La consigne est simple : il faut laisser encore du suspens dans ce championnat, déjà qu’il n’y en a plus à l’étage supérieur concernant le titre.

Après de bonnes fêtes de Pâques bien joyeuses après la victoire à Winterthur, Servette recevait en ce samedi 27 avril un autre prétendant à la montée, le FC Aarau. Objectif : conserver l’avance sur les pêcheurs qui se sont imposés la veille, bien aidés par l’expulsion de Doumbia. L’occasion de revoir Goran Karanovic et la future recrue Tasar, tout en espérant que ces deux-là se tiennent à carreau.

Dés le coup d’envoi, Servette veut contredire les statistiques comme quoi il encaisse le 1er goal un match sur deux et c’est Iapichino qui se montre le premier dangereux vers le quart d’heure en voyant son essai repoussé par le dernier rempart adverse en corner. La deuxième opportunité vient quant à elle 5 minutes plus tard par Koro Koné qui va bien commencer son show en envoyant sa tête au-dessus du but.

Les Grenat continuent de pousser de plus en plus et Schalk se mets une première fois en évidence mais Nikolic repousse et ses défenseurs sont à deux doigts d’offrir un joli cadeau à Servette mais le ballon termine en coup de coin. Heureusement pour eux d’ailleurs, car sur le corner qui suit, Stevanovic reprend et c’est Schalk qui la met au fond telle une fouine. 1-0 pour le Servette FC, le départ idéal !

On ne voit que l’équipe domicile sur le terrain et le gardien d’Aarau, car Cognat voit son envoi repoussé 10 minutes après l’ouverture du score. Puis c’est Koné qui continue sa bonne représentation en reprenant un centre de la tête qui file 2 mètres à côté alors qu’il était seul.

La mi-temps intervient et le leader devrait mener par au moins deux buts d’écart tant les argoviens n’ont rien montré. Ça continue dès le retour des vestiaires avec Iapichino dont le tir frôle le cadre à la 61ème minute. On se dit que ça va finir par passer puis le tournant du match intervient à la 63e : Schalk, certainement le plus percutant côté servettien, est remplacé par Alphonse et ne l’apprécie guère en montrant sa frustration.

Il ne faudra que deux minutes pour voir ce changement porter ses fruits, avec l’égalisation de Frontino, un but qui aurait dû être refusé suite à une faute non-sifflée sur Rouiller. Qu’importe, Servette ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Aarau reprend le dessus et passe tout proche de prendre l’avantage sur un coup franc astucieux de Neumayr que Frick claque en corner.

La sanction tombera à la 73e sur un beau ciseau de Schindelholz (on parie tout ce que vous voulez qu’il a glissé et que son geste est pleinement réussi). L’arroseur arrosé, ou comment réaliser une PSG, qui au passage en a produit une très belle deux heures plus tard. Dès lors, c’est en mode attaque de folie qu’Alain Geiger adopte sa stratégie pour le dernier 1/4 d’heure. Mais c’est Aarau qui est proche du break à la 81e mais l’envoi des maillots gris passe au-dessus de la barre. Dans la minute qui suit et alors que Stevanovic est mieux placé sur sa droite, Koné envoie un drop que les joueurs du Servette Rugby Club lui envierait.

Le siège sur le but devant la Tribune Nord contraint Servette à se découvrir et c’est notre cher ami Maierhofer qui a la bonne idée de tirer au-dessus et ainsi d’éviter que la SG n’ait pas encore plus de haine envers lui. La fin de match est électrique avec pas moins de 4 corners consécutifs pour Servette mais qui ne donneront rien, si ce n’est la joie exubérante de Nikolic et Maierhofer (deux prix Nobel) devant La Tribune et captain Sauthier vient leur montrer qui est encore le patron de la ligue dans la confusion.

L’écart entre Genève et sa banlieue est désormais de 8 points mais si Servette s’impose à Schaffhouse le 4 mai prochain, le club disposera d’une première balle de titre le 10 mai lors du derby.

Les notes

Frick : 6

Malgré les deux buts encaissés où il n’y peut rien, il réalise un match solide.

Sauthier : 6,5

La déclaration d’amour de Sacha dans l’analyse est justifiée, tant il a été bon.

Routis : 6

Un relâchement coupable sur les deux buts mais en dehors de cela, il fut correct défensivement. Après le 1-2, il a participé au siège du but argovien, sans réussite.

Rouiller : 6

Il ne peut clairement rien sur l’ouverture du score, où une faute offensive l’empêche de défendre. En revanche, sur le 1-2, où est la défense ? Mis à part ces deux faits de jeu, il montre qu’il est présent.

Iapichino : 7

Très probablement sa meilleure prestation sous la tunique Grenat. Il aurait pu être récompensé par son allant offensif et a été très bon du côté défensif.

Maccoppi : 6,5

Sa position esseulée en sentinelle fait qu’il doit limiter la casse à l’arrière mais il s’en sort plutôt bien.

Stevanovic : 7

Il est à l’origine du 1-0 et montre clairement qu’il est le meilleur joueur du championnat. Malheureusement la réussite n’était pas au rendez-vous.

Wüthrich : 2

Si la médiocrité était un atout dans le football, il serait sans aucun doute MVP de la saison. Monsieur Geiger, c’est lui qui aurait dû sortir ! Parce que les replis défensifs en trottinant, ça va un moment.

Cognat : 6

Il se procure une occasion de faire le break vers la demi-heure et sa sortie a coïncidé avec les turbulences à mi-terrain.

Koné : 3,5

Tant d’occasions… pour 0 résultat. Il fut par trois fois en bonne position pour marquer mais il ne conclut pas à chaque fois. Des appels inutiles, et même si sa présence physique a été mise en valeur, son rendement est insuffisant.

Schalk : 7,5

Le meilleur Grenat jusqu’à son remplacement incompréhensible vers l’heure de jeu. Il score en mode renard des surfaces et n’a pas été de tout repos pour la défense argovienne.

Au niveau des remplaçants, Alphonse a été la meilleure entrée en apportant son expérience, Chagas n’a pas eu de bons ballons à exploiter tandis que Imeri et Follonier n’ont strictement servis à rien.