Matías Vitkieviez, ancien joueur du Servette FC, incarne l’essence même du football passionné et dévoué. Deuxième (et dernière) partie d’un long entretien avec un Grenat de coeur. 

 

On a rencontré le Genevois avant le début la saison. Il nous a raconté les évènements marquants de son parcours, quelques anecdotes et sa nouvelle vie, toujours proche du club. Cette fois-ci, c’est autour du Servette FC, de son expérience avec la Nati et son regard sur le football aujourd’hui qui sont à l’honneur.

 

Période au Servette FC

 

Raconte-nous ton arrivée à Servette.

Servette venait de monter en Challenge League. Sébastien Fournier et Jean-Michel Aeby m’ont appelé pour me recruter. J’ai rejoint le club en 2006. On a fait la montée en 2011, c’était la cinquième saison, et pour moi, ça reste encore la meilleure expérience de ma vie. La montée contre Bellinzone, c’était incroyable, mon plus beau souvenir.

 

Qu’est-ce qui t’a fait jouer autant de saisons avec le Servette FC ?

J’ai joué à Servette de 2006 à 2012, puis je suis revenu en prêt pour six mois. J’ai aussi choisi de revenir à Servette en Première ligue de promotion en 2015 plutôt que d’aller à Saint-Gall, alors que j’avais un contrat tout fait là-bas. C’était une décision par amour du club. Mon agent n’était pas très content.

Parle-nous de cette période.

Quand je suis revenu en 2016, on a fait la montée en Challenge League! J’aurais adoré rester plus longtemps pour faire la montée en Super League. J’aurais aimé faire partie des joueurs comme Routis qui ont réalisé les deux montées. C’était une “Dream Team” à cette époque.

Qui sont les coéquipiers qui t’ont marqué ?

Tibert Pont et Goran Karanović. Aussi, en 2010, l’entraineur João Alves est arrivé et il a fait un recrutement incroyable. Il amené des Suisses Alémaniques comme Goran, Baumann, Nater, Schlauri, et Maric. On vivait comme une famille, on habitait la même résidence !

Du coup vous ne faisiez pas trop la sieste l’après-midi non ? 😉

La sieste était primordiale pour moi. Je faisais la fête mais jamais deux jours avant un match. L’hygiène de vie, c’est super important. Bien manger, bien se reposer et bien s’hydrater, c’est la clé pour éviter les blessures.

© Servette FC

 

Un préparateur physique t’a particulièrement aidé, n’est-ce pas ?

Oui, Ricardo Dionisio, actuellement coach à Stade Lausanne. Il m’a donné une hygiène de vie irréprochable et m’a fait travailler dur. Grâce à lui, je me sentais imbattable sur le terrain. A cette période quelqu’un m’a dit une phrase que je répète souvent “Si tu donnes au foot, le foot te donnera”. C’est vraiment vrai.

Et quel entraineur t’a le plus influencé ?

João Alves. Il m’a donné une confiance énorme. Sans lui, je n’aurais pas fait la carrière que j’ai faite.

 

Carrière en équipe Nationale

 

Raconte-nous ton expérience en équipe nationale.

Jouer pour la Suisse, c’était une énorme fierté. Surtout quand on connaît mon parcours. C’est une belle revanche pour moi, prouver à ceux qui n’ont pas cru en moi que j’avais ma place.

 Comment as-tu appris ta sélection ?

Il y avait des rumeurs…J’étais à Young Boys, et un jour, j’ai reçu plein de messages de félicitations après un entraînement.  Moi je ne savais rien. C’est le coach, Christian Gross qui m’a informé ! C’était incroyable, surtout d’annoncer la nouvelle à ma mère. Elle était trop fière.

Ça fait quoi de jouer avec des joueurs tels que Shaqiri ou Granit Xhaka ? 

Shaqiri et Xhaka étaient impressionnants, mais c’est surtout Philippe Senderos qui m’a marqué par sa personnalité de leader dans le vestiaire. Il est incroyable. En fait, dès qu’il rentre dans le vestiaire, c’est une autre personne. C’est un guerrier !

Et jouer contre Messi ?

C’était surréaliste. Être face à lui sur le terrain, c’était comme regarder la télé. Mais je l’aurais taclé si j’avais pu le rattraper !

 

Un regard sur le football aujourd’hui

 

Que penses-tu de l’équipe de Suisse actuelle ?

Ils ont fait un excellent Euro 2024. Les leaders comme Xhaka ont vraiment pris les choses en main. On a une super équipe avec beaucoup de potentiel pour l’avenir.

Aujourd’hui, quel est ton lien avec Servette ?

Je suis un supporter. J’amène mes enfants aux matchs, c’est un moment de famille. Voir Servette bien jouer et gagner, c’est une grande fierté. J’ai d’ailleurs déjà pris mon abonnement pour la saison prochaine.

Un conseil pour les jeunes joueurs, comme Théo Magnin ?

Travaille ! travaille ! travaille ! Gagne ta place et travaille plus que les autres pour la garder. Le plus dur, ce n’est pas d’arriver en équipe première, c’est d’y rester.

Si tu pouvais changer une chose dans le football, ce serait quoi ?

Penser plus à l’humain. Les clubs devraient mieux soutenir les joueurs dans leur après-carrière. L’aspect humain manque parfois dans le football actuel.

Quel ancien Servettien, tu aimerais lire chez Servettien.ch ? 

Goran Karanović.

 

MERCI MATIAS 

 

Matías Vitkieviez, par son parcours et ses réflexions, incarne non seulement la passion et la persévérance mais aussi une profonde humanité. Tout au long de sa carrière au Servette FC, il a su tisser des liens forts et laisser une empreinte indélébile, prouvant que le football va bien au-delà du simple jeu.

 

Ayant surmonté les obstacles et prouvé sa valeur, Matías est devenu une figure emblématique du football suisse. Après avoir raccroché les crampons, il a su explorer de nouveaux horizons, démontrant sa capacité à se réinventer et à réussir dans divers domaines.

 

Son amour indéfectible pour le Servette FC, son engagement envers la formation des jeunes et son implication dans la communauté genevoise font de lui un modèle pour les générations futures. En tant que conseiller en assurance et actionnaire du Village du Soir, Matías continue d’inspirer par son énergie, sa détermination et son enthousiasme.