Une histoire ayant fait le tour du monde s’est déroulée lors d’un match du club Grenat à Schaffhouse contre le club local, tout juste promu en Super League. Retour sur ce moment qui donne encore des frissons aujourd’hui.

Des cris de joie, l’exultation des supporters, une main en l’air puis le silence. Une vision atroce envahie les supporters au Breite ce jour-là. Car oui, les cris de douleur de Paulo Diogo s’expliquent par son doigt mutilé lors de sa célébration. Mais que s’est-il passé ?

En ce soir de décembre 2004, le Servette FC se déplace sur le terrain du FC Schaffhouse pour la 17ème journée du championnat Suisse. Le club est dans un sale pétrin et la menace d’une faillite plane déjà au-dessus des pensionnaires du Stade de Genève. Mais les Grenats jouent le match à fond et à la mi-temps, le score est déjà de 0-2 pour Servette. Après la réduction du score de Schaffhouse, c’est à la 87ème minute que Servette va marquer le troisième but. Seul contre 4 Grenats, le gardien de l’équipe suisse-allemande ne peut rien faire lorsque Paulo Diogo offre le but à Jean Beausejour, face au supporters Grenats, derrière le grillage en métal du stade. L’équipe exulte et Diogo part remercier les supporters dans ce moment euphorique. Il grimpe sur le grillage puis en redescend en sautant.

(Diogo horrifié par sa blessure)

C’est à ce moment là qu’il remarque sa terrible blessure, suivie d’une douleur insupportable : « Oui, mais je l’ai ressentie surtout dans la tête. J’avais perdu un doigt -amputation de la phalange de l’annulaire gauche- et ça été un choc terrible. » témoigne-t ’il pour l’article de Coopération*.

(L’arbitre a averti Diogo pour “célébration excessive”)

Le doigt donc mutilé, il lève la main pour appeler les soigneurs et faire signe à l’arbitre. Celui-ci décide pourtant de lui infliger un carton jaune en guise d’avertissement pour sa célébration.

Un geste qui aujourd’hui nous parait ridicule compte-tenu de la situation. Diogo dut évidemment sortir du terrain et est parti en direction de l’hôpital de Zurich.

Selon le mythe, son doigt a même été retrouvé par les stewards du stade, mais la reconstitution s’avéra impossible, le joueur dut se faire amputer d’une phalange.

L’après-blessure

(Aujourd’hui il est entraîneur et entrepreneur)

Paulo Diogo est avant tout un footballeur et ce n’était pas cette blessure qui allait le faire arrêter de jouer. En effet, suite à la faillite du club Grenat, il rejoint en 2005 le FC Sion, un mauvais choix, il y jouera très peu et partira une année plus tard pour rejoindre : le FC Schaffhouse, drôle de coïncidence. Puis il finira sa carrière professionnelle là où il l’a commencé, au Lausanne-Sport.

Aujourd’hui le football fait toujours partie de sa vie, il a d’ailleurs entrainé plusieurs équipes en division inférieur depuis 2010 (Dardania Lausanne en 2ème ligue inter et Forward Morges en 2ème ligue) et depuis septembre 2018, il entraine le FC Amical St-Prex en 2ème ligue inter. Mais, le football, il ne le fait plus comme métier.

Quand on lui demande si ça lui dérange quand on parle de sa blessure, il répond : « Oui et non. Parfois, on oublie que j’ai été avant tout footballeur. »*.

Mais sa blessure hors du commun reste un fait marquant de l’histoire de Servette et cela fera peut-être réfléchir à deux fois, à l’avenir, les jeunes joueurs du club lorsqu’ils marqueront des buts.

(*source: https://www.cooperation.ch/blogs/les-legendes-du-sport/2019/paolo-diogo-de-la-ln-au-fc-amical-st-prex-216070/ )