Le phénix, cet animal mythologique qui a comme pouvoir de renaître après s’être consumé dans les flammes, symbolise la résurrection et représente à merveille cette équipe du Servette FC qui malgré une dixième place a su renaître de ses cendres mercredi contre Zürich et se doit de continuer sur cette lancée samedi à Bâle.

Confirmer la victoire

Comme le dit l’adage, c’est souvent la deuxième année, celle de la confirmation, qui est la plus compliquée pour un promu. Les anciens se rappelleront la saison 2012-2013 lors de laquelle ils concourent sur deux tableaux (Europa League et championnat). Après un début de saison catastrophique (3 points en 13 matches), les Genevois se retrouvèrent vite distancés au classement. Malgré une course-poursuite, ils sont malheureusement relégués en fin de saison en Challenge League. Actuellement, le club genevois fait un semblant mieux avec 8 points en 8 rencontres, cependant la fin de l’année s’annonce serrée et ils ne doivent pas égarer trop de points s’ils souhaitent passer l’hiver bien au chaud. Cette deuxième victoire de la saison est déjà importante car elle permet au Servette FC de remonter à la 8ème place en dépassant Sion et Vaduz. Ce fût par ailleurs la première fois que l’équipe emmenée par Alain Geiger inscrivit deux buts lors du même match cette saison en championnat. Cela permit à Kyei d’inscrire son troisième but en sept matchs, lui permettant de se classer sixième meilleur buteur de Super League. Ce match doit leur servir de déclic avant de se déplacer du côté de Bâle et même peut-être les dépasser en cas de victoire sur une équipe qui pour l’instant nous réussit, la dernière défaite remontant au 10 août 2019 et une défaite 3-1 au St. Jakob Park. Depuis, le club grenat a obtenu le match nul à deux reprises ainsi que deux victoires dont la première de la saison le 27 septembre (1-0) devant 1’000 supporters. Le 23 février est une date que les supporters en déplacement à Bâle, se souviennent, en bien, pour le point arraché à la 87ème par Micha, ou en mal puisque c’était le dernier déplacement autorisé avant le COVID. Alors que les Grenat étaient menés par deux buts à la mi-temps, nos joueurs trouveront les ressources nécessaires pour revenir au score d’abord sur penalty par Kastriot Imeri puis d’un splendide enroulé de Stevanovic.

Retrouver de sa splendeur                                                                 

Du côté du FC Bâle, le charme d’antan a disparu et ce n’est pas cette malheureuse sixième place qui nous dira le contraire. Déjà quatre défaites pour le club aux 20 titres, cela commence à faire beaucoup pour un club qui nous avait habitué à mieux. Alors qu’ils ont été champion huit saisons d’affilée entre 2010 et 2017 et remportant pas moins de 11 de leurs titres depuis 2004, bataillant uniquement avec le FC Zürich, c’est désormais les BSC Young Boys qui raflent tout sur leur passage et qui ont remporté leur 14ème titre cette été. C’est une véritable crise structurelle qui a pris ses quartiers dans les bureaux du FC Bâle, tout d’abord avec le bras de fer entre joueurs et direction pour réduire les salaires, suite au COVID, puis le renvoi en catimini de plusieurs membres de l’encadrement de l’académie. C’est toutefois surtout l’impopularité de Bernhard Burgener, président et actionnaire, qui impacte le plus le vestiaire avec ses prises de décisions concernant les finances et la communication. Ces problèmes impactent donc directement le vestiaire et cela passe par le départ de l’entraîneur Marcel Koller, remplacé par Ciriaco Sforza (ancien entraîneur du FC Wil), puis de Marco Streller, ancien directeur sportif, ainsi que d’Alex Frei qui a fait le chemin inverse en devenant entraîneur du FC Wil. Ces diverses distorsions peuvent donc expliquer un peu mieux les difficultés dans lesquelles sont plongés les joueurs du FC Bâle et ils se doivent de vite retrouver de leur splendeur s’ils comptent jouer à nouveau les premiers rôles et cela passe au minimum par une nouvelle victoire après leur défaite survenue sur la pelouse du Cornaredo (1-0) le week-end passé.