour s’illustrer, la preuve que la concurrence a eu son effet.
Entre temps, on aura senti un Servette concerné par l’enjeu malgré une difficulté à planter le clou final dans une rencontre à sa portée. Si la défense, menée par une Stahl qui s’affirme de jour en jour, est stable et le milieu de terrain sublimé par la magnifique triplette Nakkach-Clémaron-Mauron, Servette pêche dans le dernier geste. C’est seulement dans les dix dernières minutes que les Grenat ont fait la différence. À l’instar d’un début de match tonitruant, Padilla a sonné la charge en marquant coup sur coup. Le premier but fait suite à une faute à mi-terrain où Hurni, d’une magnifique balle piquée, transmet à la jeune joueuse (82e) . Elle fût dans de nombreux bons coups ce samedi soir à Rapperswil, et cela se répétera dans la surface avec un but facile suite à une magnifique talonnade de Laura Tufo (87e).
A noter les entrées de Laura Tufo et d’Alice Berti, deux joueuses que nous n’avons plus trop observé sur les terrains ces derniers matchs. Cette rencontre marquait aussi le retour dans le onze de départ de la gardienne fribourgeoise Laura Droz, qui peut se targuer d’un clean sheet. Sa titularisation fait plaisir à voir, d’autant plus qu’elle fût remplaçante contre GCZ en Coupe de Suisse alors qu’elle tenait généralement les cages servetiennes dans ce genre de compétition. On notera aussi le retour de la sympathique et talentueuse Thaïs Hurni, elle qui fût une titulaire indiscutable la saison dernière mais qui est trop souvent laissée de côté cette saison. Éric Sévérac a eu raison de faire tourner une partie de l’effectif, pour garder la motivation intacte chez ses joueuses et éviter de créer des frustrations à gérer pour la fin de championnat.
Le Onze Servettien: Droz, Mendes (c), Spälti, Stahl, Hurni; Nakkach, Clémaron (72e Tufo), Mauron (60e Serrano); Padilla, Saoud (60e Berti), Sow (72e Korhonen). Entraîneur : Éric Sévérac.
Les buteuses : Sow (17e, 23e sp), Padilla (82e, 88e)
Les averties: Nakkach (41e), Clémaron (45e+2)
Photo: Arthur Miffon (18.09.2022)