Servette FC – FC Utrecht 1 à 3: dix minutes qui coûtent cher

Servette FC – FC Utrecht 1 à 3: dix minutes qui coûtent cher

Le Servette FC a concédé une défaite 1-3 à domicile contre le FC Utrecht, jeudi soir, lors du match aller du 3e tour qualificatif de l’Europa League. Devant plus de 2 000 supporters néerlandais bruyants, les Grenat ont pourtant réalisé une très bonne première période, avant de sombrer défensivement en deuxième mi-temps. Un score sévère, qui oblige les hommes de Dimic et Alphonse à une remontée ambitieuse au retour.

Ce qu’il faut retenir

Le Servette FC s’est incliné 1-3 face au FC Utrecht lors du match aller du 3e tour qualificatif de l’Europa League, dans un Stade de Genève animé par plus de 2 000 supporters néerlandais. Privés de plusieurs cadres (Rouiller, Séverin, Mraz, Antunes), les Grenat, dirigés par le duo Bojan Dimic – Alexandre Alphonse, ont pourtant réalisé une première période convaincante.

Guillemenot ouvrait le score à la 12e minute sur un service de Stevanovic, et Servette dominait les débats. Mais tout a basculé en dix minutes après la pause : autogoal de Baron (52e), but de Horemans (55e), puis Zechiel (62e). Une série noire qui a totalement inversé la dynamique du match.

Malgré plusieurs changements et l’entrée du jeune Atangana (17 ans), les Grenat n’ont pas réussi à réduire l’écart. Pour espérer continuer l’aventure européenne, il faudra un exploit jeudi prochain aux Pays-Bas : s’imposer avec deux buts d’écart pour forcer les prolongations.

Le fil du match

Servette entame la rencontre tambour battant. Dès la 2e minute, Stevanovic se signale par une frappe dangereuse, suivie d’un tir cadré de Srdanovic repoussé de justesse. Les Grenat imposent un pressing intense et se montrent plus incisifs que leurs adversaires.

À la 12e minute, le travail est récompensé :  Stevanovic dévie le ballon pour Guillemenot qui reprend victorieusement de la tête au premier poteau. Le Stade de Genève explose.

Servette continue de pousser : Varela frôle le cadre (25e), Cognat et Fomba dictent le tempo au milieu, Mall se montre attentif sur deux frappes néerlandaises (27e, 38e). La première mi-temps est clairement à l’avantage des Grenat, face à un Utrecht amorphe et sans rythme, bien à se demander si ce manque d’intensité est un choix tactique. Car une constante semble se dégager côté servettien : comme lors des précédents matchs, le SFC entame fort, impose son tempo, mais relâche progressivement, laissant son adversaire revenir dans la partie.

Mais le retour des vestiaires est fatal. À la 52e minute, sur un centre anodin de Cathline, Baron dévie involontairement le ballon dans ses propres filets. Trois minutes plus tard, sur un coup franc mal défendu, Horemans est oublié au second poteau et donne l’avantage à Utrecht.

Servette encaisse le coup, et Zechiel enfonce le clou à la 62e minute, profitant d’une défense genevoise désorganisée. Trois buts en dix minutes : le match a basculé.

Les changements tentés (Magnin, Ondoua, Jallow) n’inversent pas la tendance. Le jeune Atangana, lancé à la 82e minute, montre de l’envie mais ne peut faire la différence. Le score ne bougera plus, malgré une fin de match confuse, marquée par de nombreuses pertes de temps côté néerlandais.


Le tournant du match

Alors que Servette semblait avoir la maîtrise du match, tout s’est effondré entre la 52e et la 62e minute.

Le coup d’envoi de la spirale est un autogoal malheureux de Baron, qui dévie un centre de Cathline dans ses propres filets. Servette encaisse ensuite un but évitable trois minutes plus tard, sur coup franc, avec un Horemans totalement libre au second poteau. Enfin, à la 62e, Zechiel inscrit le 3e but face à une défense passive.

Notre correspondant Marcello Corazza, présent à la tribune presse, a pu s’entretenir avec Massimo Lombardo, directeur technique du Servette FC à la 70ème minute. Interrogé sur le basculement de la seconde période, ce dernier ne mâche pas ses mots :

« C’est très simple : à partir de la 50e minute, on ne touche plus une bille au milieu. Leurs milieux sont très techniques, costauds physiquement, ils mettent énormément d’impact. Les numéros 21 et 27 ,Gjivai Zechiel et Alonzo Enggwanda  je les ai trouvés excellents. »

« Dès qu’on avait le ballon, ils pressaient fort. On perdait très vite la possession, on n’arrivait plus à construire nos relances. Pour moi, c’est là que tout a dégénéré. »

En dix minutes, le SFC passe d’une position favorable à une situation très compromise. Ce passage à vide coûte cher  et il n’est pas sans rappeler un schéma désormais récurrent. Car depuis le début de la saison, les Grenat peinent à tenir leurs avantages : ils mènent au score, puis s’effondrent.

Cette défaite face à Utrecht est la quatrième consécutive en autant de matchs officiels cette saison. Et à chaque fois, Servette n’a inscrit qu’un seul but. Une efficacité offensive trop limitée et une fragilité mentale inquiétante dans les moments clés. Il faudra impérativement corriger ces failles pour espérer un retournement de situation aux Pays-Bas.

Les joueurs du match

Titularisé à la pointe de l’attaque, Guillemenot, en quête d’efficacité après une saison passée discrète, a su répondre présent. Il ouvre le score à la 12e minute au terme d’un mouvement bien construit : sur un corner joué à deux, Baron décale Stevanovic qui centre parfaitement, et Guillemenot s’impose de la tête au premier poteau. Une réalisation qui pourrait l’aider à retrouver confiance et régularité dans la zone de vérité.

Sur le flanc droit, Loun Srdanovic a livré une première période appliquée et volontaire. Solide défensivement, rigoureux dans les duels et propre dans ses relances, il a montré de la personnalité face à une opposition relevée. Son activité dans le couloir a apporté de l’équilibre à l’équipe dans les bonnes phases du début de match.

Dans une soirée globalement frustrante, ces deux joueurs auront su tirer leur épingle du jeu.

 

Le SFC s’est incliné 3-1 face à Utrecht, concédant une quatrième défaite consécutive. Malgré une première période convaincante, les Grenat ont une nouvelle fois craqué après la pause. Ils tenteront de stopper cette spirale négative ce dimanche 10 août à 16h30 à la Praille face à Grasshopper , avant le déplacement décisif à Utrecht jeudi prochain.

 

photos: Julien Turnherr

 

BSC Young Boys – Servette FC (3-1) : Les recrues s’illustrent malgré la défaite

BSC Young Boys – Servette FC (3-1) : Les recrues s’illustrent malgré la défaite

Le SFC s’est incliné 3-1 à Berne pour son entrée en matière en Super League, après avoir joué plus de 80 minutes en infériorité numérique. Malgré le contexte, les Grenat ont montré du caractère et ont pu compter sur l’apport immédiat de leurs recrues estivales.

Ce qu’il faut retenir

Le Servette FC a démarré la saison de Super League 2025–2026 par une défaite frustrante face aux Young Boys (3–1), dans un Wankdorf plein à craquer et copieusement arrosé par la pluie. Réduits à dix dès la 8ᵉ minute après l’expulsion de Mazikou, les Grenat ont montré du cœur mais ont logiquement plié face à des Bernois dominateurs.

Mraz a relancé l’espoir en réduisant le score (36ᵉ), mais le troisième but d’YB, signé Virginius et accordé par la VAR en fin de match (84ᵉ), a définitivement enterré les ambitions servettiennes. Il faudra vite rebondir avant le match retour crucial face à Plzeň mercredi.

Le fil du match

Servette démarre fort. Dès la 6e minute, Lamine Fomba, titularisé pour la première fois, place une tête puissante qui passe de peu à côté. Une entrée en matière prometteuse, vite balayée par un tournant brutal.

À la 7e, Darian Males file plein axe vers le but. Mazikou intervient trop tard, accroche l’attaquant sans toucher le ballon. L’arbitre n’hésite pas : penalty et carton rouge. Fassnacht transforme la sanction (10e), malgré une belle anticipation de Frick, qui plonge du bon côté et effleure le ballon.

Quelques minutes plus tard, les Young Boys enfoncent le clou. La défense genevoise peine à dégager, le ballon revient sur Males qui croise sa frappe. Frick la touche encore, mais sans réussir à la repousser complètement (14e). Deux à zéro, et Servette est au bord du chaos.

Thomas Häberli réagit aussitôt. À la 20e minute, il sort Morandi pour renforcer la défense avec Srdanovic. Ce réajustement tactique redonne un peu d’équilibre aux Grenat, qui reprennent même brièvement la possession.

À la 24e, Servette croit obtenir un penalty pour une main évidente de Wüthrich, mais Mráz est signalé hors-jeu d’un rien. Partie remise : à la 36e, Mráz est à la réception d’un ballon mal repoussé dans la surface. Sa reprise ne laisse aucune chance au gardien. Le but est validé après consultation de la VAR. Servette revient à 2-1, à dix contre onze.

En seconde période, YB domine, sans réussir à se mettre à l’abri. Frick multiplie les interventions, et Fassnacht manque deux grosses occasions. Stevanović, pour son 200e match en Super League, tente sa chance mais voit sa frappe s’envoler. Varela, entré en fin de match, amène du dynamisme et frôle l’égalisation dans les arrêts de jeu.

Mais l’espoir genevois s’éteint à la 84e. Virginius reprend un ballon cafouillé dans la surface. D’abord annulé pour hors-jeu, le but est finalement validé par la VAR. Fin de l’histoire.


Le tournant du match

À la 7e minute, tout se complique pour Servette. Lancé plein axe, Darian Males prend le dessus sur la défense genevoise. Bradley Mazikou intervient tardivement, accroche son adversaire sans toucher le ballon. Luca Piccolo, l’arbitre de la rencontre , rarement associé à des souvenirs favorables côté grenat  applique la sanction immédiate : penalty et carton rouge.

Une double peine qui pèse lourd. Servette se retrouve réduit à dix, mené au score deux minutes plus tard, et contraint de revoir totalement son plan de jeu. Difficile, dans ces conditions, de rivaliser à armes égales. Le match venait à peine de commencer qu’il était déjà déséquilibré.

 

Le joueur du match

Samuel Mráz a encore frappé. À la 36e minute, il réduit l’écart en pur renard des surfaces, au terme d’une action limpide construite à 100 % par les recrues estivales : centre précis de Srdanovic depuis la droite, déviation de Bronn, et finition instinctive de Mráz au second. Un enchaînement clinique, dans un moment où Servette avait besoin de souffle.

Déjà buteur à Plzeň, l’attaquant slovaque confirme son sang-froid et son efficacité. Toujours bien placé, toujours à l’affût, il incarne ce profil de finisseur opportuniste que le club cherchait depuis plusieurs saisons. Présent dans les duels, capable de convertir la moindre demi-occasion, il se distingue par sa constance et sa lucidité dans la zone de vérité.

Au-delà du but, c’est une séquence qui illustre un constat encourageant : les nouvelles têtes apportent déjà. Mráz, Bronn, Srdanovic, Fomba… Le mercato grenat, ambitieux et ciblé, commence à porter ses fruits. À confirmer, mais les bases sont posées.

 

Le SFC s’est incliné 3-1 à Berne pour son entrée en matière en Super League, après avoir joué plus de 80 minutes en infériorité numérique. Malgré le contexte, les Grenat ont montré du caractère et ont pu compter sur l’apport immédiat de leurs recrues estivales. Battus à Berne mais partis avec trois points de République tchèque, les hommes de Häberli sont désormais favoris pour se qualifier et espèrent poursuivre leur aventure européenne. Rendez-vous mercredi soir à 21h à la Praille.

 

 

BSC Young-Boys-Servette FC: La saison est lancée!

BSC Young-Boys-Servette FC: La saison est lancée!

La Super League reprend avec une affiche de gala : ce samedi à 20h30, le Servette FC se rend au Wankdorf pour y défier les Young Boys. Une rencontre de haut de tableau pour lancer la saison 2025–2026 entre deux équipes ambitieuses.

Lors de leur dernière confrontation officielle, en mai dernier, les deux formations s’étaient quittées sur un score nul et vierge (0–0). Un match cadenassé, où la prudence avait pris le pas sur les occasions. La saison passée, les Young Boys ont terminé à la 3ᵉ place du championnat, juste derrière le Servette FC. Un résultat en deçà de leurs ambitions, que les Bernois chercheront à corriger dès l’ouverture de cet exercice.

La perf’ du dernier match

Le mardi 23 juillet, le Servette FC a parfaitement lancé sa saison européenne en s’imposant 1–0 sur la pelouse du Viktoria Plzeň, lors du match aller du 2ᵉ tour qualificatif à la Ligue des champions. Un succès construit avec sérieux, grâce à un but rapide de Samuel Mráz et une prestation défensive solide. Cette victoire à l’extérieur, acquise face à un adversaire expérimenté, offre aux Grenat un avantage précieux avant le retour à Genève. Surtout, elle leur donne un réel élan de confiance au moment d’aborder ce premier choc de championnat contre les Young Boys.

La forme de l’adversaire

Les Young Boys abordent ce premier rendez-vous de la saison avec une préparation estivale en demi-teinte. Après une victoire convaincante contre Kriens (4–1), ils ont enchaîné un nul face à Huddersfield (1–1), puis une défaite spectaculaire contre Bochum (4–5). Une série de résultats contrastés qui témoigne d’un collectif encore en rodage, notamment sur le plan défensif.

Parmi les recrues estivales, deux noms se démarquent : Edimilson Fernandes, revenu en Suisse après plusieurs saisons en Bundesliga, qui apporte expérience et volume au milieu ; et Alan Virginius, définitivement transféré après un prêt concluant, qui amène vitesse et percussion sur les ailes.

Plusieurs individualités se sont également mises en évidence. Chris Bédia, ancien attaquant servettien, a inscrit trois buts lors des matchs amicaux, confirmant sa montée en puissance. Et surtout, Marvin Keller, 23 ans, s’impose dans les buts comme une valeur sûre. Titulaire lors de la deuxième partie de saison passée, il semble avoir définitivement gagné la confiance du staff bernois.

Un contraste notable avec Servette, où l’incertitude règne encore concernant le poste de gardien. Entre Joël Mall et Jérémy Frick, aucune hiérarchie claire ne semble encore s’être imposée à l’heure d’aborder ce premier match.

Les Servettiens à suivre

Côté grenat, Samuel Mráz s’est illustré dès le début de saison en marquant l’unique but du match contre Plzeň. Attaquant mobile et opportuniste, il a su saisir sa chance et pourrait bien à nouveau se montrer décisif face à une défense bernoise en quête de repères.

Autre joueur à surveiller : Jérémy Guillemenot. Auteur d’une saison passée compliquée avec peu de temps de jeu et une efficacité en berne, l’attaquant espère rebondir sous les couleurs grenat. Son profil de joker offensif pourrait s’avérer précieux en sortie de banc, notamment pour dynamiser la fin de match ou apporter une solution différente dans les phases de transition.

 

Le SFC entame sa saison ce samedi au Wankdorf, avec un déplacement ambitieux chez les Young Boys. L’objectif : lancer idéalement l’exercice 2025–2026 face à un rival direct et confirmer la belle dynamique née de la victoire européenne à Plzeň.

📆 Rendez-vous ce samedi 27 juillet à 20h30 : une affiche de prestige, un choc au sommet, une saison à écrire ensemble.
Allez Servette !

 

 

 

 

 

FC Viktoria Plzen-Servette FC: le défi européen commence

FC Viktoria Plzen-Servette FC: le défi européen commence

Le Servette FC retrouve la scène européenne ce mardi 22 juillet à 19h en République tchèque, pour un rendez-vous aux allures de revanche. Opposés au Viktoria Plzeň en match aller du 2e tour qualificatif de la Ligue des Champions, les Grenat veulent franchir une nouvelle marche dans leur progression européenne. L’objectif est clair : poser les bases d’une qualification historique en ramenant un résultat positif avant le match retour à Genève.

 

Un air de déjà-vu

Les deux équipes se connaissent bien. En août 2024, Plzeň avait éliminé Servette aux tirs au but après deux matchs nuls (0-0). Un scénario frustrant qui trotte encore dans les têtes. Cette fois, le SFC revient avec plus de maturité, plus d’expérience et une nouvelle dynamique impulsée par Thomas Häberli, confirmé comme entraîneur principal après une demi-saison convaincante.

Sous sa houlette, Servette veut s’installer durablement parmi les grands du football suisse… et franchir enfin le cap européen qui lui échappe depuis trop longtemps.

 
Une préparation sérieuse et efficace

Pour préparer ce rendez-vous européen, Servette a disputé cinq matchs amicaux, remportant quatre d’entre eux. Seule ombre au tableau : une lourde défaite contre Lausanne-Ouchy (0-4). Mais le reste de la préparation a été très encourageant :

  • Victoire 1-0 vs Étoile Carouge (but de Stevanović)

  • Défaite 0-4 vs Lausanne-Ouchy

  • Victoire 1-0 vs Grenoble

  • Victoire 1-0 vs Neuchâtel Xamax

  • Victoire 3-2 vs Saint-Étienne (buts notamment de Guillemenot et Mráz)

Jérémy Guillemenot, très actif, s’est illustré par deux buts et une belle entente avec les milieux créateurs. Samuel Mráz, arrivé cet été, a lui aussi ouvert son compteur, montrant des qualités de finition précieuses. Avec trois clean sheets en cinq rencontres, la défense semble également prête à répondre au défi tchèque.

 

L’adversaire : expérimenté, solide à domicile

Le Viktoria Plzeň reste une référence sur la scène continentale. Tombeurs de Servette en 2024, les Tchèques ont entamé leur saison par une démonstration (5-1 contre Pardubice) et restent redoutables à domicile.

Leur force : un bloc compact, des transitions rapides, et des leaders comme Vydra ou Sulc. À Servette de répondre avec discipline et réalisme.

 

Les Servettiens à suivre

Jérémy Guillemenot semble avoir tourné la page d’une saison 2024-2025 compliquée, marquée par un manque de régularité et de confiance. Cet été, il s’est montré tranchant en match de préparation, trouvant à deux reprises le chemin des filets. Disponible, mobile et impliqué, il aborde cette campagne européenne avec une énergie nouvelle. Aligné à la pointe de l’attaque, il pourrait jouer un rôle clé dans ce premier acte.

À ses côtés ou en sortie de banc, Samuel Mráz représente une autre option crédible. L’attaquant slovaque, fraîchement arrivé, a rapidement su se montrer décisif en amical. Puissant, adroit dos au but et instinctif dans les derniers mètres, il apporte un profil complémentaire à celui de Guillemenot. Dans un match où chaque opportunité comptera, il pourrait bien peser lourd.

 

Ligue des champions: Servette fixé sur son sort en cas de qualification

© Blick / Diego Buccino

 

Le Servette FC s’apprête à disputer un rendez-vous européen capital face à un adversaire qu’il connaît bien. À Plzeň, il ne s’agira pas seulement de prendre une option sur la qualification : il s’agira d’affirmer, dès l’entame de la saison, que le SFC veut franchir un cap sur la scène continentale. Face à un Viktoria solide et expérimenté, les Grenat devront faire preuve de caractère, de rigueur et d’efficacité. Ramener un bon résultat de République tchèque, ce serait plus qu’un exploit : ce serait une déclaration d’intention. En ce mardi de juillet, on espère repartir de Bohême avec autre chose qu’un simple souvenir : un avantage à défendre à la Praille. Rendez-vous mardi 22 juillet à 19h00 pour soutenir le SFC dans son rêve européen.

Allez Servette !

 

 

 

Entretien Exclusif :  Steven Lang, le goût du jeu et de la transmission

Entretien Exclusif : Steven Lang, le goût du jeu et de la transmission

Il y a des clubs qui comptent plus que d’autres. Pour Steven Lang, le Servette FC n’a jamais été un club comme les autres : c’était une destination de cœur, un lieu d’attachement profond. Avant même d’y jouer, il en connaissait l’histoire, la résonance, la couleur Grenat. Son père, lui aussi footballeur, avait un jour été approché par le club. Quelques années plus tard, c’est le fils qui concrétise ce lien resté symbolique.

D’abord en 2012, dans un contexte sportif difficile, puis surtout en 2017, lorsqu’il choisit de revenir en Challenge League pour s’inscrire pleinement dans le projet de remontée. Ce retour, il le fait par conviction, à contre-courant, refusant des propositions plus confortables pour honorer une fidélité personnelle. Joueur de mouvement, adepte du dribble et du jeu porté vers l’avant, Steven Lang garde en mémoire des images simples mais inoubliables : la pelouse de la Praille, les attaques côté gauche, la ferveur de la section Grenat.

Aujourd’hui reconverti comme agent de joueurs et consultant, il reste fidèle à ce qu’il a toujours incarné : un football sincère, exigeant, habité par le respect du jeu et des autres. Dans un monde parfois pressé d’oublier, Steven Lang impose, avec discrétion, l’élégance rare de ceux qui tiennent parole.

Dans cet entretien, il revient avec lucidité et passion sur les étapes fortes de sa carrière, et sur ce que Servette représente encore pour lui aujourd’hui. 

 

Du Jura à la Praille

Servettiens.ch : Tu es né à Delémont, dans le Jura. Comment as-tu découvert le football ?

Steven Lang : Mon père jouait en Challenge League à l’époque. Tous les week-ends, j’étais au bord du terrain pour le suivre. C’est là que j’ai attrapé le virus! Au départ, c’était pour l’imiter, mais j’ai rapidement développé ma propre passion. Très tôt, c’est devenu une évidence. Je me souviens qu’à 7 ou 8 ans, je disais déjà à tout le monde que je voulais être footballeur professionnel. Ce n’était pas juste un rêve de gamin : c’était une décision intérieure.

Servettiens.ch : Tu quittes ta région très jeune pour intégrer les centres de formation. Comment vis-tu ce départ ?

Steven Lang : J’avais 12 ans quand j’ai intégré le centre de préformation de Payerne. C’était le pôle des meilleurs jeunes Romands. La semaine, je m’entraînais là-bas, et le week-end, je jouais avec le FC Bâle. Au début, c’est dur : tu quittes ta famille, ton cadre, tu es encore un enfant. Mais très vite, ma passion a pris le dessus. Je savais que c’était le chemin à prendre si je voulais réussir. Il fallait faire des sacrifices, et j’étais prêt à les faire.

Servettiens.ch : Tu rejoins ensuite le centre de formation du FC Nantes, où tu côtoies Dimitri Payet. C’était comment ?

Steven Lang : C’était une expérience exceptionnelle. À l’époque, Nantes avait le meilleur centre de formation de France. J’avais 16 ans, je partageais ma chambre avec Dimitri Payet. Au départ, j’étais devant lui dans la hiérarchie. Et puis, petit à petit, il m’a dépassé. Le talent a parlé. Il avait quelque chose de plus, tout simplement. Mais c’était une super période, très formatrice. Là-bas, tu apprends à te débrouiller seul. L’exigence est permanente. Quand je suis revenu en Suisse, j’étais plus fort mentalement. J’avais appris à survivre dans un environnement ultra-compétitif.

Servettiens.ch : Ta carrière t’a mené dans de nombreux clubs en Suisse. Tu le vois comme une richesse ou un regret ?

Steven Lang : C’est un peu les deux. J’ai parfois été impatient, et je pense que j’ai manqué de stabilité. Dès que je jouais un peu moins, je voulais partir, rebondir ailleurs. Avec le recul, j’aurais peut-être dû me poser plus longtemps dans un club, construire dans la durée. Cela dit, j’ai aussi vécu de très belles expériences. À Grasshopper, par exemple, on a joué le titre contre le grand FC Bâle de Salah, Shaqiri et Xhaka. C’est une saison que je n’oublierai jamais. Chaque club m’a appris quelque chose, humainement et sportivement.

Servettiens.ch : Tu te définis comme un joueur de style « dribbleur ». Tu peux nous en dire plus ?

Steven Lang : Oui, c’est ce qui me définissait le mieux. J’étais un joueur porté sur le dribble, la spontanéité, le jeu offensif. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était provoquer, tenter, créer des décalages. Je ne me suis jamais vraiment focalisé sur les statistiques, et c’est peut-être ce qui m’a pénalisé à certains moments de ma carrière. J’accordais plus d’importance au geste, à l’élan, à l’émotion qu’au rendement pur. J’étais un joueur de rue, un amoureux du ballon. Ce qui comptait pour moi, c’était de jouer, d’apporter du panache. Et je crois que les supporters l’ont ressenti.

Servette, le choix du cœur

Servettiens.ch : En 2012, tu rejoins le Servette FC. Qu’est-ce que ce club représente pour toi ?

Steven Lang : C’est une histoire particulière. Mon père avait reçu une offre du Servette à 20 ans, qu’il avait refusée pour rester près de ma mère. Quand l’opportunité s’est présentée pour moi, c’était comme une boucle qui se bouclait. J’aimais déjà ce club : le Grenat, le stade, l’histoire. Quand tu joues à Lausanne et que tu affrontes Servette à la Praille, tu sens tout de suite que c’est un club à part. Dès que j’ai su qu’ils s’intéressaient à moi, je n’ai pas hésité. J’y suis allé en prêt, parce que le club ne pouvait pas assumer mon salaire à l’époque, mais pour moi, c’était un vrai choix de cœur.

Servettiens.ch : Tu reviens au Servette FC en 2017, alors que le club est en Challenge League. Pourquoi ce retour ?

Steven Lang : À ce moment-là, je suis sous contrat avec Saint-Gall, mais je joue peu. Je suis prêté à Schaffhouse par Murat Yakin, et là, j’ai une demi-saison incroyable : 14 buts en huit ou dix matchs. GC me propose alors de revenir en Super League avec eux. Mais quand Servette m’appelle, je refuse cette offre. Pour moi, c’était clair : je leur devais quelque chose. J’étais dans l’équipe lors de la relégation de 2013, et je ne m’étais jamais senti en paix avec ça. Revenir pour aider le club à remonter, c’était une sorte de réparation personnelle.

Servettiens.ch : Comment vis-tu cette nouvelle aventure servettienne ?

Steven Lang : Franchement, c’était magnifique. Il y avait un vrai projet avec l’ambition claire de remonter. L’ambiance dans le vestiaire était incroyable. On avait une équipe avec Routis, Stevanovic, Wüthrich, Schalk… Franchement, même en Super League, cette équipe aurait fini dans les cinq premiers. Et les débuts de saison sont bons, j’enchaîne les titularisations, je me sens bien. On a vraiment l’impression d’être sur une lancée qui peut tout emporter!

Une blessure, un autre rôle à jouer

Servettiens.ch : Mais tu te blesses gravement dès le début de la saison 2018-2019…

Steven Lang : Oui, après sept matchs, je me blesse gravement au genou à l’entraînement, la veille d’un match de coupe. J’ai 32 ans, et je sais tout de suite que la saison est finie. C’est très dur, parce qu’on est en pleine dynamique, je suis performant, l’équipe tourne. Et puis tout s’arrête. Je mets plus d’un an à revenir. C’est long, très long, mais je m’accroche parce que je sais qu’on va monter en Super League, et je veux revenir pour vivre ça

Servettiens.ch :Tu fais partie du groupe qui remonte en 2019. Quelle place tu te donnes dans cette réussite ?

Steven Lang : C’est une fierté, bien sûr, mais j’ai aussi un goût d’inachevé. Je n’ai joué que sept matchs cette saison-là. Mes potes ont fait le boulot, et moi j’étais en tribune. Je fais partie du groupe, oui, mais je n’ai pas pu contribuer comme je l’aurais voulu. C’est frustrant, même si, collectivement, j’étais heureux qu’on atteigne cet objectif.

Servettiens.ch : Tu anticipes ta reconversion dès 30 ans. Pourquoi si tôt ?

Steven Lang : Parce que j’ai vu trop de joueurs arrêter leur carrière et se retrouver sans rien. Peu importe l’argent ou les titres, quand le foot s’arrête, il faut une suite. Alors j’ai commencé très tôt à me former : cours de langues, réflexion sur mes envies… J’ai hésité entre devenir coach, directeur sportif ou agent. J’ai aussi passé mes diplômes d’entraîneur. Mais quand l’agence SBE Management m’a proposé un rôle, j’ai accepté. J’étais conseillé par les frères Degen depuis 2016, et ça me paraissait naturel de continuer avec eux. Aujourd’hui, je suis responsable de la Suisse romande chez SBE.

Servettiens.ch : Quel type d’agent es-tu devenu?

Steven Lang : Avec les jeunes, j’ai un rôle de grand frère. J’essaie de leur transmettre ce que j’ai vécu : les sacrifices, la pression, l’importance de choisir les bons clubs. Avec les pros, c’est un travail plus classique, sur les contrats, les transferts. Mais dans tous les cas, ce que je cherche, c’est une relation de confiance. Je ne veux pas être juste un intermédiaire. Je veux suivre mes joueurs, comprendre leur mentalité, les aider à progresser. Et parfois, ça veut dire leur dire non. Un bon agent, ce n’est pas celui qui trouve un club vite, c’est celui qui pense à la carrière sur cinq ans.

Servettiens.ch : Quel regard portes-tu sur le football actuel ?

Steven Lang : Le football a beaucoup changé. Il y a de moins en moins d’artistes, de joueurs créatifs. Beaucoup de clubs sacrifient le jeu pour le résultat. Je comprends, mais ça me manque. Les jeunes joueurs aujourd’hui sont talentueux, mais aussi très impatients. Ils veulent tout, tout de suite. Le système les pousse à ça : les clubs misent sur la revente rapide. Parfois, des jeunes sont propulsés en équipe première à 17 ans, alors qu’ils ne sont pas prêts. Et derrière, s’ils échouent, on les oublie. C’est violent.

Servettiens.ch : Et le Servette aujourd’hui?

Steven Lang : Je suis fier d’avoir participé, même un peu, à remettre le club en Super League. Aujourd’hui, Servette a de l’ambition, une bonne communication, une vraie identité. Quand je vois Frick, Stevanovic ou Cognat, je suis admiratif. Et l’ambiance à la Praille, quand elle est pleine, c’est quelque chose. Mes meilleurs souvenirs, c’est quand je dribble côté gauche et que j’attaque vers la section Grenat. Tu sens que les gens poussent. C’est pour ces moments-là que tu joues au foot.

© Éric Lafargue/Servette FC