Wolfsburg – Servette FCCF 5-0 : Des Louves trop fortes

Wolfsburg – Servette FCCF 5-0 : Des Louves trop fortes

Crédits photo : Twitter @UWCL

La dure réalité du très haut niveau : c’est ce qu’ont appris les Servettiennes ce mercredi soir au Wolfsburg Stadion face à un VfL Wolfsburg qui n’a fait aucun cadeau. Un 5-0 net et sans bavure qui ne souffre d’aucune contestation tant les Allemandes ont été au-dessus.

Dans un onze légèrement remanié (sans Sandy Maendly et Laura Felber, toutes les deux sur le banc), les Grenat sont directement mises en difficulté par l’intensité des Louves et cette accentuation de la pression wolfbourgeoise va pousser Servette à la faute sur le premier but : suite à une passe mal-appuyée de Mendes, c’est Huth qui va profiter de la situation pour fusiller Pereira. Pas le temps de digérer que le deuxième va suivre huit minutes plus tard, consécutif à un corner mal repoussé par la défense et qui profite à Wassmuth qui croise sa volée. On retrouvera la même à la 43e, bien servie par Roord, qui y va de son doublé en remportant son duel face à Pereira. Une première mi-temps qui aura vu Servette (fait rare) ne pas avoir un seul tir à se mettre sous la dent.

La deuxième période commence également par une histoire de corner cinq minutes après le coup de sifflet initial : suite à un cafouillage dans les seize mètres, c’est la capitaine Janssen qui met le ballon au fond des filets pour le quatrième but allemand. Jusque là inoffensives, les Servettiennes vont mettre le nez à la fenêtre par Boho à la 54ème mais sa frappe sera trop écrasée pour inquiéter réellement Schult. Cela sera l’une des rares escarmouches des Genevoises qui vont encaisser le cinquième à la 67ème par Smits qui remporte son face-à-face. La Néerlandaise sera proche du doublé à la 89ème mais Inês Pereira sera vigilante comme elle le fut également en première période. On s’y attendait forcément mais Servette n’a pas eu droit au chapitre face à Wolfsburg qui n’a laissé que des miettes.

VfL Wolfsburg – Servette Chênois 5-0 (3-0)

Wolfsburg Stadion, 869 spectateurs. Arbitres: Mmes Nielsen, Bruun et Rasmussen (Dan).

Buts: 18e Huth 1-0. 26e Wassmuth 2-0. 43e Wassmuth 3-0. 51e Janssen 4-0. 68e Smits 5-0.

Wolfsburg: Schult; Hendrich (63e Doorsoun-Khajeh), Wedemeyer, Janssen (63e Cordes), Rauch (46e Svava); Wassmuth, Oberdorf, Lattwein, Knaak (76e Blomqvist); Huth (46e Smits), Roord. Entraîneur: Tommy Stroot.

Servette Chênois: Pereira; Soulard (90e Grivaz), Mendes, Spältli, Fleury; Tamplin (73e Sebayang), Hurni, Nakkach, Bouma (73e Peiro Gimenez); Padilla, Boho (54e Guede).Entraîneur: Eric Sévérac.

Avertissements: 24e Wedemeyer. 49e Soulard. 69e Guede. 75e Cordes.

➡️ Le résumé vidéo du match

➡️ L’analyse de la rencontre

Wolfsburg – Servette FCCF | L’analyse

Wolfsburg – Servette FCCF | L’analyse

VfL Wolfsburg – Servette Chênois 5-0 (3-0)

Wolfsburg Stadion, 869 spectateurs. Arbitres: Mmes Nielsen, Bruun et Rasmussen (Dan).

Buts: 18e Huth 1-0. 26e Wassmuth 2-0. 43e Wassmuth 3-0. 51e Janssen 4-0. 68e Smits.

Wolfsburg: Schult; Hendrich (63e Doorsoun-Khajeh), Wedemeyer, Janssen (63e Cordes), Rauch (46e Svava); Wassmuth, Oberdorf, Lattwein, Knaak (76e Blomqvist); Huth (46e Smits), Roord. Entraîneur: Tommy Stroot.

Servette Chênois: Pereira; Soulard (90e Grivaz), Mendes, Spältli, Fleury; Tamplin (73e Sebayang), Hurni, Nakkach, Bouma (73e Peiro Gimenez); Padilla, Boho (54e Guede).Entraîneur: Eric Sévérac.

Avertissements: 24e Wedemeyer. 49e Soulard. 69e Guede. 75e Cordes.

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Wolfsburg – Servette FCCF | Le livescore

Wolfsburg – Servette FCCF | Le livescore

C’est déjà la deuxième rencontre de phases de groupe de Women’s Champions League pour le Servette FC Chênois Féminin ! Le déplacement à Wolfsburg, à suivre en direct sur cette page.

LE LIVESCORE

Wolfsburg – Servette FCCF : Un gros poisson au menu

Wolfsburg – Servette FCCF : Un gros poisson au menu

A peine le match face à la Juventus digéré que les Grenat enchaînent directement avec leur deuxième match de poule de Women’s Champions League. Un déplacement dans la ville de Volkswagen pour y défier le club local, un certain VfL Wolfsburg, ce mercredi à l’AOK Stadion avec un coup d’envoi marqué pour 18h45.

Un ogre européen en face

Deux Ligue des Champions, six Bundesliga et huit coupes d’Allemagne : un (très) gros palmarès pour les Louves depuis que l’équipe a été reprise par le club de la Basse-Saxe en 2003. Des trophées qui ont été glanés durant la dernière décennie et une quasi-domination nationale, ne laissant échapper que trois titres à leurs rivales du Bayern Munich depuis 2012 dont le dernier lors de la dernière saison 2020-2021. Un championnat perdu qui a donc conduit les Allemandes à disputer un barrage pour accéder aux phases de groupes et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont passées tout juste avec une qualification aux tirs au but face aux Girondins de Bordeaux.

Une possible absence aurait été une anomalie pour l’une des rares équipes à avoir contesté l’hégémonie lyonnais depuis dix ans, avec comme dit plus haut deux titres européens et trois finales perdues dont la dernière en 2020, perdue pour la troisième fois face aux Lyonnaises après celles en 2016 et 2018. Au coude à coude avec le Bayern en championnat (deux petits points de retard), les coéquipières de van de Sanden vont tenter d’accrocher un premier succès face aux Servettiennes, elles qui ont vu la victoire s’envoler face à Chelsea après un match complètement fou (3-3).

Inès Pereira : ‘’ Un match très compliqué’’

Face à l’armada offensive wolfbourgeoise se dressera Inès Pereira, qui a été élue par les fans femme du match contre la Juventus avec notamment un penalty arrêté en première mi-temps. A seulement 22 ans, la Portugaise semble épanouie à Genève : ‘’ L’intégration se passe très bien, j’ai gagné une nouvelle famille à Servette et tout le monde me soutient. ‘’ Auteure d’une grosse prestation face aux Bianconere, elle espère encore faire mieux face à Wolfsburg. ‘’ Je suis sûre que ce sera un match très compliqué mais nous allons faire de notre mieux contre une grande équipe. ‘’ Nous confirme-t-elle.

Le penalty stoppé face à la Juventus

Arrivée cet été au bout du Lac en provenance du Sporting, elle vit sa première expérience à l’étranger. ‘’ Le fait de jouer la Ligue des Champions a été l’un des principaux facteurs qui m’ont poussé à signer pour le Servette. J’ai aussi toujours rêvé de jouer en dehors du Portugal et Servette était une équipe qui me convenait. ‘’ Avoue-t-elle. Après quelques rencontres en Grenat, elle peut déjà dresser une comparaison entre le Sporting et Servette : ‘’ Ce sont des équipes qui ont des façons de jouer différentes, mais les deux équipes correspondent à mon style de jeu, qui est plus offensif. ‘’

En changeant d’air, elle a pu ainsi connaître un nouveau football, en l’occurrence helvétique, qu’elle compare avec le portugais : ‘’ Pour moi, ce sont des championnats similaires dans lesquels il y a deux ou trois équipes de haut niveau et des équipes de niveau moyen, mais je pense que tant au Portugal qu’en Suisse, le football féminin se développe bien. ‘’ Comme tout jeune joueuse, elle se montre par ailleurs ambitieuse. ‘’ Mes objectifs personnels sont de m’améliorer chaque jour et de devenir une joueuse plus mature ’’ affirme l’internationale portugaise. ‘’ Quant aux objectifs collectifs c’est évidemment de gagner le maximum de titres avec Servette et donner beaucoup de joies aux supporters de Genève. ‘’

➡️ Le résumé du dernier match face à Walperswil

Jacky Fatton, la première légende du football suisse

Jacky Fatton, la première légende du football suisse

Si vous vous êtes déjà rendus au Stade de Genève, vous avez sûrement aperçu un maillot floqué Fatton n°11 en haut de la Tribune Sud. Ce maillot appartient à Jacques Fatton dit Jacky Fatton, légende du Servette FC, légende du football suisse.

Jacky naît le 19 décembre 1925 à Exincourt, un petit village français en Bourgogne-Franche-Comté. Compte tenu de l’époque, on ne sait pas quel parcours de vie à emprunter le jeune Fatton pour se retrouver au Servette FC 18 années plus tard. Il est toutefois envisageable que, puisqu’en 1943, l’atmosphère européenne n’était pas des plus conviviales et que le petit village d’Exincourt était aux mains de l’Allemagne nazie, la famille Fatton ait été amenée à rejoindre Genève, neutre et francophone.

Le petit Fatton, par son âge et par sa taille (1m66 et 18 ans), a beaucoup plu aux supporters grenats dès son arrivée. Sur le terrain, il était partout, il transcendait les foules et réchauffait les cœurs servettiens de toute classe sociale venue au Stade des Charmilles pour le voir. En dehors du terrain, c’était un personnage attachant et humble doté d’un vrai charisme.

De 1943 à 1954, Jacky joue 191 matchs en 11 ans pour Servette et inscrit plus de 185 buts. Des statistiques très impressionnantes pour l’époque qui sont à nuancer avec celles d’aujourd’hui. À l’époque, on ne jouait pas autant de matchs que de nos jours, car les compétitions européennes n’existaient pas encore, les championnats nationaux étaient plus courts et les remplacements n’étaient pas autorisés : on prenait 11 joueurs et puis c’est tout. De plus, le professionnalisme dans le monde du football est tout nouveau, seules les grandes nations du football l’ont déjà mis en place dans les années 30, ce qui n’est donc pas le cas de la Suisse. Ainsi, la plupart des footballeurs de l’époque travaillaient à côté pour gagner leur vie, jouant donc moins de matchs. Dans les années 40, on jouait 30 matchs maximum par saison tandis qu’aujourd’hui, on peut en jouer le double.

Durant ces belles années servettiennes, Jacky décroche deux championnats suisses (1945/46 et 1949/50), deux souliers d’or (1948/49 et 1949/50) et une coupe nationale (1949).

Niveau international, Fatton est appelé en sélection suisse à 53 reprises entre 1946 et 1955. Sa première sélection sera contre l’Angleterre, le 11 mai 1946, à Stamford Bridge (défaite 4-1). Cependant, il inscrit son premier but 6 mois plus tard, le 5 janvier 1947 contre le Portugal et récidive dans le même match une seconde fois (match nul 2-2).

En 1948, Jacky disputa la Coupe internationale européenne, une sorte de précurseur de l’Euro, qui a duré de 1927 à 1960 et qui opposait seulement 5 nations voisines : la Suisse, l’Italie, la Hongrie, l’Autriche et la Tchécoslovaquie. Cette compétition, créée dans les années 20, était censée rassembler les plus grandes nations footballistiques de l’époque. Les Britanniques, à leur habitude de complexe de supériorité, ne souhaitaient pas y participer. Lors de toutes les éditions, la Suisse a toujours fini lanterne rouge, largement dominée par le reste des nations. L’édition de 1948 était toutefois particulière et signa le déclin de la compétition. La compétition dura 5 années et la Guerre froide rendit difficiles les déplacements en Hongrie et Tchécoslovaquie. Le drame de la Superga, catastrophe aérienne qui décima une partie de l’effectif italien, ne facilita pas les choses. Suite à cette édition, l’UEFA fraîchement créée reprit la compétition.

Ce n’est assurément pas la compétition qui a marqué la Nati ou Jacky Fatton. En effet, c’est en 1950 que le joueur helvète va marquer les esprits. Même si la Suisse ne passe pas le 1er tour, elle va s’en sortir avec une victoire contre le Mexique et un match nul contre le Brésil, pays hôte et grand favori de la compétition. Dans ce match, notamment, Fatton inscrira un doublé devant plus de 42 000 spectateurs à Sao Paulo.

Jacky Fatton faisant la promotion de la marque Ovomaltine pour l’équipe nationale suisse

Le dernier grand fait de Jacky en équipe nationale est la Coupe du monde 1954 qui se déroule en Suisse. Dans un groupe assez relevé, la Suisse et sa vedette Fatton battent l’Italie à deux reprises (2-1 puis 4-1 en match d’appui) dont une réalisation de ce dernier, ce qui permet à la Suisse d’accéder aux quarts de finale. La Suisse échoue aux portes du dernier carré, lors du match le plus prolifique des coupes du monde, une défaite contre le voisin autrichien 7-5 dans le stade flambant neuf de la Pontaise, bien que menant par 3 buts à la 19e minute de jeu. L’aventure de Fatton en équipe nationale finit en 1955, à l’âge de 30 ans, après 29 buts en 53 sélections.

Après la Coupe du monde à la maison, Fatton signe à l’Olympique Lyonnais. En trois saisons avec les Gones, Jacky joue 98 matchs et plante 42 buts. La première saison, Fatton est élu joueur lyonnais de la saison avec 20 réalisations et 9 passes décisives qui ont permis d’éviter la relégation du club lyonnais.

En signant à l’OL, il reçoit la licence de joueur professionnel, ce qui était rare pour un footballeur suisse à l’époque.

Lors de sa dernière saison dans la capitale des Gaules, Jacky va vivre un épisode assez particulier. C’est le jour de Noël en 1956, son équipe se déplace à Paris pour affronter le Racing et l’Helvète reçoit un drôle de cadeau. Le grand espoir Gabriel Solakian, gardien de l’OL de 24 ans, se fracture violemment la jambe lors d’un contact avec un Parisien en fin de première mi-temps. Souvenez-vous en 1956, la règle du remplacement n’existe pas : c’est alors l’attaquant suisse qui doit enfiler les gants. À 10 contre 11, avec Fatton comme gardien, l’OL réalisera quand même l’exploit de gagner 2-1. Malheureusement, le jeune gardien de l’OL qui s’est fracturé la jambe ne jouera plus jamais au football.

Après trois saisons à l’OL, Fatton quitte le club pour des raisons financières. Le joueur revient alors au Servette pour y finir sa carrière. De 1957 à 1963, Fatton joue encore 109 matchs pour 90 buts. Il décroche le championnat pour la saison 1960/61 et 1961/62 où il finit également meilleur buteur de la compétition. Il participe aussi à la toute nouvelle Coupe des clubs champions européens, créée en 1955. À deux reprises, exactement, puisque la compétition était réservée aux champions de toutes les ligues nationales européennes. La première édition que dispute Jacky est en 1961/62, le club grenat atteindra les ⅛ de finale avant d’échouer contre le Dukla Prague. La seconde et dernière fois est l’édition 1962/63, où Servette ne passera pas le 1er tour au terme d’une triple confrontation très riche en suspens contre le Feyenoord Rotterdam.

Depuis la gauche: Vonlanthen, Rahis, Heuri, Schneider, Schaller, Maffiolo, Trainer Leduc, Fatton, Makay, Bosson, Pazmandy, Desbaillet, Farner, Mocellin, Kaiserauer

Finalement, Fatton raccroche les crampons à 38 ans après 17 ans au Servette FC. Dans sa carrière, il aura disputé 397 matchs pour 317 buts, redoutable finisseur, il fut le tout premier serial buteur suisse. Il reste à notre jour le meilleur buteur du club grenat.

Depuis la fin de sa carrière, Fatton est resté un fervent supporter grenat. Le plus souvent possible, on le retrouvait dans les travées du Stade des Charmilles ou celles de la Praille accompagné de son épouse à suivre les bons et mauvais moments du club grenat. Malheureusement, c’est à l’âge de 85 ans, en 2011, que notre cher Jacky nous quitta, laissant derrière lui son histoire. Alors, la prochaine fois que votre cœur vous mène à un match du Servette FC, regardez en direction de la Tribune sud et racontez à la personne qui vous a tendrement accompagné qui est Jacques dit “Jacky” Fatton, légende du Servette FC, légende du football suisse.

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