Dans un match sans intensité, les Genevois pensaient avoir fait le plus dur en ouvrant le score contre les Luganais, mais les « Bianconeri » sont parvenus à arracher le point du nul en toute fin de match. Servette n’avance plus au classement.

Les joueurs entraînés par Alain Geiger nous ont encore une fois prouvé qu’ils étaient incapables de tenir un score. Au terme d’un match bien terne, les Grenat ont longtemps cru tenir une victoire précieuse contre les Tessinois, mais ils ont craqués en fin de match et se sont faits rejoindre au score pour concéder le nul (1-1), dimanche en clôture de la 25e journée de Super League. Au Cornaredo, Servette a vécu une nouvelle désillusion et ça commence à devenir récurrent.

Un match terne

On n’a pas eu droit à un grand spectacle hier après-midi au Cornaredo. La rencontre a été un enchaînement de déchets techniques, de maladresses et de frappes ratées. En première période, les deux équipes se montraient prudentes et ne voulaient prendre aucun risque, ce qui a eu pour conséquence de faire tomber la partie dans une espèce de faux rythme. Les moments forts de la première mi-temps ont été, respectivement, la tentative de lob de Stevanović (14’), la frappe contrée de Bédia (24’), la sortie sur blessure de Fabio Daprelà (33’) et la tête complètement ratée d’Antunes (45’). Genevois et Luganais regagnaient les vestiaires sur un score nul et vierge.

En seconde période, les Luganais ont commencé à se montrer de plus en plus entreprenant, sans pour autant inquiéter la défense genevoise. À la 66’, Alain Geiger a décidé de remplacer un Antunes déjà averti par Théo Valls et bien lui en a pris, car le milieu de terrain de 28 ans a donné l’avantage à son équipe en expédiant une puissante frappe sous la barre (72’). Dans les minutes qui suivirent l’ouverture du score, les Servettiens ont joué avec un bloc défensif très solide, ce qui a fortement compliqué la tâche des Tessinois. Mais, comme dit le proverbe : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Alors que l’on se dirigeait tout droit vers une victoire du Servette FC, Žan Celar réceptionnait un centre venu de la droite et marquait par la suite le but du nul (90’). Encore une fois, les Grenat se sont écroulés en fin de match. C’est rageant.

Les tops

Pour un choc opposant deux prétendants à l’Europe, on pouvait s’attendre à mieux en termes de maîtrise et de qualité de jeu. Les joueurs des deux clubs ont multiplié les imprécisions, les centres ratés et les tirs non cadrés. Toutefois, du côté des Genevois, un joueur a su tirer son épingle du jeu et il s’agit de Théo Magnin. Le latéral droit de 19 ans a rendu une copie propre pour sa première titularisation en championnat. Certes, il ne s’est pas montré très dangereux offensivement, mais il a été généreux dans l’effort en défense. Dans une moindre reprise, on pourrait citer l’entrant Théo Valls comme joueur clé de la rencontre. Malheureusement, son but n’aura pas suffi pour remporter la victoire.

La mention spéciale

Cela n’a aucun rapport avec le match en lui-même, mais le capitaine du Servette FC, Jérémy Frick, a été convoqué pour la première convocation en équipe de Suisse pour disputer deux matchs de qualifications à l’Euro 2024 (la Biélorussie et Israël). À tout juste 30 ans, le portier des Grenat va connaître les joies d’une convocation en équipe nationale et cela mérite une mention spéciale.

La nouvelle du jour

C’est la NZZ qui relaya la première l’annonce que René Weiler serait le prochain entraîneur du Servette FC. Une nouvelle qui fût confirmée dans la foulée par le club. En effet, c’est donc un cycle qui prendra fin au terme de l’actuelle saison. Après plus de 200 matchs comme entraîneur des Grenat, le Valaisan de 62 ans quitte donc le banc du club après y avoir porté le maillot. Une belle longévité de cinq ans pour lui, il faut en effet remonter à Pazmandy (1976-1982) pour voir une telle longévité. Cependant, il devrait rester au sein du club comme l’indique le communiqué du club: ” Le club et Alain Geiger sont en discussion pour construire une collaboration d’un nouveau type afin de s’engager ensemble pour le développement du Servette FC”. C’est donc René Weiler qui prendra les rênes de l’équipe dès cet été pour deux saisons, dont une en option. L’ancien joueur grenat entre 1994 et 1996 retourne donc dans son ancien club après des expériences à Aarau avec qui il finira champion de LNB en 2013 et Anderlecht où il sera sacré champion Belge en 2017.

Les flops

Les flops du match peuvent être résumés en trois points. Premièrement, les Servettiens ont véritablement manqué d’inspiration en attaque. Pas dans un grand jour, le collectif grenat a cruellement manqué de créativité et d’envolée pour empocher les trois points.

Deuxièmement, Servette n’a pas posé son jeu face à Lugano et ce sont les joueurs de Croci-Torti qui ont eu le contrôle de la balle. Généralement, Alain Geiger cherche à ce que son équipe ait la possession et domine l’adversaire. Cependant, l’entraîneur a décidé de renier ses principes et de jouer en transition. Lorsque l’on repense à la première mi-temps (pas de rythme et peu d’occasions), on a du mal à comprendre ce choix. Les dernières déconvenues de l’équipe ont probablement joué un rôle dans la réflexion du staff.

Troisièmement, enfin, nous l’avons déjà dit et nous le répétons encore aujourd’hui : les Grenat ont toutes les peines du monde à tenir. Ils semblent être atteint d’une maladie chronique qui les empêchent de verrouiller un résultat. Lors des 15 dernières minutes, les Servettiens ont changé de système et sont passés à cinq derrière pour contenir les assauts luganais. Toutefois, malgré ce changement tactique, ils se sont pris le but de l’égalisation dans les dernières secondes du match. C’est frustrant.

Un motif d’inquiétude pour la fin de saison

Faut-il blâmer le coach pour sa frilosité ou les joueurs pour leur manque d’ambition dans le jeu ? Difficile à dire. En tout cas, le Servette FC est devenu maître dans l’art de se saborder et de concéder des nuls. C’est une mauvaise habitude dont ils ne parviennent pas à se défaire. À l’approche du sprint final, cela risque de leur coûter cher.

Les Grenat avaient à cœur de se rattraper par rapport à leur défaite contre Lucerne le week-end dernier. Mais, malheureusement, les choses ne sont pas passés comme prévu et ils n’ont désormais plus qu’un point d’avance sur Lugano. Espérons que la trêve internationale pourra leur permettre de corriger des erreurs et de repartir sur une bonne dynamique.

Photo: Simon Hutin (30 octobre 2022)