Un peu plus d’un mois après les avoir battu au Stade de Genève (2-1), c’est chez des Bâlois qui semblent se refaire une santé sportivement mais en crise administrativement parlant que se déplacent les Servettiens. Au moment du coup d’envoi, programmé ce dimanche 16:00, les Grenat auront l’opportunité de prendre cinq unités d’avance sur leur adversaire du jour.
La Coupe, la fatigue… et le COVID
En ce dimanche de mi-avril, Servette débutera son cinquième match en deux semaines et le fin de la dernière trêve internationale avant l’Euro. Depuis leur déroute face à Vaduz le 21 mars, les Servettiens restent sur trois succès en quatre rencontres, le dernier datant de ce mercredi à Kriens. Une victoire difficile en 120 minutes de jeu qui va certainement laisser des traces dans les organismes contrairement aux Rhénans qui eux ont quitté la Coupe par la petite porte le 17 février dernier et cette claque reçue au Parc Saint-Jacques 6-2 face à Winterthur.
De plus, les Genevois ont eu la mauvaise surprise de constater que le petit virus qui nous pourrit la vie depuis un an a fait potentiellement son retour dans l’effectif. En effet, à l’annonce du XI de départ au Kleinfeld, le club a communiqué l’isolement de certains joueurs après des tests rapides positifs. Au moment de la rédaction de ces lignes, on ne sait si les tests PCR ont confirmé la nouvelle et le nom des protagonistes. Toujours est-il que les hommes d’Alain Geiger ne pourront pas compter à coup sur sur Yoan Séverin qui sera suspendu pour accumulation de cartons jaunes.
Des joueurs ont été testés positifs au Covid-19 à l’issue de tests rapides. En l’attente du résultat de leur test PCR, ils ont été mis à l’isolement et ne sont pas du voyage à Kriens.
Du côté de la ville au bord du Rhin, la situation est très critique. Quatrième à 24 points de leurs concurrents bernois et hors des places européennes, les Bâlois vivent une saison très difficile à tout point de vue. Preuve en est : au niveau sportif, Bâle a déjà concédé 11 défaites en Super League soit autant que lors de la saison dernière. Il faut remonter jusqu’à la saison 1998-1999 pour trouver un bilan aussi défavorable. Ces contre-performances ont ainsi coûté la place à Ciriaco Sforza qui a été remplacé par Patrick Rahmen. L’ancien assistant a débuté de la meilleure des manières son mandat avec un succès 4-3 à Lucerne dans les dernières secondes après avoir pourtant mené 3-1 à la mi-temps.
Fort heureusement pour nos joueurs, le sauveur, le bien nommé Cabral, ne sera pas sur le pré ce dimanche tout comme Silvan Widmer pour cause de suspension. Le FCB ne pourra vraisemblablement compter sur Cömert et Jorger, tous deux blessés, mais devront se méfier d’Amir Abrashi et Darian Males, arrivés en prêt cet hiver, et surtout de Pajtim Kasami, auteur du seul but lors de la dernière venue servettienne à Saint-Jacques. Minés par des problèmes internes (conflit Bernhard Burgener – David Degen, Stocker écarté puis réintégré), le club aux 20 titres semble être une proie abordable pour le dauphin genevois mais comme chacun sait, il faut se méfier d’une bête blessée.
Comme lors de la rencontre à Vevey, Servette aura été bosculé. Comme lors du tour précédent, Servette a été mené au score et comme lors des huitièmes, Servette s’est imposé au bout du bout pour se qualifier au tour suivant, où Saint-Gall les attend pour une place en finale.
Une domination stérile qui a conduit les Servettiens à encaisser l’ouverture du score peu après la 20e minute de jeu. Sans solution face à une équipe de Kriens en place, les Grenat ne parviennent pas à inquiéter le portier adverse tandis que le neuvième se sera procuré une opportunité de doubler la mise juste avant la mi-temps. Au retour des vestiaires, les Genevois vont laisser des espaces derrière et par conséquence des occasions pour les banlieusards lucernois qui louperont le deux à zéro et relancer Servette avec cette égalisation à la 66e. Les Grenat vont-ils dérouler ? Pas vraiment car le but suivant sera inscrit par les locaux à dis minutes du terme. Le SFC au bord de l’élimination ? Que nenni puisque cinq minutes, les compteurs sont remis à zéro et on va droit en prolongation. Trente minutes supplémentaires qui vont voir Servette prendre pour la première fois l’avantage dans cette rencontre pour ne plus le lâcher jusqu’au coup de sifflet final. 20 ans après, les Genevois ne sont plus qu’à 90 minutes d’une finale qui ne sera accessible qu’à condition de venir à bout de Saint-Gall.
Les notes des Grenat
Pour célébrer la qualif, on vous laisse noter les Servettiens sur la rencontre d’hier !
La réaction de Steve Rouiller à notre micro
Les photos de la rencontre
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xG selon Wyscout: FC Zurich 0.79 (1) – (1) 1.31 Servette FC
Les buts attendus (xG) mesurent la qualité d’un tir en fonction de plusieurs variables telles que la qualité de la passe décisive, l’angle de tir, la position sur le terrain et la partie du corps utilisée pour tirer. L’addition des “expected goals” (buts attendus) donnent une indication sur le nombre de buts qu’un joueur ou qu’une équipe aurait dû marquer, compte tenu des tirs réalisés.
Tirs / cadrés :
Servette : 11/7
Zurich : 11/3
Passes réussies :
Servette : 373
Zurich : 436
Passes réussies en zone 3 :
Servette : 36
Zurich : 37
PPDA (passes permises par action défensives)
Servette : 11.68
Zurich : 10.42
Les PPDA reflètent le nombre de passes dans la zone défensive de l’adversaire que celui-ci peut effectuer. Plus ce nombre est bas, plus l’équipe fait un pressing intense et permet peu de passes à son adversaire.
Analyse :
Cette fois-ci, Servette n’a pas proposé son jeu habituel, c’est son adversaire du jour qui a eu la possession et le plus de passes effectuées sur le terrain, chose qui n’est arrivée que contre St-Gall et Lucerne en 2021. Il faut dire que généralement Servette a une moyenne de 475 passes par match, ce dimanche ils n’ont fait que 373. Ont-ils volontairement laissé le ballon au Zurichois ? Il faut dire que durant la 1ère mi-temps, les Grenat se sont montré peu inspiré. En 2ème mi-temps le but marqué rapidement par Schalk a libéré Servette. Les joueurs se sont montré plus agressif que d’habitude à l’image de Dzemaili complétement dégouté. Au niveau du pressing, Servette a moins pressé que d’habitude. En effet, le PPDA moyen cette saison se situe à 10.4 contre 11.68 durant ce match. Cela concorde avec la possession supérieur de l’adversaire. Il faut également noter que 7 des 11 tirs tentés ont été cadrés ce qui représente 63% contre 33% d’habitude. Dans l’ensemble, on peu en déduire que Servette a été relativement plus efficace que son adversaire et que cette équipe est capable de jouer sans possession.
Échanges et les combinaisons les plus utilisées :
Encore une fois qui est présent ? Clichy ! La semaine passée, il était déchaîné (23 pour Cognat, 22 pour Valls et 17 pour Schalk) et cette semaine il fait aussi partie du top, mais il est influencé par la faible possession du ballon des Grenat.
Les milieux de terrain ont très peu échangé de ballons durant ce match, serait-ce la cause de la faible possession ? Ou la faible possession serait la cause du peu de nombre de passes échangées ?
La question revient encore, Servette a-t-il laissé la possession à son adversaire du jour ?
Si dimanche les Genevois jouaient en contre, ils ont donc très peu utilisé cet aspect. Selon les statistiques en notre possession, les Grenat n’ont joué que 5 contres, avec seulement 0.15 xG venant de la droite et 0.13 xG venant de la gauche durant un contre.
Les Grenat semble mieux s’en sortir lorsqu’ils attaquent de façon construite. Comme le montre ce graphique, ils ont joué 23 attaques dites “construites”.
Niveau récupération de balle, Sauthier semble avoir été le meilleur Genevois sur le terrain, 19 récupérations (dont 2 tacles glissés seulement). Décrié par certains, il prouve qu’il est encore présent et indispensable à l’équipe. Le jeu des Zurichois a penché à gauche, ils ont effectué 26 attaques sur le côté du capitaine Grenat.
Au four et au moulin, il est le meilleur genevois niveau interception de balle, à égalité avec Boris Cespedes, avec 10 interceptions.
Top:
Théo Valls
90% de passes réussies, 100% de réussite sur des passes longues, 100% de centres réussis et une passe décisive, besoin de dire quelque chose de plus ?
Flop :
Grejohn Kyei
Flop ou peu mieux faire. Il a eu peu de choses à se mettre sous la dent, un seul tir cadré qui venait d’un joli centre de Valls mais qui a fini dans les gants du gardien adverse.
Il a dû beaucoup décrocher pour toucher le ballon, si Servette souhaitait vraiment jouer en contre, cela semble être une tactique plus compliquée pour lui, étant plutôt un attaquant pivot.