Bilan sportif : 2 victoires, 5 nuls et 3 défaites pour un total de 11 points et une 6ème place au classement.

1. Le recrutement

Le 22 mai 2018, Bonneau est nommé en tant que responsable du recrutement. Plus de 20 ans d’expérience au sein de l’OL. Incontestablement, il s’agit d’un tournant pour le club d’avoir une personne avec autant d’expérience de haut niveau au sein de la maison servettienne.

Pour démarrer la saison 2019-2020 dans l’élite du football suisse, la direction veut renforcer sa « colonne vertébrale ». De ce fait, Sasso, Ondoua, Kyei apportent de l’impact physique et pour étoffer l’effectif, Goncalves et Souici sont aussi arrivés. Tasar signe pour prétendre à un poste de titulaire en tant qu’ailier gauche. Toutefois, il jouait sur le côté droit à Aarau, ce qui lui permettait de rentrer sur son pied gauche dans l’axe du terrain. La faute sans doute à un Stevanovic indéboulonnable sur le côté droit. On peut tout de même s’interroger sur la capacité de ce dernier à s’adapter à un poste d’ailier gauche étant donné que le joueur est à l’aise des deux pieds. Lang étant blessé et Cognat jouant dans l’axe, nous commençons la saison sans remplaçant sur les ailes. C’est, sans doute, la première erreur du club quand on sait qu’il y aura des blessés, de la fatigue et des suspendus sur 36 matchs de championnat. Il aurait donc fallu recruter davantage à ce poste avec des profils de joueurs rapides et techniques. On y reviendra plus tard.

Au-delà de cette décision, le recrutement est, dans l’ensemble, correct et suit un plan logique. On sent que chaque profil est ciblé en fonction de l’âge, du pied fort et surtout des qualités qu’ils peuvent apporter à l’effectif. Tout ça sans dépenser le moindre franc en recrutant des joueurs en fin de contrat (sauf le transfert définitif de Cognat). La durée des contrats est relativement intelligente excepté peut-être les 3 ans proposés à Kyei. Cela lui laisse le temps de nous faire démentir. Certains se fondent rapidement dans l’effectif : Sasso, Ondoua et Cognat notamment. En revanche Kyei et Souici n’ont pas encore convaincu. Le premier semblant limité techniquement et le second discret sur le terrain mais offrant cependant une polyvalence intéressante aux postes de milieu et défenseur. Goncalves fait son job dépannant comme latéral gauche alors qu’il est droitier. En définitive, voici un récapitulatif des arrivées et l’évaluation, selon nous, de chaque joueur jusqu’à présent.

Tops Flops Mitigés
Sasso Kyei Ondoua
Cognat Souici Goncalves
    Tasar

2. Le jeu, la possession, mais pas de tir

Au début de saison, Geiger le répète : « nous produirons du jeu ». Ainsi, l’élite du football suisse découvre une équipe ambitieuse qui n’a pas froid aux yeux jouant avec culot et tenant tête aux ogres YB et Bâle (malgré la défaite). Par la suite, cet élan s’est estompé, les blessures se sont enchainées, donnant place à un jeu stéréotypé produisant peu d’occasions concrètes à la clef. Les grenat perdent leur identité et ne dégagent plus cette arrogance qui dérangeait les autres. Alors oui, l’équipe a souvent la possession, mais avoir la balle ne suffit pas pour gagner dans le football. Peu de danger et de mouvements offensifs dans les 35 derniers mètres. La preuve, l’équipe totalise 5 tirs cadrés venant du jeu durant cette période (hors coups de pied arrêtés) en 4 matchs de championnat. Un bilan insuffisant pour engranger des points contre des adversaires pourtant à notre portée. Rageant d’autant plus lorsqu’on situe le niveau de la ligue, car on se dit qu’il y avait bien mieux à faire que 2 points en 4 matchs.

Nombre de tirs cadrés Adversaire
3 (2 buts sur corner) Xamax
2 St.Gall
1 Lugano
1 Zurich

Source : www.sfl.ch

3. 2 matchs sans véritable ailier gauche

Cela a échappé à beaucoup de supporters, journalistes et spécialiste de football compris. L’équipe a joué 2 matchs sans véritable ailier gauche créant un déséquilibre dans l’organisation de l’équipe (contre Lugano et Saint-Gall). Sans doute une des raisons principales qui explique le manque de mouvement offensif et le peu de tirs cadrés. On le disait dans la partie du recrutement, le manque de profondeur au poste d’ailier aura couté des points précieux aux grenats. Facile à contrer et à bloquer pour les adversaires, étant donné que le danger ne pouvait venir que d’un côté. De plus, le côté libre laisse plus d’espace à l’adversaire pour attaquer et se créer des situations dangereuses. Voici un aperçu de la composition du match contre Lugano :

Geiger opte pour un 4-4-2 en losange resserré dans l’axe. Sur le papier, tout est symétrique, mais une fois sur le terrain les joueurs auront des rôles se rattachant à leurs caractéristiques. Stevanovic jouant un cran plus haut pour occuper son côté droit et Ondoua reculant au côté de Cespedes dans l’axe. De ce fait, un espace vide se forme (rond jaune) laissant le côté gauche libre à Goncalves ou Severin qui auront eu du mal à apporter du danger étant donné qu’ils se trouvaient esseulés. Contre Zurich, le schéma tactique est resté identique. Seuls Koné et Severin remplacent Kyei et Goncalves. Un schéma tactique étrange et peu commun à se demander s’il s’agissait d’une volonté de Geiger ou d’une mégarde de sa part.

4. Le Chagas Bashing

Durant la saison 2018-2019, il a été le meilleur buteur du club et du championnat de Challenge League malgré son temps de jeu très faible et son rôle de « joker ». Difficile d’expliquer pourquoi Geiger ne compte que très peu sur lui surtout si l’on compare le temps de jeu accordé aux autres joueurs offensifs. Un problème personnel avec lui ? Une obstination à en faire un joueur qui n’a pas le niveau ? Plusieurs fois non convoqué, il n’a pas vraiment eu le temps de jeu (seulement 203’ au total) et la confiance nécessaire pour prouver qu’il avait sa place. Un traitement dur et injuste quand on parle du joueur qui a marqué 15 buts la saison passée (14 en championnat !) et qui a grandement contribué au retour du club dans l’élite. Aucun autre joueur dans l’équipe ne rivalise avec ces chiffres. Les statistiques ne disent, certes, pas tout, mais évoquent tout de même une certaine régularité et une redoutable efficacité pour un attaquant. N’est-ce pas finalement ce que l’on demande à un avant-centre ?

Un aperçu de ses statistiques incroyables, durant ses 3 dernières saisons à Servette et à Rapperwil :

Saison 2018-2019 (Servette)
Compétition Nombre de buts Minutes de jeu Efficacité
Challenge League 14 844’ 1 but toutes les 60’
Coupe de Suisse 1 94’ 1 but toutes les 94’
Saison 2017-2018 (Rapperswil et Servette)
Challenge League 16 2590’ 1 but toutes les 161’
Coupe de Suisse 3 213’ 1 but toutes les 71’
Saison 2016-2017 (Rapperswil)
Promotion League 22 2448’ 1 but toutes les 111’






Source : www.transfermarkt.ch

Analyse réalisée par Emin Bagkan