Matías Vitkieviez, ancien joueur du Servette FC, incarne l’essence même du football passionné et dévoué. Première partie d’un long entretien avec un Grenat de coeur. 

 

On a rencontré le Genevois avant le début la saison du Servette FC. Il nous a raconté les évènements marquants de son parcours, quelques anecdotes et sa nouvelle vie, toujours proche du club. Pour cette fois, c’est autour de sa vie après le foot et ses premiers pas en tant que footballeur à Genève qui sont traités. 

 

Une nouvelle vie

 

Comment vis-tu ta vie de footballeur retraité ?

C’est comme si ma vie de footballeur, c’était une autre vie. Quand je suis au stade, c’est comme si c’était quelqu’un d’autre qui avait joué. C’est un sentiment bizarre.

Durant ta carrière de football, as-tu déjà pensé à ce que tu allais faire après ?

Franchement, non. Je vivais pleinement l’instant présent. J’ai commencé à passer des diplômes d’entraîneur en fin de carrière, obtenant le diplôme B+ UEFA. Mais une fois ma carrière terminée, j’ai profité de ma famille et de mes week-ends libres. Je pense que dans quelques années, quand mes enfants seront plus grands, je prendrai une équipe de foot. J’ai déjà coaché un peu mon équipe de vétérans à Carouge et j’ai beaucoup aimé.

Et du coup, ce diplôme, tu l’as passé à quel âge ?

Ça m’a pris 5 ans pour arriver au B+. En tant qu’ancien footballeur professionnel en Suisse, j’ai pu tout faire en une semaine chaque année, mais sans avantage particulier. J’ai passé les diplômes C, C+, B, et finalement B+. Chaque étape demandait des tests d’entrée et des épreuves techniques, même après avoir joué au plus haut niveau.

Parle-nous de ta transition vers le métier de conseiller en assurance.

Après avoir terminé avec Servette en 2019, j’ai joué à Carouge tout en étant au chômage. Pendant ce temps, j’ai passé la patente de cafetier et aidé ma mère à la buvette du Village du Soir. Finalement, un ami m’a suggéré de rejoindre le domaine des assurances. Après un entretien réussi chez Generali, j’ai trouvé ma voie. Aujourd’hui, je suis épanoui dans ce métier.

Et qu’est-ce qui t’a attiré dans ce métier ?

L’avantage dans ce travail, c’est la liberté. Pas d’horaires fixes, juste des objectifs à atteindre. C’est comme dans le foot, chaque mois tu recommences, tu dois gagner ta place. J’aime trop cette liberté d’horaire et la compétition.

© compte Facebook de Matias Vitkieviez

 

 

Débuts et parcours footballistique

 

Quels souvenirs gardes-tu de tes débuts au football en Uruguay ?

L’Uruguay, c’est le football dans le sang. Avant de venir en Suisse, j’étais en équipe nationale des moins de 17 ans. À Genève, après quelques refus, j’ai finalement trouvé ma place à Meinier puis à US Carouge. J’avais marqué deux buts contre Servette lors d’un tournoi international avec US Carouge, ce qui m’a permis de commencer à me faire remarquer.

Et comment s’est passé ton arrivée en Suisse ?

Ma mère avait perdu son travail. On avait notre oncle à Genève, qui nous a aidé à revenir en Suisse. On est arrivé le 16 juin 1999. Pour moi, la Suisse c’était la vache Milka et les montagnes. J’étais surtout inquiet de savoir où je pourrais jouer au foot. Mais Genève était magnifique et j’ai rapidement retrouvé ma passion pour le football.

La passion du foot, tu l’as quand même découverte en Uruguay.

Oui, en Uruguay, le foot, c’est tout. Tous les gamins jouent au foot. Avant d’arriver en Suisse, j’étais en équipe nationale et je m’entraînais avec le plus grand club d’Uruguay, Nacional. En Suisse, j’ai d’abord été refusé par Carouge et Servette, mais j’ai trouvé ma place à Meinier et ça a décollé de là.

 

QUI EST MATÌAS ? 

 

Né en Uruguay, il découvre très tôt l’amour du ballon rond dans les rues animées de Montevideo. Ses talents de footballeur le font entrer au Nacional, club emblématique du pays. À 14 ans, il déménage en Suisse, emportant avec lui son rêve de devenir footballeur professionnel.

 

Malgré des débuts difficiles et des rejets de clubs locaux, sa détermination et son talent finissent par lui ouvrir les portes de l’US Meinier, où il commence à se faire un nom. En 2006, Matías rejoint le Servette FC et devient rapidement un pilier incontournable de l’équipe. Il brille sur le terrain, participant activement à la montée en Super League en 2011, un moment qu’il décrit comme inoubliable. Il continue ensuite sa carrière dans différents clubs suisses et français.

 

Néanmoins, il reviendra au Servette par deux fois, une première fois en prêt par Young Boys en 2013, puis en 2015 pour aider son club de cœur à monter en Challenge League. Sa carrière est également marquée par des sélections en équipe nationale suisse, prouvant son impact sur la scène internationale.

 

Après avoir rangé ses crampons, Matías se réinvente brillamment en tant que conseiller en assurance et actionnaire du Village du Soir, un haut lieu de la vie nocturne genevoise.