3 Jul 2025 | Entretiens, Équipe première, Interview
Il y a des clubs qui comptent plus que d’autres. Pour Steven Lang, le Servette FC n’a jamais été un club comme les autres : c’était une destination de cœur, un lieu d’attachement profond. Avant même d’y jouer, il en connaissait l’histoire, la résonance, la couleur Grenat. Son père, lui aussi footballeur, avait un jour été approché par le club. Quelques années plus tard, c’est le fils qui concrétise ce lien resté symbolique.
D’abord en 2012, dans un contexte sportif difficile, puis surtout en 2017, lorsqu’il choisit de revenir en Challenge League pour s’inscrire pleinement dans le projet de remontée. Ce retour, il le fait par conviction, à contre-courant, refusant des propositions plus confortables pour honorer une fidélité personnelle. Joueur de mouvement, adepte du dribble et du jeu porté vers l’avant, Steven Lang garde en mémoire des images simples mais inoubliables : la pelouse de la Praille, les attaques côté gauche, la ferveur de la section Grenat.
Aujourd’hui reconverti comme agent de joueurs et consultant, il reste fidèle à ce qu’il a toujours incarné : un football sincère, exigeant, habité par le respect du jeu et des autres. Dans un monde parfois pressé d’oublier, Steven Lang impose, avec discrétion, l’élégance rare de ceux qui tiennent parole.
Dans cet entretien, il revient avec lucidité et passion sur les étapes fortes de sa carrière, et sur ce que Servette représente encore pour lui aujourd’hui.
Du Jura à la Praille
Servettiens.ch : Tu es né à Delémont, dans le Jura. Comment as-tu découvert le football ?
Steven Lang : Mon père jouait en Challenge League à l’époque. Tous les week-ends, j’étais au bord du terrain pour le suivre. C’est là que j’ai attrapé le virus! Au départ, c’était pour l’imiter, mais j’ai rapidement développé ma propre passion. Très tôt, c’est devenu une évidence. Je me souviens qu’à 7 ou 8 ans, je disais déjà à tout le monde que je voulais être footballeur professionnel. Ce n’était pas juste un rêve de gamin : c’était une décision intérieure.
Servettiens.ch : Tu quittes ta région très jeune pour intégrer les centres de formation. Comment vis-tu ce départ ?
Steven Lang : J’avais 12 ans quand j’ai intégré le centre de préformation de Payerne. C’était le pôle des meilleurs jeunes Romands. La semaine, je m’entraînais là-bas, et le week-end, je jouais avec le FC Bâle. Au début, c’est dur : tu quittes ta famille, ton cadre, tu es encore un enfant. Mais très vite, ma passion a pris le dessus. Je savais que c’était le chemin à prendre si je voulais réussir. Il fallait faire des sacrifices, et j’étais prêt à les faire.
Servettiens.ch : Tu rejoins ensuite le centre de formation du FC Nantes, où tu côtoies Dimitri Payet. C’était comment ?
Steven Lang : C’était une expérience exceptionnelle. À l’époque, Nantes avait le meilleur centre de formation de France. J’avais 16 ans, je partageais ma chambre avec Dimitri Payet. Au départ, j’étais devant lui dans la hiérarchie. Et puis, petit à petit, il m’a dépassé. Le talent a parlé. Il avait quelque chose de plus, tout simplement. Mais c’était une super période, très formatrice. Là-bas, tu apprends à te débrouiller seul. L’exigence est permanente. Quand je suis revenu en Suisse, j’étais plus fort mentalement. J’avais appris à survivre dans un environnement ultra-compétitif.
Servettiens.ch : Ta carrière t’a mené dans de nombreux clubs en Suisse. Tu le vois comme une richesse ou un regret ?
Steven Lang : C’est un peu les deux. J’ai parfois été impatient, et je pense que j’ai manqué de stabilité. Dès que je jouais un peu moins, je voulais partir, rebondir ailleurs. Avec le recul, j’aurais peut-être dû me poser plus longtemps dans un club, construire dans la durée. Cela dit, j’ai aussi vécu de très belles expériences. À Grasshopper, par exemple, on a joué le titre contre le grand FC Bâle de Salah, Shaqiri et Xhaka. C’est une saison que je n’oublierai jamais. Chaque club m’a appris quelque chose, humainement et sportivement.
Servettiens.ch : Tu te définis comme un joueur de style « dribbleur ». Tu peux nous en dire plus ?
Steven Lang : Oui, c’est ce qui me définissait le mieux. J’étais un joueur porté sur le dribble, la spontanéité, le jeu offensif. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’était provoquer, tenter, créer des décalages. Je ne me suis jamais vraiment focalisé sur les statistiques, et c’est peut-être ce qui m’a pénalisé à certains moments de ma carrière. J’accordais plus d’importance au geste, à l’élan, à l’émotion qu’au rendement pur. J’étais un joueur de rue, un amoureux du ballon. Ce qui comptait pour moi, c’était de jouer, d’apporter du panache. Et je crois que les supporters l’ont ressenti.
Servette, le choix du cœur
Servettiens.ch : En 2012, tu rejoins le Servette FC. Qu’est-ce que ce club représente pour toi ?
Steven Lang : C’est une histoire particulière. Mon père avait reçu une offre du Servette à 20 ans, qu’il avait refusée pour rester près de ma mère. Quand l’opportunité s’est présentée pour moi, c’était comme une boucle qui se bouclait. J’aimais déjà ce club : le Grenat, le stade, l’histoire. Quand tu joues à Lausanne et que tu affrontes Servette à la Praille, tu sens tout de suite que c’est un club à part. Dès que j’ai su qu’ils s’intéressaient à moi, je n’ai pas hésité. J’y suis allé en prêt, parce que le club ne pouvait pas assumer mon salaire à l’époque, mais pour moi, c’était un vrai choix de cœur.
Servettiens.ch : Tu reviens au Servette FC en 2017, alors que le club est en Challenge League. Pourquoi ce retour ?
Steven Lang : À ce moment-là, je suis sous contrat avec Saint-Gall, mais je joue peu. Je suis prêté à Schaffhouse par Murat Yakin, et là, j’ai une demi-saison incroyable : 14 buts en huit ou dix matchs. GC me propose alors de revenir en Super League avec eux. Mais quand Servette m’appelle, je refuse cette offre. Pour moi, c’était clair : je leur devais quelque chose. J’étais dans l’équipe lors de la relégation de 2013, et je ne m’étais jamais senti en paix avec ça. Revenir pour aider le club à remonter, c’était une sorte de réparation personnelle.
Servettiens.ch : Comment vis-tu cette nouvelle aventure servettienne ?
Steven Lang : Franchement, c’était magnifique. Il y avait un vrai projet avec l’ambition claire de remonter. L’ambiance dans le vestiaire était incroyable. On avait une équipe avec Routis, Stevanovic, Wüthrich, Schalk… Franchement, même en Super League, cette équipe aurait fini dans les cinq premiers. Et les débuts de saison sont bons, j’enchaîne les titularisations, je me sens bien. On a vraiment l’impression d’être sur une lancée qui peut tout emporter!

Une blessure, un autre rôle à jouer
Servettiens.ch : Mais tu te blesses gravement dès le début de la saison 2018-2019…
Steven Lang : Oui, après sept matchs, je me blesse gravement au genou à l’entraînement, la veille d’un match de coupe. J’ai 32 ans, et je sais tout de suite que la saison est finie. C’est très dur, parce qu’on est en pleine dynamique, je suis performant, l’équipe tourne. Et puis tout s’arrête. Je mets plus d’un an à revenir. C’est long, très long, mais je m’accroche parce que je sais qu’on va monter en Super League, et je veux revenir pour vivre ça
Servettiens.ch :Tu fais partie du groupe qui remonte en 2019. Quelle place tu te donnes dans cette réussite ?
Steven Lang : C’est une fierté, bien sûr, mais j’ai aussi un goût d’inachevé. Je n’ai joué que sept matchs cette saison-là. Mes potes ont fait le boulot, et moi j’étais en tribune. Je fais partie du groupe, oui, mais je n’ai pas pu contribuer comme je l’aurais voulu. C’est frustrant, même si, collectivement, j’étais heureux qu’on atteigne cet objectif.
Servettiens.ch : Tu anticipes ta reconversion dès 30 ans. Pourquoi si tôt ?
Steven Lang : Parce que j’ai vu trop de joueurs arrêter leur carrière et se retrouver sans rien. Peu importe l’argent ou les titres, quand le foot s’arrête, il faut une suite. Alors j’ai commencé très tôt à me former : cours de langues, réflexion sur mes envies… J’ai hésité entre devenir coach, directeur sportif ou agent. J’ai aussi passé mes diplômes d’entraîneur. Mais quand l’agence SBE Management m’a proposé un rôle, j’ai accepté. J’étais conseillé par les frères Degen depuis 2016, et ça me paraissait naturel de continuer avec eux. Aujourd’hui, je suis responsable de la Suisse romande chez SBE.
Servettiens.ch : Quel type d’agent es-tu devenu?
Steven Lang : Avec les jeunes, j’ai un rôle de grand frère. J’essaie de leur transmettre ce que j’ai vécu : les sacrifices, la pression, l’importance de choisir les bons clubs. Avec les pros, c’est un travail plus classique, sur les contrats, les transferts. Mais dans tous les cas, ce que je cherche, c’est une relation de confiance. Je ne veux pas être juste un intermédiaire. Je veux suivre mes joueurs, comprendre leur mentalité, les aider à progresser. Et parfois, ça veut dire leur dire non. Un bon agent, ce n’est pas celui qui trouve un club vite, c’est celui qui pense à la carrière sur cinq ans.
Servettiens.ch : Quel regard portes-tu sur le football actuel ?
Steven Lang : Le football a beaucoup changé. Il y a de moins en moins d’artistes, de joueurs créatifs. Beaucoup de clubs sacrifient le jeu pour le résultat. Je comprends, mais ça me manque. Les jeunes joueurs aujourd’hui sont talentueux, mais aussi très impatients. Ils veulent tout, tout de suite. Le système les pousse à ça : les clubs misent sur la revente rapide. Parfois, des jeunes sont propulsés en équipe première à 17 ans, alors qu’ils ne sont pas prêts. Et derrière, s’ils échouent, on les oublie. C’est violent.
Servettiens.ch : Et le Servette aujourd’hui?
Steven Lang : Je suis fier d’avoir participé, même un peu, à remettre le club en Super League. Aujourd’hui, Servette a de l’ambition, une bonne communication, une vraie identité. Quand je vois Frick, Stevanovic ou Cognat, je suis admiratif. Et l’ambiance à la Praille, quand elle est pleine, c’est quelque chose. Mes meilleurs souvenirs, c’est quand je dribble côté gauche et que j’attaque vers la section Grenat. Tu sens que les gens poussent. C’est pour ces moments-là que tu joues au foot.

© Éric Lafargue/Servette FC
21 May 2025 | Équipe première
Ce samedi 24 mai à 18h00, le Servette FC accueille le Lausanne-Sport à la Praille pour la dernière journée de Super League. Un Derby romand aux allures de finale, entre deux équipes qui ont encore tout à jouer.
Pour les Grenat, une victoire garantirait la 2e place et les tours préliminaires de la Ligue des champions. Le LS, à la lutte pour l’Europe, n’a plus connu pareille occasion depuis 2001. Un derby à fort enjeu, où tout se jouera sur la maîtrise, l’intensité… et un brin de folie.
La perf’ du dernier match
Dimanche dernier, Servette s’est imposé 4-3 à Lucerne au terme d’un match aussi spectaculaire qu’irrégulier. Une victoire qui permet aux Grenat de conserver leur 2e place avant la dernière journée.
Le début de rencontre était pourtant idéal : les Genevois ont imposé leur rythme et menaient rapidement 2-0 grâce à deux penalties transformés par Stevanović (4e, 26e), après deux interventions justifiées de la VAR. Sérieux, bien en place, le SFC maîtrisait son jeu dans un premier acte propre défensivement et appliqué dans les passes. En seconde période, un contre parfaitement mené par Stevanović a permis à Kutesa d’inscrire le 3-0 (73e).
Mais alors que le match semblait plié, les joueurs de Thomas Häberli ont relâché leur emprise. Lucerne en a profité pour revenir à 3-2 en dix minutes, sur une erreur de marquage puis un penalty concédé par Mall. La défense, jusque-là solide, a flanché, et l’équipe s’est mise à subir. Ndoye a redonné de l’air aux Servettiens sur un contre opportuniste (91e), avant qu’un ultime penalty lucernois n’ajoute une dernière frayeur dans le temps additionnel (98e).
Grâce à ce succès, le SFC garde deux points d’avance sur YB. Il ne reste qu’un pas à faire : battre Lausanne samedi au stade de Genève pour sécuriser la 2e place et s’ouvrir les portes de la Ligue des Champions.
La forme de l’adversaire
Le Lausanne-Sport revient de loin, mais il est encore en course pour l’Europe. Longtemps instable en première partie de saison, le LS s’est qualifié de justesse pour le Championship Group, grâce à une fin de phase régulière solide. Aujourd’hui, les Vaudois occupent la 5e place, à égalité avec Lucerne, et peuvent encore rêver d’une place européenne. Une victoire à Genève pourrait même les propulser au 4e rang, selon les autres résultats.
Depuis plusieurs semaines, l’équipe de Ludovic Magnin a trouvé un meilleur équilibre. Offensivement, elle reste l’une des plus joueuses de la ligue. Fousseni Diabaté, buteur dimanche contre Lugano, est en forme. Donat Rrudhani apporte beaucoup de créativité entre les lignes, tandis que Kaly Sène reste dangereux dans ses appels et ses prises de profondeur. C’est un trio à surveiller de près pour les Servettiens.
Mais cette équipe reste jeune et parfois irrégulière. Derrière, le LS arrive diminué : après Dussenne, c’est Kevin Mouanga qui a rejoint l’infirmerie. La défense centrale devrait être assurée par Sow (22 ans) et Ndiaye (19 ans), un duo sans grande expérience à ce niveau. Servette aura donc des espaces à exploiter, notamment sur les phases arrêtées et dans les duels physiques.
Ce Derby du lac ne se jouera pas seulement sur le plan comptable. Il mobilise autant les supporters que les joueurs, dans les tribunes comme sur le terrain. L’intensité émotionnelle de ce genre de rendez-vous peut tout changer. À Servette de répondre présent.
Les Servettiens à suivre
C’est du côté de l’attaque que les regards seront tournés ce samedi. Dans un match à fort enjeu, le trio offensif Ndoye – Kutesa – Stevanovic aura la responsabilité de faire la différence.
Dereck Kutesa, buteur à Lucerne, pourrait disputer son dernier match sous les couleurs grenat. Un départ qui donne une saveur particulière à cette rencontre : le public attend une sortie en grande pompe sur la pelouse du Stade de Genève, avec pourquoi pas un dernier éclair de génie.
À ses côtés, Alioune Ndoye continue de se montrer indispensable. Encore buteur le week-end dernier, il pèse dans la surface, fait parler sa puissance et reste toujours dangereux dans les moments clés. Face à une défense lausannoise affaiblie, il pourrait une nouvelle fois faire basculer le match.
Enfin, Miroslav Stevanovic reste l’élément structurant de l’attaque servettienne. Double buteur et passeur à Lucerne, il est en pleine bourre. Par son calme, sa vision et son efficacité, il incarne le danger principal pour le LS dans les trente derniers mètres.
Un trio expérimenté, complémentaire et décisif, prêt à conclure cette saison sur une belle note.
Le SFC termine sa saison ce samedi à la Praille, dans un derby décisif face au Lausanne-Sport. Une victoire garantirait la 2e place et l’accès aux tours préliminaires de la Ligue des champions. L’occasion aussi de finir en beauté, devant un public fidèle.
Rendez-vous ce samedi 24 mai à 18h : un derby, une place en Europe, une dernière fête à vivre ensemble. Allez Servette !
Photo de couverture : Maxime Sallin
20 Apr 2025 | Équipe première
Ce lundi de Pâques 21 avril à 16h30, le Servette FC reçoit le FC Lucerne à la Praille. À l’occasion de la dernière journée de la phase régulière, l’objectif est clair : conserver la 2e place et aborder la phase finale en confiance.
Un point seulement sépare les deux équipes. Une victoire permettrait de rester devant Lucerne et de garder le contact avec Bâle en tête. À l’aube du Championship Group, chaque point peut peser lourd dans la course à l’Europe — voire plus, si le titre reste accessible. Face à un concurrent direct, c’est l’occasion de frapper un grand coup avant la dernière ligne droite.
La perf’ du dernier match
À Tourbillon, le Servette FC a laissé filer deux points importants dans un derby qui aurait pu permettre de rester au contact du sommet. Face à un FC Sion en difficulté, les Grenat ont eu la maîtrise du ballon, mais rarement la maîtrise du match. Trop peu dangereux dans les trente derniers mètres, ils ont peiné à déséquilibrer un bloc valaisan bien regroupé.
C’est Sion qui a ouvert le score à la 65e minute, profitant d’un moment de flottement défensif. Et même après l’égalisation rapide de Ndoye, puis l’expulsion de Sow à la 82e, Servette n’a pas su faire la différence, manquant de justesse et d’intensité dans le dernier quart d’heure.
Néanmoins, le contexte n’était pas simple : l’équipe était privée de plusieurs cadres – Rouiller, Magnin et Von Moos – auxquels se sont ajoutés Tsunemoto et Mazikou, suspendus. Une défense totalement remaniée a dû être alignée.
Mais au milieu des difficultés, quelques motifs de satisfaction. D’abord, la belle surprise Luca Scandurra : titularisé pour la première fois en Super League, le jeune latéral de 19 ans a montré de la personnalité, de l’engagement et une vraie solidité dans son couloir. Ensuite, Alioune Ndoye, une nouvelle fois décisif en sortie de banc, égalisateur sur un centre millimétré de Dereck Kutesa.
Ce match nul (1-1) freine les ambitions dans la course au titre, mais rien n’est encore joué. À six points de Bâle, Servette reste dans le coup au moment d’aborder le Championship Group. Et la réception de Lucerne, ce lundi au Stade de Genève, offre l’opportunité idéale pour repartir de l’avant, reprendre confiance et attaquer la dernière ligne droite avec détermination.
De retour dans le nid genevois pour ce lundi de Pâques : Tsunemoto et Mazikou réapparaissent au bon moment pour redonner de la stabilité à la défense.
La forme de l’adversaire
Le FC Lucerne se présente à la Praille avec une confiance au beau fixe. Troisième du classement, à un petit point du SFC, les hommes de Mario Frick restent sur une victoire éclatante contre les Young Boys (5-0), un message fort envoyé à tout le haut de tableau.
Offensivement, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 60 buts inscrits cette saison, soit dix de plus que Servette, avec un duo en pleine réussite : Thibault Klidjé (14 buts) et Lars Villiger (11). Deux profils mobiles, souvent décisifs en fin de match – l’un des temps forts de cette équipe lucernoise.
Mais tout n’est pas parfait. À l’extérieur, Lucerne est moins souverain : 5 victoires, 5 nuls, 6 défaites. Un bilan mitigé qui témoigne d’une certaine irrégularité loin de ses bases. Reste que cette équipe a du caractère et sait se sublimer dans les moments qui comptent.
Face à un Servette diminué mais toujours solide à la maison, Lucerne n’a rien à perdre et tout à viser. Et dans une course aussi serrée pour les places d’honneur, chaque point peut peser très lourd. Les Grenat sont prévenus : la moindre approximation pourrait coûter cher.
Les Servettiens à suivre
Dans une fin de saison qui s’annonce serrée, chaque individualité capable de faire la différence comptera double. Et côté Grenat, plusieurs visages se dégagent.
Alioune Ndoye, tout d’abord. Encore une fois décisif à Sion en sortie de banc, l’attaquant sénégalais continue de marquer des points. Sa capacité à peser dans la surface, à jouer dos au but et à surgir au bon moment pourrait être précieuse face à une défense lucernoise parfois fébrile sous pression.
Dereck Kutesa, ensuite. De nouveau passeur décisif au dernier match, le meilleur buteur servettien ne cesse d’apporter du danger sur son aile. Sa vitesse, sa percussion et son sens du jeu font de lui l’un des joueurs les plus constants de cette saison. S’il est bien servi, il peut faire mal à n’importe quelle défense.
Enfin, Luca Scandurra, révélation du week-end dernier. Titularisé pour la première fois à Tourbillon, le jeune latéral de 19 ans a impressionné par sa solidité et sa maturité. Son éventuelle reconduction face à Lucerne sera scrutée : il pourrait bien s’installer dans la rotation plus vite que prévu.
Le Servette FC s’apprête à disputer un rendez-vous déterminant face à un adversaire direct dans la lutte pour les places de tête. Battre le FC Lucerne, si proche au classement, serait bien plus qu’un simple succès : ce serait une manière claire d’affirmer ses ambitions avant le sprint final de la saison. Une prestation solide, à domicile, permettrait aux Grenat de reprendre leur élan et d’aborder la dernière ligne droite avec confiance. En ce lundi de Pâques, on espère repartir avec autre chose que du chocolat : trois points et une prestation convaincante. Rendez-vous ce lundi 21 avril à 16h30 à la Praille pour soutenir le SFC.
Allez Servette !
31 Mar 2025 | Équipe première
Le Servette FC reçoit ce mardi 1er avril le BSC Young Boys, à la Praille, pour un choc capital dans la course au titre (20h30). Leader du championnat, le leader accueille le troisième du classement pour un affrontement à fort enjeu. Face à un concurrent direct, les Grenat ont une occasion en or de frapper un grand coup – mais devront composer avec une ambiance amoindrie: la Tribune Nord est fermée suite aux incidents du match dernier contre Lausanne.
La perf’ du dernier match
Servette s’est imposé 2-0 à Lugano ce week-end, confirmant son statut de leader. Mais au-delà du score, c’est le style de jeu des Grenat qui semble évoluer. Moins tourné vers la possession, le SFC mise désormais sur un football plus réaliste, plus direct, adapté à l’adversaire, avec un bloc compact et des transitions rapides.
Le plan a fonctionné : Enzo Crivelli a ouvert le score d’une déviation bien sentie sur un centre de Micha Stevanović, puis Tiémoko Ouattara a doublé la mise en fin de match pour inscrire son tout premier but chez les pros. Mais tout n’a pas été maîtrisé : la défense a montré quelques signes de fébrilité, laissant Lugano se procurer plusieurs occasions nettes. Heureusement, Joël Mall a sorti le grand jeu, enchaînant les parades décisives pour préserver l’avantage lors de son 50e match en Grenat.
Une victoire précieuse, obtenue avec les armes du moment. Solide, mais perfectible. Et face à des attaquants aussi tranchants que ceux de Young Boys, il faudra sans doute en montrer un peu plus.
La forme de l’adversaire
Les Young Boys montent en puissance. Après un début d’année mitigé, les Bernois restent sur trois victoires consécutives en championnat. Leur dernier succès, 1-0 face à Saint-Gall, confirme leur retour au premier plan. Solides collectivement, les hommes de Giorgio Contini disposent d’un effectif profond et expérimenté, bien décidé à recoller au haut du classement et à relancer la course au titre.
Plusieurs joueurs se démarquent actuellement, à commencer par Joël Monteiro, meilleur buteur de l’équipe, et Filip Ugrinić, infatigable au milieu. Mais tous les regards seront tournés vers Chris Bedia, fraîchement bernois. L’ancien attaquant Grenat, auteur de 5 buts en 7 matchs depuis son retour en Super League, affronte pour la première fois ses anciens coéquipiers sous ses nouvelles couleurs. Une confrontation qui s’annonce intense, à la fois sportivement et émotionnellement.
Le(s) Servettien(s) à suivre
Les regards seront tournés vers la jeunesse servettienne, qui s’affirme de plus en plus dans l’effectif grenat.
Tiémoko Ouattara incarne cette nouvelle génération ambitieuse. Buteur le week-end dernier contre Lugano, il a confirmé tout le bien que l’on pense de lui. Percutant, vif, et plein d’audace, il ne cesse de gagner en confiance. Sa capacité à déstabiliser une défense par ses dribbles et ses appels en profondeur en fait un atout offensif de poids, notamment face à un adversaire aussi structuré que YB.
Dans l’entrejeu, Nonge impressionne par sa maturité. Arrivé discrètement cet hiver, le jeune milieu récupérateur s’est rapidement imposé par son impact physique, sa lucidité dans les transitions et son calme balle au pied. Il pourrait jouer un rôle déterminant pour contenir les assauts bernois et relancer proprement, bien qu’il ne joue pas beaucoup.
Enfin, le retour de Yoan Severin en défense centrale, après sa blessure, est une excellente nouvelle pour le Servette FC. Leader discret mais essentiel, sa solidité et son sens du placement seront précieux pour encadrer les plus jeunes et résister aux attaques des Young Boys.
Le Servette FC s’apprête à disputer un rendez-vous crucial face à un adversaire direct dans la lutte pour le haut du classement. Battre les Young Boys, en pleine remontée, représenterait bien plus que trois points : ce serait un signal fort envoyé au reste du championnat. Une prestation solide et maîtrisée permettrait aux Grenat de rester dans le rythme et de confirmer leurs ambitions. Rendez-vous ce mardi 1er avril à 20h30 à la Praille pour soutenir le SFC. Que ce soit depuis les tribunes ou derrière nos écrans, restons unis pour porter les Grenat vers un succès déterminant !
Allez Servette !
2 Mar 2025 | Équipe première
Le SFC a remporté le 199e derby lémanique en s’imposant 1-0 contre Lausanne-Sport, poursuivant ainsi sa série d’invincibilité en 2025 grâce à une défense solide et une bonne gestion des temps forts.
Ce qu’il faut retenir
La rencontre a basculé sur un penalty transformé par Miroslav Stevanović à la 14e minute, après une main de Marvin Senaya, sanctionnée après consultation de la VAR. Ce but a suffi aux Grenat, qui ont ensuite verrouillé leur avantage avec une organisation défensive rigoureuse et un Joël Mall impérial.
Le portier servettien n’a rien laissé passer, réalisant plusieurs arrêts décisifs et sécurisant son équipe grâce à des sorties impeccables, rassurant ainsi toute sa défense.
Thomas Häberli a tenté un pari audacieux, et son choix s’est révélé payant. Plutôt que de s’appuyer sur des joueurs confirmés comme Guillemenot, Antunes ou Crivelli, il a décidé de miser sur la jeunesse en titularisant Keyan Varela et Alioune Ndoye. Un signe de confiance clair envoyé à ces deux jeunes attaquants.
Pour Varela, 18 ans, c’était une première titularisation en Super League, et il a répondu présent. Une présence précieuse qui a même conduit au penalty décisif, sa frappe étant déviée de la main par Senaya.

À ses côtés, Ndoye, arrivé cet hiver, enchaînait une nouvelle titularisation, preuve que le staff voit en lui un atout capable d’apporter offensivement. Si aucun des deux n’a trouvé le chemin des filets, leur apport a été essentiel, permettant à Servette de peser offensivement et de mettre la pression sur la défense lausannoise.
Au-delà d’un simple choix du soir, cette double titularisation témoigne peut-être d’une nouvelle profondeur du banc genevois, une donnée précieuse dans la lutte pour le haut du classement.
Si Servette n’a pas forcément dominé dans le jeu, l’équipe a su être plus tranchante dans les moments-clés. Les Grenat ont su exploiter les détails et se créer les meilleures occasions, notamment en toute fin de match avec Timothé Cognat, dont la frappe a trouvé le poteau, manquant de peu d’alourdir le score.
Le fil du match
Lausanne entame la rencontre avec intensité, imposant un pressing haut pour gêner la relance servettienne. Mais ce sont bien les Grenat qui se procurent la première grosse occasion. À la 9e minute, Alioune Ndoye est tout proche de faire basculer le match. La jeune recrue hivernale, pleine d’énergie, est parfaitement lancée en profondeur.
Avec assurance, il élimine Castella, mais la sortie rapide du gardien l’oblige à s’excentrer, compliquant son angle de tir. Dans une position délicate, il tente de redresser sa frappe, mais le ballon file juste à côté du but vide. Un énorme frisson pour Lausanne, qui échappe de justesse à une ouverture du score précoce.
Servette pousse et trouve rapidement la faille. À la 14e minute, Keyan Varela provoque le tournant du match. Sur une action initiée côté droit, Miroslav Stevanović hérite du ballon et centre en retrait vers Varela, positionné à l’entrée de la surface.
L’attaquant ne se pose pas de questions et enchaîne une frappe, qui vient heurter le bras décollé de Marvin Senaya. Un geste involontaire mais incontestable, qui n’échappe pas à l’arbitre-assistant vidéo. Après consultation de la VAR, le penalty est logiquement accordé aux Grenat.
Face au portier lausannois Castella, Stevanović ne tremble pas. Avec son sang-froid habituel, le capitaine genevois ouvre son pied et prend le gardien à contre-pied, envoyant le ballon au fond des filets.

Une ouverture du score qui change totalement la physionomie du match. Les Servettiens peuvent alors gérer leur avantage, laissant Lausanne dans l’obligation de prendre plus de risques.
Derrière, Joël Mall s’impose en patron. Précieux dans le jeu aérien, il coupe plusieurs centres et rassure sa défense par des sorties bien senties. Lausanne pousse, mais Servette reste solide, s’appuyant sur une arrière-garde bien en place et un gardien en état de grâce.
En seconde période, Lausanne pousse, mais le SFC tient bon. Rouiller verrouille l’axe, et Mall continue son récital. Sur un dernier contre, Cognat a la balle du 2-0 au bout du pied, mais sa frappe trouve le poteau. Un frisson avant le coup de sifflet final, les hommes de Thomas Häberli ne lâchent rien et repartent avec une victoire précieuse.
Le tournant du match
À la 14ᵉ minute, Keyan Varela fait basculer la rencontre. Servette, déjà dangereux sur quelques incursions, trouve une brèche par Stevanović, qui fixe son adversaire et sert Varela à l’entrée de la surface.
Le jeune attaquant ne se pose pas de questions et envoie une frappe qui vient heurter le bras décollé de Marvin Senaya. Un geste involontaire mais incontestable, qui attire immédiatement l’attention des arbitres. Après consultation de la VAR, le penalty est logiquement accordé aux Grenat.
Miroslav Stevanović ne tremble pas. Avec tout son sang-froid, il ouvre son pied et prend Castella à contre-pied, envoyant le ballon au fond des filets. Une ouverture du score qui change totalement la physionomie du match.
Servette, désormais devant, peut gérer son avantage avec intelligence, tandis que Lausanne doit se découvrir pour tenter d’égaliser. Un moment clé qui a pesé lourd dans l’issue de ce derby.
Le joueur du match
Si Servette a pu repartir avec trois points, c’est en grande partie grâce à Joël Mall. Le portier genevois a multiplié les interventions décisives, que ce soit en captant des ballons dangereux, en repoussant une frappe puissante d’Okou (29e), ou en réalisant une parade déterminante devant Roche (61e).
Son assurance dans les airs et sa lecture du jeu ont apporté une stabilité précieuse à l’arrière-garde genevoise. Mall a rayonné dans sa surface et s’est imposé comme un véritable mur, frustrant les tentatives lausannoises et offrant un sentiment de contrôle à son équipe.
La décla’
En conférence de presse, Ludovic Magnin n’a pas caché sa frustration après cette défaite décidée sur un fait de jeu litigieux. Visiblement agacé, l’entraîneur lausannois a estimé que son équipe méritait mieux :
“Frustré, tout simplement. Je pense qu’on a très bien joué, surtout en première mi-temps. On a dominé le match, mais on n’a pas été assez efficaces dans le dernier geste. La qualité des centres, c’est ce qu’on peut nous reprocher.”
Interrogé sur le penalty accordé au club grenat, il a exprimé son incompréhension face à la décision arbitrale :
“Ce n’est pas que je ne suis pas d’accord avec le penalty, c’est juste que je n’ai encore vu aucune image confirmant que mon joueur ne touche pas le ballon au sol. Il me dit qu’il le touche du pied. S’il y a pied et main, alors il ne devrait pas y avoir penalty. C’est extrêmement dommage qu’un derby comme ça se décide sur une scène pareille. Mais bon, c’est le foot.”
Un discours teinté d’agacement et peut-être d’un brin de mauvaise foi, car si la situation est malheureuse pour Lausanne, la faute de Marvin Senaya est bien réelle. Le penalty, même sévère, est justifié et vient sanctionner une main décollée du corps, difficilement contestable après visionnage des images.
Le Servette FC se déplacera au Letzigrund dimanche 9 mars à 14h15 pour un nouveau duel au sommet face au FC Zürich. Une affiche de haut de tableau où les Grenat tenteront de poursuivre leur série d’invincibilité et d’affirmer leur statut face à un adversaire direct. Allez Servette !
Photos : Maxime Sallin